2.06 The Old Gods And The New

ATTENTION : Mes chroniques vont contenir des SPOILERS concernant la première saison et la suite de l'intrigue. J'ai fini la lecture de "A Clash of Kings" alors je m'adresse en particulier à ceux qui en sont au même point voir plus. Cela dit, je vais faire gaffe dans la mesure du possible. Et je vous conseille d'en faire autant dans les commentaires. Ne m'obligez pas à vous amener de force place de Baelor. Merci.

Je me plaignais la dernière fois d'une adaptation qui allait trop vite, se concentrait seulement sur l'avancée des intrigues sans laisser suffisamment de temps aux personnages pour exister. "The Old Gos And The New" parvient à trouver l'équilibre et se révèle excellent. 


Je le remets juste au cas où quelques idiots ont décidés de continuer : SPOILERS SPOILER SPOILERS. Bon, allons nous promener à Westeros maintenant...

Winterfell : La prise de Winterfell était mon moment favori du bouquin et je dois dire que l'effet de surprise est très bien rendu dans la série. Du corbeau envoyé par Mestre Luwin à la décapitation de Ser Rodrik, on a le souffle coupé et on est partagé sans cesse par notre attachamant et notre haine pour Theon Greyjoy. Tout en se doutant que son fait d'arme est très fragile, éphémère. En utilisant Osha de manière à accélérer le processus et sans dénaturer le personnage, les scénaristes parviennent à nous raconter la soumission de Bran et son évasion. Le jeune acteur s'en sort mieux que d'habitude et c'est d'une fluidité exemplaire. De la même manière, plutôt que de construire la forteresse de Vivesaigues et de caster la famille de Catelyn, on l'envoie directement en compagnie de son fils et le plan de Roose Bolton est dévoilé sans plus attendre. De l'art de condenser une dizaines de chapitres en quelques minutes, sans pour autant me faire crier au scandale. Certes, Catelyn se retrouve privée de scènes assez fortes (l'agonie de son père, sa solitude) mais qui n'auraient pas forcément fonctionné à l'écran. Tant que Brienne est dans le coin et que Robb a autre chose à faire que flirter avec une inconnue, ça me va. Hâte de voir comment la chute de Theon va être traité et comment les rêves de Bran vont évoluer. Pour l'instant, tout comme dans le livre, c'est la partie la plus intéressante et surprenante du récit et celle qui bénéfice de l'adaptation la plus judicieuse. 


Port-Réal : De nouveau, une scène culte qui réussit haut la main le passage à l'écran. L'émeute permet de mettre en avant la relation entre Sansa et le Limier, que je préfère mille fois à celle qui la lie à Shae, surtout quand on voit à quel point l'actrice jouant la prostituée est mauvaise. On nous rappelle également l'existence de Tommen et Myrcella et Joffrey a le droit à de la merde dans la gueule et à une claque, ce qui devrait ravir beaucoup de monde. Encore une fois, merci Tyrion. Port-Réal étant encore épargné par la guerre des Rois, il était temps d'y voir s'immiscer un soupçon de danger. Voir enfin le Limier passer à l'action excuserait presque l'absence de Varys et Bronn. 

Harrenhal : Parce que pendant que Varys est aux abonnés absents, Littlefinger continue tranquillement son petit tour du royaume. Alors que Petyr est quasi-absent de la totalité du récit dans le livre, il semble que les scénaristes n'ont pas résisté à faire de lui une girouette encore plus manipulatrice que d'habitude qui permet de faire le lien entre un tas de décors et de personnages. Une idée assez louable mais qui fonctionne de manière très maladroite. En effet, cela enlève beaucoup de densité au personnage, ne faisant de lui qu'un interlocuteur passif face à des figures comme Margaery ou Tywin Lannister. Manquerait plus qu'à l'envoyer à Winterfell ou même Qarth pendant qu'on y est... Les scènes que partagent Arya et Tywin viennent rattraper le tout et le deuxième meurtre de Jaqen a même réussi à être amusant. Les scénaristes écoulent au compte goutte sa promesse et j'ai hâte de voir ce que donnera la révélation de sa véritable nature...

Le Nord : C'est beau l'Islande. Du coup, plutôt que de laisser s'enfuir Ygrid dès le départ comme prévu, les scénaristes nous inventent une sympathique course-poursuite dans les montagnes et anticipent avec malice un début de love-story. Il faut bien étirer l'intrigue de Jon au maximum et le procédé est le bon. Qhorin Mimain a ainsi le temps de s'imposer et je dois avouer que l'actrice choisie pour intérprêter la sauvageonne me plaît bien. Et puis franchement, comment se plaindre avec de tels décors ?


Qarth : Pour Daenerys aussi, les scénaristes doivent redouter d'ingéniosité pour passer le temps en attendant l'événement clé de son intrigue dans "A Clash of Kings". Alors pour nous la conduire à l'hôtel des Nonmourants, on nous invente de nouvelles transactions et un vol de dragons qui m'a pris par surprise. Cela apporte une pause bienvenue aux scènes d'actions qui parsèment l'épisode et c'est aussi l'occasion d'aborder la princesse aux Dragons sous un autre regard : celui d'une gamine pas plus légitime que les autres rois, dont la route est encore très longue. Mais où est passé Ser Jorah ?

En tout cas, voilà à quoi doit ressembler un bon épisode de Game of Thrones : une adaptation très libre et intelligente qui ne se fait pas au détriment des personnages. Les scénaristes viennent de réussir un joli coup et ont encore quatre épisodes pour affiner leurs maladresses. C'est passionnant.

Commentaires