8.13 Jury Duty

Pour la première fois depuis le début de la saison, The Office nous propose un épisode avec des enjeux. Certes, ils sont ridicules et mal exploités, mais la série retrouve tout de même un semblant de vitalité et d'intérêt. J'ai même ri à plusieurs reprises. 


Commençons par Dwight, celui qui s'en sort le mieux. Bien qu'Angela ait été quasiment invisible cette année et que cette intrigue arrive avec plusieurs saisons de retard, comme un cheveu sur la soupe, la paternité de Dwight est le premier signe d'évolution du personnage depuis bien longtemps. Et Rainn Wilson s'en donne à coeur joie dans le registre du père fier comme un prince, fumant son cigare et prêt à éléver son armée de Schrute. Tout ce qui se passe à la maternité est doucement débile, en particulier ce qui sort de la bouche de Kevin ou d'Erin, mais ce twist prévisible a le mérite de donner un semblant de fil rouge et d'enjeu à un Dwight qui tournait vraiment en rond. Et on pense forcément à cette terrible nouvelle qui est tombée il y a quelque jours : la possibilité d'un sin-off centré autour de la famille Schrute, une sitcom familale qui pourrait débuter début 2013 et marquer le départ de Rainn Wilson. C'est une idée horrible de la part d'NBC, mais si elle doit se réaliser, autant profiter de la présence de Dwight à Scranton pour lui redonner enfin de la consistance et de vraies intrigues. Et pour ça, "Jury Duty" fait plutôt un boulet correct. Le point de départ est débile mais franchement, Dwight vole la vedette à tout le monde dans cet épisode. "The office looks different now. Smaller. Maybe I just feel bigger..."

Plus ancré dans la réalité, l'intrigue de Jim est pourtant moins bien exploitée. Il y a vraiment moyen avec cette histoire de mensonge, de vie de famille et de renvoi potentiel d'aller explorer ce qui se passe dans l'esprit de Jim en ce moment. Il a épousé la femme de ses rêves, lui a fait deux gamins et n'a plus aucune envie de venir travailler. Et plutôt que de prendre au sérieux ses doutes, il est très vite tourné en dérision. Pam est enfin de retour mais c'est pour une nouvelle satire du couple que tout le monde se met désormais à mépriser (même Andy, d'habitude plus fleur bleu, tombe dans le cynisme les concernant). Moi, je pense toujours qu'il y a moyen de recentrer le show autour des problèmes réalistes d'un couple heureux en privée mais coincés dans un travail aux avantages limités. Cela montrerait une certaine maturité de la part d'une série qui a déjà huit longues années derrière elle et redonnerait à Jim et Pam tout leur intérêt. Mais bon, la farce l'a emporté sur la pertinence et le couple est de nouveau la victime des bouffonneries habituelles, tandis que seul Dwight parvient à rendre le tout amusant lorsqu'il savoure enfin son vieux rêve, l'espace d'un instant. 

Deux intrigues centrés autour de deux personnages emblématiques, qui à défaut d'aboutir à quelque chose d'intelligent ou de drôle, redonnent l'espoir que les scénaristes ont encore quelque chose à raconter, un plan d'ensemble pour une saison qui n'allait, jusque là, nulle part. Il faut dire que l'absence de Robert California fait du bien et que c'est toujours un plus de voir Creed ou Kelly en forme (profitons-en car Mindy Kalling a signé un pilote pour l'an prochain et semble elle aussi sur le départ).

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