Hawaï est la destination habituelle des séries qui veulent offrir un cadre de rêve à leurs personnages : Bill Lawrence nous avait déjà fait le coup lors de la huitième saison de Scrubs, toute la famille y terminait la première saison de Modern Family et voilà que l'équipe du Cul-de-Sac s'y rend aussi. Là où ça pouvait être maladroit ailleurs, Cougar Town réussit l'exploit d'exploiter à merveille ce cadre magnifique en nous offrant un season finale décontracté, fun, émouvant, qui passe à toute vitesse et conclut avec intelligence les intrigues tout en nous réservant de jolies surprises.
Bon, je commence par les surprises : tout d'abord le caméo d'Abed en tant que figurant, en clin d'oeil à l'épisode "Critical Film Study" où il avait annoncé sa participation au tournage d'un épisode. C'était discret et amusant, tout comme l'apparition de Laurie et Travis lors du final de Community. J'espère que les séries vont continuer leur partenariat pendant encore longtemps ! Et puis bien sûr, le retour de Ted Buckland. Le meilleur personnage secondaire de Scrubs est téléporté dans l'univers de Cougar Town de manière plutôt cohérente et il n'a pas perdu de sa drôlerie ni de ses talents musicaux. Il faut juste oublier qu'il est quasiment impossible de mélanger les deux univers des séries de Bill Lawrence car Courtney Cox avait déjà joué un médecin au Sacré Coeur, que Ellie et Jordan ne peuvent pas être la même personne et que Bob Kelso est désormais le père de Jules. Cela dit, j'aimerais revoir Ted à l'occasion et j'étais vraiment triste d'apprendre que Gooch l'a laissé tomber, à croire qu'il ne trouvera jamais le bonheur. Et puis si Donald Faison, Sarah Chalke et John C. McGinley pouvait également venir rendre visite au Cul-de-Sac, je dirais pas non ! "Hooch is crazy !"
Revenons maintenant sur les personnages de Cougar Town, ceux que j'ai fini par tous adorer sans modération au cours d'une saison qui les a rendu de plus en plus drôles et de plus en plus attachants. C'est Travis qui est au centre de ce final puisque c'est lui qui avait lancé le fil rouge de fin de saison, en posant la question : vaut-il mieux vivre au jour le jour à Hawaï ou se construire un futur solide chez soi ? Il y a de bons arguments des deux côtés mais il y a surtout de très belles scènes entre Travis et Laurie, qui raviront les shippers sans dégouter personne. Et une résolution bien amené qui nous rappelle que quand elle n'est pas complétement tarée avec son fils, Jules est la meilleure mère du monde.
C'était sans embûches que le couple Jules/Grayson avait su évoluer cette année, sans grandes disputes, sans bébés ou séparations. Alors il était temps de leur mettre des batons dans les roues et c'est fait intelligement parce qu'on se retrouve tour à tour du côté de Grayson (faîtes des bébés !) et de celui de Jules (faîtes pas des bébés !). Là aussi, la résolution est douce-amère et touchante. Elle nous rappelle le chemin parcouru par les personnages qui ont bien évolué et nous promet encore du changement pour la suite.
Tout le reste, c'était 100% fun : private jokes, gags visuels, répliques cultes à volonté. Juste un peu de tendresse en ce qui concerne ce pauvre Bobby qui en a assez d'être l'éternel célibataire du groupe. Et là encore, je me rends compte à quel point j'adore Bobby alors que je le détestais au début de la série. C'est grâce à son rôle de père, à son amitié avec Andy et à ce genre de sous-intrigues émouvantes que le personnage est remonté dans mon estime. Et ça fait plaisir pour une fois de voir Andy et Ellie former un couple pleinement heureux qui ne passe pas son temps à s'envoyer des piques, même si ce n'est que l'espace d'un instant. Quand à Tom, il s'impose définitivement comme un excellent personnage secondaire, qui doit rester secondaire certes, mais qui s'est bien intégré au reste.
Une troisième saison verra le jour mais il faudra attendre janvier (pourquoi tant de haine ?) et la série va peut-être gagner un nouveau titre d'ici là. On se demande bien pourquoi, tellement les scénaristes ont su prendre parti de ce titre pour nous amuser de génériques en génériques. En tout cas, l'attente sera longue et pour tous ceux qui sont freinés par le titre et le pitch trompeur de la série, ces quelques mois vont leur permettre de rattraper une grosse erreur et de visionner l'une des meilleures comédies du moment !
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