8.24 Free Family Portrait Studio

C'était naze. 

Et je pourrais m'arrêter là concernant cette chronique. Mais je suis The Office depuis huit ans, j'ai chroniqué une grande majorité de ses épisodes sur ce blog et je me dois de développer un peu mes propos au sujet de ce season finale plutôt minable. La semaine dernière, je m'étais même enthousiasmé en disant, et je cite, que la série prouvait "qu'elle pouvait encore raconter des choses". Cet épisode détruit cet infime espoir avec une profonde maladresse. 


Il y a tellement de problèmes avec "Free Family Portrait Studio" que je ne sais même pas par où commencer. Allez, au hasard, prenons l'intrigue d'Andy, qui doit descendre de plus en plus bad l'échelle du pathétisme en attendant de pouvoir récupèrer son poste grâce à l'intervention miracle de David Wallace. Andy, c'est un personnage que j'ai aimé dès le départ et que qui a continué à avoir mon affection malgré tout les changements de personnalités qu'il a subi. Ed Helms a toujours su le rendre drôle et touchant et quand j'ai appris qu'il serait le nouveau manager, j'ai pensé moi aussi que ce serait une bonne idée, un moyen de lui donner une nouvelle consistance. C'était il y a vingt-quatre épisodes. Depuis, les scénaristes ont tout fait pour détruire tout ce qui faisait le charme d'Andy. Plutôt que d'en faire progressivement un patron sur lequel compter, il est devenu de plus en plus maladroit. Plutôt que de le faire intéragir avec ses collègues devenus employés, il a surtout évoluer dans un triangle amoureux réchauffé et prévisible. Plutôt que de transformer son échec en rage du désespoir (comme c'était le cas dans "Turf War"), le revoilà dans une position de looser qui ne mérite pas une seule seconde de récupérer son poste et qui pourtant, le récupère en un claquement de doigt. Après avoir descendu le capital sympathie de Jim et Pam, caricaturé Dwight jusqu'à l'usure et rendu débile la plupart des personnages secondaires, voilà que Andy est désormais le roi des abrutis et un gros connard égoiste. Ed Helms ne mérite pas ça et nous non plus. 

Mais les scénaristes ne se contentent pas de pourrir le personnage d'Andy. Après avoir passé une saison à construire (très maladroitement) un personnage correct pour James Spader, le voilà qui tire sa révérence de la plus stupide des manières possibles, quasiment dans la même lignée que Will Ferrell l'an dernier. Idris Elba excepté, la série n'a de toute façon jamais su exploiter ses guest-star de luxe. Même chose pour Catherine Tate, qui alors qu'elle commençait enfin à ressembler à un véritable personnage et non plus à un cartoon fatiguant, se fait éjecté par un Andy devenu détestable. C'est très embarassant à regarder et pas dans le bon sens du terme (parce qu'à une époque, The Office savait nous embarasser joyeusement, sans nous faire grincer des dents). Le compromis est de garder Nellie en tant qu'employé à un poste fictif, parce que finalement, malgré tout ses problèmes, Dunder Mifflin peut se le permettre. WTF? Et moi qui me réjouissais du retour de David Wallace...

C'est qu'il y aurait tant eu à faire avec ce nouveau rachat de la compagnie, avec la chute de Sabre, avec la guerre de succession... Au lieu de ça, retour au status quo. Toute une saison pour rien. Personne n'a évolué d'une goutte. Tout le monde a perdu de son intérêt. Tout enjeu a foutu le camp. La cohérence et le réalisme n'existe plus une seconde. Erin est une débile mentale dans une scène puis un génie dans la suivante. Jim n'a plus de personnalité et Pam a perdu toute chaleur humaine. 

Reste Dwight. Mais en fait non, puisque Dwight va s'en aller s'amuser dans son propre spin-off, "The Farm", vraisembablement voué à l'échec. Alors les scénaristes nous ressortent l'intrigue de sa probable paternité (qui a traîné dans un placard pendant une demi-saison). Plutôt que de nous montrer le même Dwight fier et attachant que dans "The Jury", on nous montre une course-poursuite débile, une Angela hystérique et un sénateur qui est à peine un véritable personnage, juste une idée potache de la part des scénaristes qui n'aura pas évolué d'un poil en deux ans. Espérons qu'on nous réserve une meilleure porte de sortie pour Dwight que cette grosse blague même pas drôle...

Honte à toi B.J. Novak. La seule chose que je retiens de ton script navrant, c'est l'anniversaire raté de Gabe ("skeleton man") et les photos de famille, fil rouge qui m'a rendu un peu nostalgique et qui m'a attendri deux secondes. Parce que sinon, il y a Darryl qui s'inspire de son pote Andy et devient un égoiste de base, qui vole la copine d'un type devant sa gamine avec toute la décontraction possible... L'épisode s'ouvre sur le cold open le plus navrant au monde et se termine sur le tag final le plus ridicule possible. Imaginez une seconde si NBC avait annulée la série et que la dernière image de la série aurait été le Sénateur flirtant avec Oscar, son bébé dans les bras...

Et c'est aussi pour ça que je vais continuer à regarder The Office, et qu'une neuvième saison est essentielle. Essentielle si elle est la dernière. Il faudrait, dans l'idéal, une ultime saison raccourcie où les scénaristes (ou du moins ce qu'il en reste) pourront préparer une sortie un peu plus digne. Comme Bill Lawrence l'avait fait avec Scrubs, comme John Wells l'avait fait avec ER. Utiliser la vieillesse de la série pour nous émouvoir, pour boucler le parcours des personnages avec un peu de nostalgie. Le retour du status quo est aussi un retour à la simplicité si on le voit du bon côté. Alors il faut reprendre un nouveau départ pour attaquer une belle dernière ligne droite. Faire revenir Steve Carrell le temps d'un épisode. Offrir un Dwight un départ explosif. Remettre Jim et Pam au centre des propos. Redonner un semblant de cohérence à Andy, justifier sa présence au poste de manager. Voilà mes conseils pour une neuvième saison que je suivrais avec encore plus d'exigence que d'habitude, sans baisser ma garde, toujours avec la passion d'un show que j'ai tant aimé et une envie de le voir se terminer sur une note positif. Oublions la huitième saison. Croyons en la neuvième saison.

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