3.02 Chapter 15

Tout grand héros a besoin d'un nemesis à sa hauteur. Et face à un type de la trempe de Kenny Powers, il ne fallait rien de moins que Ashley Schaeffer, concessionnaire automobiliste sudiste vivant dans une plantation comme à l'époque de l'esclavage. Oui, Will Ferrell est de retour en totale roue libre dans un épisode complétement over-ze-top mais qui respecte pourtant à la lettre les codes du grand récit d'apprentissage. Mais ce quinzième chapitre marque surtout, à travers un sauvetage doucement idiot, les retrouvailles de Kenny avec son bras-droit, ce pauvre Stevie. Car si tout héros a besoin d'un nemesis, il a surtout besoin d'un faire-valoir de qualité. 


Mais avant que le duo se reforme, Kenny a un nouveau compagnon sur les bras : son propre fils. Qu'April lui a refilé histoire de voir jusqu'à quel point la rédemption de Kenny a ses limites. Sera-t-il prêt à assumer sa paternité, à devenir enfin quelqu'un de responsable qui offre de l'amour à ses proches ? On a un début de réponse : le petit Toby se retrouve assis sur un tas de poubelles, ligoté maladroitement au quad de son paternel, enfermé dans un sac à dos avec de la laitue et envoyé dans un panier sur les rives de la destinée, comme Moïse avant lui. Il manque également de se faire adopter par la famille de Dustin, mais décidément, on ne peut leur demande aucune faveur ! Et à travers Shelby, on retrouve peu à peu tous les personnages récurrents du show, alors que Kenny cherche un moyen de retrouver April et de se débarasser de Toby. Cutler par exemple qui parvient à briller en seulement une minute en jubilant car la situation de Kenny est selon lui une belle ironie du sort. Rira bien qui rira le dernier : Kenny a un atout majeur pour régler chacun de ses problèmes : Stevie Janowski. Il suffit de frapper à sa porte, d'offrir à sa femme mexicaine un exemplaire de la sixième saison de Friends en DVD et le tour est joué.

Sauf que depuis la dernière fois qu'on l'a vu, Stevie n'est pas seulement un éditeur prolifique au mariage heureux. Non, c'est un type ruiné qui doit être humilié jour après jour par le terrible Ashley afin de pouvoir rembourser la dette causé par l'auto-biographie de son idole. C'était bien vu d'attendre le deuxième épisode de la saison pour vraiment se consacrer aux retrouvailles entre Kenny et son fan numéro un. Et elles sont grandioses. On peut difficilement faire plus marquant que cette aventure grotesque (au sens noble du terme) à la plantation Schaeffer. Tous les éléments sont réunis pour nous rappeler que malgré tout son égoïsme, Kenny ne peut se passer de Stevie et vice-et-versa. Et tous les ingrédients des grands western/buddy movies/film d'action/séries Z/grands romans d'initiation sont là, de la fusillade à coups de canon à l'échappée belle avec le camion de Shane en passant par la bonne rigolade finale, presque touchante. Et même si l'aspect malsain de l'ensemble peut sembler repoussant, il n'est qu'un prêtexte franchement hilarant à beaucoup d'humanité. 


Stevie est donc de retour et la dernière grande aventure de Kenny Powers peut véritablement commencer. Sa quête d'identité, d'amour et son ascension au statut de père ne pourra s'effectuer qu'avec le soutien de Cherryflower. Et pour finir, mes répliques favorites (qui sont, comme d'habitude, légions) :

- "I think his body is rejecting the Pepsi..."

- "I’m sorry if I don’t know how to wrap him up in a papoose and balance him on my head in a basket like your people do..."

- "Now hand me my son. I have a life to ruin..."

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