5.10 Christmas Waltz


Les personnages de Mad Men sont tous à la recherche de quelque qui les rendera heureux. Ce peut être une quête d'identité (que Don semble enfin avoir trouvé), une évasion qui les éloigne de leur quotidien médiocre (l'amante de Pete, le LSD de Roger), un cadeau qui change la vie (le contrat avec Jaguar), de la reconnaissance (Pete encore une fois mais surtout Peggy) ou tout simplement de l'amour (pauvre Joan). Et alors qu'approche Noël, il est tellement tentant de se laisser aller au consumérisme et de chercher à tout prix à obtenir ce que l'on veut vraiment.

Cela faisait bien longtemps que l'on n'avait pas pris de nouvelles de Lane. La dernière fois, il venait de régler son compte à Pete dans un combat de boxe déjà légendaire. Aujourd'hui, le voilà empêtré dans une tonne de dettes et menacé d'être rapatrié en Angleterre et plutôt en prison que chez lui. Pour se sortir de l'impasse, il doit mentir à sa femme, demander un prêt, inventer une histoire de bonus, imiter la signature de Don et finit par se retrouver privé de son propre cadeau à cause d'une grève chez Mohawk Airlines. Et moi qui croyait que Pete était le plus malheureux d'entre eux... Lane n'a pas le loisir de choisir ce qu'il désire vraiment. Pour le moment, ce dont il a besoin, c'est d'argent. L'année se termine mal et la suivante risque de commencer de la même manière. Lane est devenu tellement attachant qu'il est difficile de ne pas être bouleversé par son regard deséspéré à la fin de cet épisode.

Il est rare d'avoir une intrigue autour d'Harry et cette fois, le voilà confronté au monde spirituel grâce au retour de Paul Kinsey, figure du passé transformé (et dont le nouveau look n'est pas sans rappeler celui de Varys dans Game of Thrones, comme on pu le remarquer plusieurs internautes). Trouver le salut en passant par la spiritualité semble être une belle illusion, comme l'alcool, les drogues ou l'adultère. Paul s'y est plongé par désespoir et par amour, Harry se prête au jeu par luxure et la réalité vient tous les deux les frapper en pleine face. Tout ce qu'il leur reste, c'est l'argent. Et c'est le cadeau qu'offrira Harry à son ami, dans un geste généreux qui couvre plutôt bien son mensonge et nous rappelle que le dollar est pour le moment la meilleure solution aux problèmes de chacun. Comme le dit Paul, l'argent n'est pas fait pour durer. Mais ça suffira bien pour aujourd'hui. Bon voyage !


De son côté, Don n'est pas vraiment à plaindre. Au petit jeu de celui qui a obtenu ce qu'il voulait, il semble l'emporter haut la main avec comme trophée, la femme parfaite. Sauf que le fossé se creuse entre ses aspirations et celles de Megan. Une dispute éclate, le genre de disputes qu'il aurait très bien pu avoir avec Betty. Le bonheur conjugal n'était pas au menu des fêtes, c'est vers son deuxième objet de désir que Don se rapproche : la réussite professionnelle. L'espoir d'obtenir un contrat avec Jaguar (pauvre Pete dont personne n'applaudit la bonne nouvelle), un beau discours devant ses troupes et le voilà reparti comme en 40. Décidé à travailler bien après 17h30. Ginsberg n'a qu'à bien se tenir. Le problème, c'est qu'en reprenant son statut du Don créatif et travailleur, les mauvaises habitudes sont au tournant : alcool, femmes et éloignement du foyer. Une rechute à prévoir en 1967 ? Si Don n'arrive toujours pas à savoir si le bonheur se trouve à la maison ou au travail, les choses ne risquent pas de s'améliorer. Sauf que maintenant, on souhaite également du bonheur à Megan alors Don, s'il te plait, pas de bêtises, hein ?

Et puis il y a Joan. Alors qu'elle reçoit les papiers de son divorce, tout ce qu'elle veut, c'est un peu d'espoir. Du réconfort. Quelqu'un qui lui dise que tout ira bien. Quelqu'un qui ne la couvre pas de cadeaux mais qui l'écoute, la respecte et l'aime pour ce qu'elle est. Dans un autre monde, Don aurait été l'homme parfait. Et le temps d'une valse de Noël, Joan se laisse aller à cette hypothèse. Une scène pleine de douceur et de sensualité. Oh, Joan. Tu es la douceur incarnée, tu es la sensualité. Tu es belle et tu mérites tout l'amour du monde. 


"Christmas Waltz" est tellement touchant. On nous promet de l'espoir tout en agitant sans le monde réel et sa cruauté. Quand on recherche le bonheur en période de Noël, on finit souvent par être déçu. Aveuglé par toute ces lumières, toute ces bonnes résolutions, on nage dans une parfaite illusion. Voyons maintenant si l'année 1967 réserve aux personnages de la série une surprise ou une nouvelle dose de frustrations. Qui sera le plus atteint, qui saura retomber sur ses pattes. Qui saura le mieux définir ce qu'il veut et comment l'obtenir.

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