2.23 A Fistfull Of Paintballs / 2.24 For A Few Paintballs More


"Modern Warfare" était à ce jour un épisode culte, inégalable. Et pourtant, pour clôturer cette deuxième saison, Community se surpasse et nous offre un double épisode consacré au paintball, qui réussit l'exploit d'être tout aussi génial que son modèle et de conclure avec virtuosité les intrigues en cours. 

Une première partie qui rend hommage au western, une seconde partie qui fait référence à l'univers de Star Wars, deux parties à la qualité égale, qui fonctionnent chacune sur une dynamique différente. Plutôt que de lister tout ce qui m'a fait hurler de rire ou prendre mon pied (quasiment tout), je vais plutôt m'intéresser aux personnages. On a d'abord Jeff, qui assume désormais complétement sa position de leader et s'implique sans rechigner dans le sauvetage de l'école, même s'il garde toute sa coolitude. Face à lui, Troy s'impose comme un jeune padawan plein d'initiatives et d'idéalisme et le passage de torche est habilement souligné, donnant une nouvelle dimension aux deux personnages. De son côté, Abed s'en donne à coeur joie en jouant à fond le jeu de la parodie. Comme l'an dernier, il se révèle suprenant en temps de crise et bien que je ne sais pas encore trop quoi en penser, son baiser avec Annie alors que la peinture coule sur la vitre était une belle image. Annie, justement, nous montre ses deux facettes : indépendante et volontaire dans le premier épisode (et carrément sexy, marry me Allison Brie !), vulnérable et romantique dans la seconde partie. Alors je ne sais pas si ce baiser est le début de quelque chose ou juste une parenthèse, mais avec déjà le triangle amoureux incluant Jeff et Britta, ça fait beaucoup. Britta, justement, est un peu en retrait dans ce double épisode, mais elle avait déjà eu le droit à son moment de gloire dans le précédent. Quand à Shirley, son costume lui sied à merveille et son sauvetage final est un moment de bravoure qui est clairement le signe que les scénaristes ont enfin décidés de rendre justice au personnage. 

Maintenant, arrêtons nous sur le cas Pierce. Je n'ai cessé de répéter que le personnage n'a depuis longtemps plus sa place dans la série. Si ses tentatives de rédemption ont été le fil rouge de la saison, il s'est très vite avéré qu'il s'agissait d'une voie sans issue. Alors en filigrane, ces deux épisodes nous montrent avec intelligence le départ de Pierce. Alors que le groupe allait voter son exclusion définitive, c'est lui qui démissionne dans une très belle dernière scène qui nous montre le talent insoupçonné de Chevy Chase pour le dramatique. C'est une conclusion tout à fait satisfaisante pour le personnage et maintenant que la série est débarassé de ce qui pouvait parfois la freiner, elle ne peut qu'aller de l'avant. En tout cas, merci à Chevy Chase, qui aura quand même apporté sa touche particulière à l'univers du show et sera parti avec beaucoup de panache.

La réalisation, la direction d'acteur et la photographie de ces deux épisodes est en tout point remarquable. Rarement une comédie n'avait été aussi belle à regarder. Deux ambiances différentes sont crées, crépusculaire pour le western, lumineuse pour la fin douce-amère. Un beau travail est également fait pour intégrer toute la galerie de personnages secondaires dans l'intrigue : le Doyen (hilarant, comme d'habitude), Leonard, Star-Burns, Magnitude, Garrett, Vicky, Fat Neil... On a également Josh Holloway (Lost) excellent dans le rôle du cow-boy solitaire et un caméo éclair de Laurie et Travis, transfuges de Cougar Town qui resserre les liens entre les deux comédies. 

Si Community n'avait pas eu de troisième saison, on aurait donc eu le droit à une fin explosive et satisfaisante. Mais je suis ravi d'avoir un nouveau sursis et j'ai hâte de voir ce que Dan Harmon et compagnie ont en tête pour la suite. On ne sait jamais à quoi s'attendre avec cette série si ce n'est être surpris. Cette deuxième saison avait commencé de manière illégale mais n'a ensuite cessé d'aligner les épisodes inoubliables et uniques : des épisodes à thèmes (Halloween, Noël), des épisodes conceptuelles (le dîner entre Jeff et Abed, le faux clip-show) et des épisodes centrés sur des personnages attachants (l'anniversaire de Troy, l'accouchement de Shirley). Il s'agit de la comédie la plus inventive actuellement à la télévision et si elle garde cette qualité, je lui souhaite une longue vie.

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