3.18 My Brother's Wedding

Comme je le disais la semaine dernière, Jason Katims a une longue expérience concernant les season finale qui ressemblent à des series finale. Parce qu'à l'époque de Friday Night Lights, rarement le renouvellement était certain et il a toujours fallu qu'il boucle chacune des intrigues, qu'il offre une conclusion satisfaisante aux personnages, tout en laissant grandes ouvertes les portes pour la suite. Ce n'est pas un exercice évident mais il en résulte parmi les meilleurs épisodes de FNL, avec par exemple l'inoubliable "Tomorrow Blues". Dans cet épisode, l'un des frères Riggins se mariait et l'autre était son témoin. Dans "My Brother's Wedding", final d'une saison de Parenthood qui pourrait bien être la dernière, c'est aussi l'histoire d'un frangin qui se marie, avec Billy Riggins dans le rôle du témoin. Et à une échelle différente car les deux séries n'ont pas la même ambition, c'est tout aussi poignant que "Tomorrow Blues", et une manière parfaite de réunir tout le monde dans la joie et la tristesse, de dire à bientôt ou adieu à la famille Braverman. 


Commençons par Crosby, qui vit le plus beau jour de sa vie. Ce serait également le plus beau jour de ma vie si je pouvais épouser Joy Bryant, assurément et si notre gamin était aussi adorable que Jabbar. Crosby, ou comment un personnage a pu à la fois évoluer d'un pas de géant et rester le même, comme nous le prouve sa relation à la fois matûre et légère avec Jasmine ou ses relations conflictuelles mais tendres avec son frère. Ses rêves se sont réalisés, et même s'il a parfois fait souffrir d'autres personnages (Lily et Joe sont des victimes très touchantes) pour y accéder, il l'a toujours mérité. Longue vie au studio et à ce mariage et bravo à Dax Sherpard qui n'a désormais vraiment plus à rougir de sa crédibilité en tant qu'acteur. 

Je me tourne maintenant vers mon vieil ami, Peter Krause. Que je suis à la télévision depuis dix ans et qui n'a plus rien à me prouver depuis bien longtemps. Et bien que tu joue désormais le rôle que Nate Fisher n'aurait pas aimer assumé, celui d'un père de famille qui est plus ou moins volontairement le brave type vers qui tout le monde se raccroche, tu es toujours aussi touchant. Surtout cette année, où Adam nous a montré ses failles. J'ai même cru un moment, avec la perte de son job et son léger flirt avec son idiote de secrétaire, qu'il partait dans une spirale infernale. Mais Parenthood est plus ancré dans la réalité et ne prend pas ce genre de décisions radicales, la série préfère suivre une voie plus fine, plus juste (j'ai dû utiliser le mot "juste" un millier de fois à chacune de mes chroniques). Finalement, cette année aura été pleine de surprises et tu a évolué souvent malgré toi, t'adaptant au besoin de ta femme et de votre nouvel enfant, aux besoins de Max, aux besoins d'Haddie, à ceux de ton frère et te voilà, lors d'un très beau discours qui m'a littéralement fait fondre en larmes comme un gamin, en train de refuser une nouvelle vie car tu réalises que celle que tu mènes est suffisamment belle. J'aurais aimé te voir t'affirmer plus, affirmer plus tes véritables envies, mais cette évolution est tout à fait cohérente avec ce qui fait de toi un personnage entier et généreux. Pas seulement un brave type, mais un frère exemplaire. Et toute la saison aura participé à rendre ce dénouement crédible et pas mielleux une seule minute. Mais si on se revoit en septembre, n'hésites pas à penser toi, pour de vrai. Tu auras ma bénédiction. 


Sarah. Pauvre Sarah. Tu m'auras fait pleurer plus d'une fois. Que peut-on rajouter sur Lauren Graham qui n'a pas été dit ? On pourrait écrire une thèse sur chacune des expressions de son adorable visage. Forcément que la rupture avec Mark était au tournant, tout le monde l'avait prédit depuis le début. Et la scène en elle-même est bouleversante car on aura fini par croire que, pour une fois, Sarah allait trouver un équilibre avec quelqu'un. Alors j'étais surpris lorsque les scénaristes envoient Mark au mariage pour faire sa demande. Surpris car malgré leurs beaux sourires et l'émotion ambiante, leurs problèmes sont toujours les mêmes. Et Jason Ritter n'est toujours pas un membre régulier du cast. Je suis donc perplexe face à cette demande lorsque j'imagine une quatrième saison, mais s'il s'agit bien de la fin, je suis satisfait d'avoir vu ton visage s'illuminer une dernière fois, Sarah...

Quand à toi Julia, j'espère que tu as accepté mes excuses, la dernière fois. Que tu m'as pardonné de t'avoir malmené toi et Joel tout au long de la saison à cause d'une histoire d'adoption parfois franchement maladroite mais qui a pris tout son sens dans l'épisode précédent avec des scènes très fortes et inoubliables. La résolution de cette intrigue, bien qu'un peu précipité, est dans le même ton. Que ce soit les adieux à Zoé (la petite Salazar doit absolument être embauchée dans un pilote à la rentrée) ou la découverte de ton nouveau fils. Un grand frère pour Sydney, une nouvelle dynamique intéressante qui me donne bon espoir pour l'an prochain. En espérant que cette fois, tu auras le droit d'apparaître dans les intrigues des autres, de ne pas rester trop dans ton coin. Je suis heureux de voir tes larmes se transformer en joie et je te dis à bientôt, à toi et à Joel, le meilleur mari du monde (qui a lui aussi intérêt à prendre le devant de l'écran prochainement, si NBC lui en donne les moyens). 


Et puis je continue cette tournée d'au revoir en vrac, et je me tourne vers le reste de l'assemblée. Vers Zeek et Camille tout d'abord. Le premier aura eu le droit à une belle étude de personnage, en particulier dans "Road-Trip", l'un des épisodes qui m'a le plus marqué. Il n'est plus seulement là pour sa legéreté (très bien retranscrite dans la scène d'intro où il coordonne à sa manière l'organisation du mariage) mais aussi sous les traits d'un homme vieillissant, parfois amère, parfois tendre, rattrapé par son âge et ses frustrations. Et Camille aura été une alliée pleine de sagesse, comme d'habitude. C'est elle qui méritera l'an prochain de subir le même traitement en profondeur et de ne pas seulement surgir pour donner de bons conseils à tout le monde. À votre place, je serais fier d'être à la tête d'une telle fratrie. Vous êtes au coeur de mes moments favoris de l'épisode : Camille qui réconforte Joel et Zeek qui danse avec Sarah et lui offre une épaule pour pleurer. Portez-vous bien surtout. 

Ensuite, il y a les jeunes adultes. Amber en tête, qui a continué cette année sa quête d'identité, que ce soit à travers la figure paternelle (John Corbett, tu es récurrent l'an prochain, d'accord ?) ou une nouvelle voie professionnelle. Mais avec une personne aussi sensible, ce genre d'évolution est parsemé ed'obstacles, de choses qui vous brisent le coeur. Et si ta romance avec Bob Little ne m'a jamais vraiment convaincu, la résolution de cette intrigue, votre dialogue à coeur ouvert, tout cela m'a suffisamment émue pour que je te pardonne tout tes faux pas. Tu es toujours le personnage auquel je m'identifie le plus, auquel je me sens le plus proche et Mae Whitman, je t'aime pour la vie. L'an prochain, tu trouveras ta voie chère âme soeur.

Je te pardonne d'avoir encore une fois volé la vedette à ton frangin et à ta cousine. Depuis sa rupture avec le regretté Alex (il est pas mort hein, mais je le regrette), Haddie s'est faite très discrète. Mais sa future entrée à la fac aura permis de belles scènes en compagnie de ses parents, en particulier lors de sa danse un peu maladroite avec Adam, lors du mariage. Si Katims utilise le même procédé réaliste qu'à l'époque de FNL, il est logique d'Haddie sera encore moins présente l'an prochain, si elle part pour Cornell. Mais elle ne part pas non plus à l'autre bout du monde et ce sera un plaisir de la revoir avec une nouvelle coupe de cheveux et plein de nouvelles expériences en perspective. 

En parlant de nouvelle expérience... Félicitations, Drew. Tu finis bien l'année. Amy est parfaite pour toi et votre première nuit ensemble est à la fois touchante et drôle, surtout lorsque tu croises ta mère juste après. Un portrait d'adolescent touchant, qui même s'il n'est pas très présent, fait mouche à chacune de ses apparitions. Ton bonheur actuelle te permettra, je l'espère, de véritablement te confirmer dans quelques mois. 

Au revoir également à Kristina, dont j'ai dit le plus grand bien en début de saison, lorsqu'elle était au coeur du débat, et à Max, qui a prouvé dans cet épisode qu'il n'était pas seulement un générateur sans fin d'intrigues poignantes sur l'Asperger, mais également une source de drôlerie sous-estimé. Il faut dire que la bagarre d'Adam et Crosby m'a bien fait marrer (c'était aussi le but, non ?). Au revoir à Jabbar, le gamin le plus adorable au monde, comme je vous l'ai déjà dit cent fois. À Sydney qui aura peut-être plus de temps d'antenne l'an prochain avec son nouveau grand-frère. Et quand à toi Billy Riggins, que dire... Tu rejoins le cast bientôt, d'accord ?

Si je me permets de m'adresser directement aux personnages comme une gamine de treize ans qui tient un Skyblog, c'est que je me suis attaché comme un taré à cette famille plus vraie que nature. Et si je me permets de disserter maladroitement dans un article sans fin à leur sujet, c'est qu'il y a tellement de choses à dire sur cette très belle saison et cet épisode de fin remarquable. Pourvu que les images et les montages photos qui illustrent le tout sauront retranscrire mes moments favoris car la liste serait trop longue. 


Chapeau monsieur Katims, car ce n'est pas facile de devoir terminer une saison qui a été raccourcie et de devoir de nouveau se résoudre à écrire "une sorte" de series finale. Bien sûr, les choses sont un précipités par moment, une dizaine de storylines en cours trouvent une conclusion un peu rapide, mais les scénaristes ont réussi malgré tout a rendre cette explosion de joie qui déboule à toute vitesse incroyablement juste et touchante. Les deux adjectifs que j'ai le plus répété tout au long de la saison, qui est sans aucun doute la plus aboutie de la série. À part pour le dernier quart d'heure de l'épisode précédent, il n'y a pas vraiment d'épisodes inoubliables, marquants, extraordinaires. Mais des moments, des regards, des dialogues et un cast qui a eu l'occasion de briller tout au long de ces dix-huit épisodes qui forment un tout de très grande qualité, où l'on sera passer par toutes les émotions sans jamais perdre notre amour pour les personnages les plus attachants à la télévision. 

Alors merci à toute l'équipe de Parenthood, au cast, à la communauté de fans et à tout ceux qui ont rendu possible cette troisième saison. Je sais que ça sonne comme un discours bidon de cérémonie pompeuse, mais c'est sincère. Je n'avais pas ressenti une telle passion et autant d'émotions devant un drama de network depuis FNL et je souhaite à la série de continuer pour encore dix saisons. Car comme je le disais la semaine dernière, une chronique familiale de ce genre devrait durer à l'infini. Que l'on voit tout le monde grandir, évoluer, vivre, mourir, rire, pleurer... Je ne suis pas convaincu que NBC partage mon lyrisme et j'ai peur qu'elle ne se concentre que sur l'audience, mais tout ce que l'on peut faire pour l'instant, c'est espérer qu'à la rentrée, on pourra continuer de suivre les Braverman et de partager toute leurs émotions. 

Merci à tous ceux qui ont suivis mes chroniques durant cette troisième saison et qui étaient au rendez-vous tous les vendredis (ou presque). Si la série est annulée, nous pourrons tous pleurer et trouver une sorte de réconfort, ensemble.

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