4.07 The Suitcase


Il y a tellement de choses à dire sur cet épisode, je ne sais pas par où commencer. D'abord par remarquer que chaque année, le septième épisode de la saison propose une atmosphère nouvelle, parfois étrange et se termine souvent par quelqu'un qui vomit. On se souvient de la lente ascension des marches par un Roger ivre mort, d'une Betty qui salit sa belle robe dans la voiture ou de la journée sans fin de la saison précédente. Ici, c'est autour du duo Don-Peggy que l'épisode s'oriente, explorant leur relation complexe de mentor et d'élève de la plus bouleversante des manières. 

Autour d'une campagne publicitaire pour une marque de valises, Don et Peggy passent la nuit à chercher des idées, et on découvre vite qu'il ne s'agit que d'un prétexte pour discuter, échanger et se rapprocher à deux étapes importantes de leurs vies. Don apprend la mort d'Anna, la seule personne qui le connaissait vraiment tandis que Peggy fête son anniversaire avec une rupture et un bilan de sa jeune existence. Tout cela dans l'ambiance feutré des bureaux de l'agence, sous les néons d'un drive-in glauque ou bien dans l'atmosphère enfumé d'un bar. Deux âmes solitaires dans la nuit de New York, qui évoquent de nombreux sujets et deviennent plus que deux collaborateurs, sans jamais aucune tension sexuelle. Il faut un incroyable talent d'écriture, celui de Matthew Weiner, pour parvenir à cette intimité avec les personnages. Et il faut tout le talent de Jon Hamm et Christina Hendricks, qui nous livrent probablement leurs meilleures performances. 

De plus, c'est toujours avec subtilité que les scénaristes parviennent à intégrer des éléments historiques dans le récit, ici avec le combat de Cassius "Mohammed Ali" Clay. Une symbolique pour le combat entre Don et un Duck qui est de plus en plus pathétique (mais qu'il est bon de revoir, au moins pour la continuité), et également une inspiration pour les publicitaires. Les personnages secondaires apparaissent par petites touches bien pensées, que ce soit l'équipe créative ou bien Joan, sans oublier Roger, dont on découvre le journal intime, dans un sympathique moment de légèreté. Le récit est tellement cohérent et maitrisé que ça donne le tourni. 

Mais surtout, j'ai pleuré. Pour la première fois devant Mad Men. En même temps que Don, qui apprend la mort de son amie californienne. Et qui voit une partie de sa double vie disparaître sous ses yeux. Avec Peggy comme seule témoin de sa détresse. C'était pour moi l'une des plus belles scènes de la série et j'ai pleuré car je n'ai jamais autant aimé Mad Men et ses personnages. Elle est désormais à égalité avec Six Feet Under au rang des plus belles séries que je connaisse. Tout simplement parce que, tout comme la série d'HBO, Mad Men nous montre des gens en train de vivre et le fait avec une beauté, une subtilité et un style jamais égalé. 

"The Suitcase" est un épisode parfait.

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