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Ainsi s'achève cette nouvelle fresque historique signée HBO. Une mini-série qui n'aura pas fait l'unanimité, qui n'aura pas eu sur moi le même impact émotionnel que Band of Brothers. Pourtant, devant cet ultime partie, j'ai versé une larme, j'ai été ému. J'appréhendais pourtant ce retour à la maison, j'avais peur de longueurs, d'un épisode dispensable. Et finalement, il était naturel d'accompagner les soldats chez eux, et de passer quelques derniers instants en leur compagnie, prendre un peu de temps pour retrouver la paix.

Forcément, c'est la partie sur Sledge qui m'a le plus touché. Je n'oublierais jamais le visage de cet acteur, et les épisodes centrés sur son personnage sont les meilleurs de la série, en particulier "Okinawa". Le voir quitter ses amis dans le train était poignant, il est dur d'imaginer les liens qu'on peut tisser avec ses "frères d'armes". Le départ de Snafu en particulier, égal à lui-même jusqu'au bout, personnage le plus singulier de la série, interprété avec fraîcheur par Rami Malek. Une gueule qui ne s'oublie pas, et un dernier regard avant de s'éloigner dans les rues de la Nouvelle-Orléans. Poignant également les retrouvailles avec les parents. Avec Sid Phillips. La partie de chasse où Eugene finit en sanglots. Même si la musique est très présente, elle ne rend jamais les choses trop larmoyantes. C'est fait avec pudeur, retenue et une belle mise en scène. La dernière scène, où Sledge est allongé dans l'herbe, avec le soleil, la nature, la paix, c'était vraiment magnifique.

C'est peut-être moins passionnant du côté de Leckie, qu'on a déjà quitté depuis un moment. Il semble plus arrogant qu'avant, et même si sa manière de conquérir Vera est touchante, on n'a pas pour lui la même compassion que pour Sledge. Même chose pour la partie sur Basilone, qui était pourtant essentielle pour vraiment conclure la série, et assumer jusqu'au bout le parti pris des trois personnages. Surtout que l'actrice qui joue Vera est excellente et la scène avec les parents juste et émouvante. À noter que la reconstitution des décors, de la vie quotidienne et des vêtements de l'époque est bluffante, le budget permettant de ne pas lésiner sur les détails. Peut-être que le diaporama final était un peu long, mais c'était bien de pouvoir mettre des visages sur les noms, et savoir ce que sont devenus les soldats par la suite. C'était moins subtil que dans Band of Brothers, j'ai trouvé.

Cette conclusion, malgré quelques maladresses, était très touchante, une beau moment de télévision, qui possède lui aussi le supplément d'âme dont la série a parfois manqué. Justement, quel bilan peut-on dresser de The Pacific ? Deux mois passés devant la série, c'était mine de rien une longue aventure. Une belle aventure, pas toujours aussi fluide que je l'aurais voulu, pas aussi parfaite que je l'aurais souhaité. Mais elle a réussi à assumer son parti pris jusqu'au bout. Avec le recul, je pense pourtant que j'aurais d'autant plus apprécier l'aventure si l'on n'avait suivi que Sledge, Snafu et les autres, de Peleliu à Okinawa. L'émotion aurait été plus forte, l'identification aux personnages aussi, et le récit moins dense, plus fluide. C'est mon seul regret.

Malgré tout, The Pacific reste un beau monument de télévision, qu'il faudra revoir pour, je pense, en saisir toute les qualités.

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