7.22 Goodbye, Michael

Depuis que j'ai découvert la série à ses débuts, je n'ai cessé de la défendre. Au début, c'était pas bien difficile tant les trois première saisons étaient quasi-parfaites. Ensuite, certains ont proclamé que depuis que Jim et Pam étaient ensemble, la série n'avait plus aucun interêt et mourrait à petit feu. Mais j'ai encore pu la défendre parce qu'il y avait encore d'excellents épisodes et des idées de génie comme la Michael Scott Paper Company. Depuis l'an dernier, cela devient parfois difficile tant certains personnages s’essoufflent, tant les rires se font moins nombreux, mais pourtant, je prends toujours beaucoup de plaisir à retrouver un univers et des personnages que j'aiment depuis le début et que j'aimerais jusqu'à la fin. Maintenant, j'ai un peu peur. Sera-t-il encore possible de défendre la série après le départ de Michael Scott ? 


Parce que malgré toutes les faiblesses de The Office, son personnage central m'a rarement déçu. Son évolution a toujours permi aux scénaristes de relancer le show, d'avoir un fil rouge, de nous faire rire et de nous émouvoir quasiment à tous les coups. Steve Carrell a construit au fil des années un personnage aux multiples facettes, que j'ai toujours réussi à adorer. Pourtant, c'était pas gagné au début mais Michael a fait beaucoup de chemin et avec crédibilité, le voilà devenu un homme plus matûre, que ses employés aiment sincérement et qui va manquer à tout le monde. C'est ce que cet au revoir à Michael Scott met en avant : l'importance du personnage, son évolution, le fait qu'il va laisser un vide irremplacable qui pourrait bien porter préjudice à l'avenir de la série. D'ailleurs, "Goodbye Michael" ressemble à la fin de la série. En plus d'une conclusion parfaite pour Michael, chaque personnage à l'occasion de briller une dernière fois. Mais non, la vie continue, il y a aura une huitième saison et le tag final nous rappelle cruellement que rien ne sera plus comme avant. 


Il va être difficile pour moi de parler de cet épisode. J'ai eu du mal à réaliser et j'ai encore du mal à croire qu'il s'agissait de la dernière apparition de Steve Carrell. On était prévenu depuis un an mais son départ est arrivé beaucoup plus vite que je ne l'aurais imaginé. Dès la première scène, dès le premier regard contemplatif de Michael sur le toit de Dunder-Mifflin, l'ambiance est étrange, on sent bien qu'une page va se tourner. Et la réussite de cet épisode, c'est d'avoir su créer une atmosphère calme et sereine, d'avoir su retrouver le réalisme inhérent au concept de la série plutôt que de vouloir en faire trop. L'horloge tourne, le visage de Michael est de plus en plus triste, les adieux se font sous forme de non-dits mais avec beaucoup d'émotion et quand l'avion décolle, c'est le moment où l'on réalise que Michael Scott vient de nous faire ses adieux. 

Alors que les derniers épisodes étaient souvent bien maladroits, les scénaristes nous font le plaisir de savoir toujours viser juste et toucher la corde sensible tout au long de cet épisode rallongé. Les références nostalgiques au passé de la série (le gant de Phyllis, la partie de basket dans l'entrepôt, les personnages de Michael) sont intégrés avec finesse. Chaque adieu colle parfaitement aux personnages et c'est très bien pensé d'avoir laissé à Pam le soin d'une dernière étreinte avec Michael. Les deux personnages ont toujours eu une relation particulière et j'ai bien failli verser une larme lors de cette scène extrêmement touchante à l'aéroport. J'ai bien ri aussi, que ce soit grâce à l'intrigue plus légère qui permet enfin à Will Ferrell de ne pas trop être à côté de la plaque et à Andy de montrer enfin son potentiel de vendeur, ou bien grâce aux éternels gamineries de Michael. Le dernier regard lancé par Michael à ses employés et la crédulité de Creed qui lui dit "à demain, patron" m'a rappelé avec émotion la dernière garde de Mark Greene dans Urgences. Nous sommes les seuls à savoir que Michael s'en va (excepté Jim) et c'est ce qui rend son départ encore plus émouvant. 

Et enfin, il y a une référence au fait que The Office est un documentaire et voir que le concept est de nouveau assumer me rassure sur la cohérence de l'ensemble, surtout que c'est fait encore une fois avec sensibilité, nous amenant à la dernière réplique de Michael, un "That's what she said" en sourdine. Le symbole de la fin pour celui qui restera l'un des personnages de comédies les plus mémorables dans mon panthéon télévisuel. 


Je ne sais pas si Steve Carrell part trop tôt ou si la série devrait s'arrêter maintenant. Tout ce que je sais, c'est que cet épisode était une grande réussite. À ce stade de la série, on ne pouvait rêver mieux en tout cas. Alors en attendant de voir si The Office pourra relever le défi d'aller de l'avant (un défi qui sera, j'en suis sûr, aussi passionnant que frustrant), je tiens à remercier Steve Carrell pour sept années de bonheur. 

Au revoir Michael Scott...

Commentaires