5.13 The Phantom


J'ai trouvé la saison quasi-parfaite. Mais, à part pour quelques passages franchement réussis, ce season finale est un peu inégal. Malgré un scénario de Matthew Weiner, il alterne le bon et le moins convaincant, ce qui n'est pas vraiment une habitude de la série. J'ai d'ailleurs du mal à me souvenir d'un épisode qui m'avait frustré, je crois que ce n'était pas arrivé depuis le season premiere de la quatrième saison (ça date pas d'hier quoi). Le problème avec "The Phantom", c'est qu'il manque de subtilité. 

Mad Men a toujours su peupler son univers de symboles, c'est sa marque de fabrique. Elle est passée maître dans l'art des scènes évocatives, des sous-entendus juste au bon moment ou des images inoubliables qui marquent pendant longtemps. Mais lorsque ce genre de passages sont enchaînés maladroitement et de manière moins intelligentes que d'habitude, c'est dur à encaisser. Surtout lorsqu'on a de grandes attentes suite à une saison de cette envergure. 

Tout en développant toujours le thème du "tu as beau passer ton temps à chercher ce qui te rend heureux, tu ne peux pas toujours avoir ce que tu veux", cet épisode a du mal à raconter quelque chose de nouveau sur le sujet. Alors histoire de passer à autre chose, on a le droit à des bilans et à des retournements de situations enfilés à la va-vite et agencés de manière un peu bancale. Tandis que Pete résume à voix haute son parcours cette année, Don arrive à la fin d'un cycle et plutôt que de laisser les choses pourrir de nouveau à coups de culpabilité et d'ennui, il repart de zéro. Megan est sacrifiée alors qu'elle a toujours eu une longueur d'avance sur les autres et se retrouve laissé de nouveau au bord de la route. Roger continue sa quête de visions, mais il se retrouve tout seul. Le nouveau travail de Peggy n'était que de la poudre aux yeux pour notre éternelle insatisfaite. Et l'agence acquière un nouvel étage sur les cendres de Lane Pryce. Nous sommes en mars 1967, il semble qu'un boucle soit bouclé, qu'on nous annonce un éternel recommencement et que le fatalisme est le mot d'ordre. Mais plutôt que d'être émouvant, ça sonne un peu creux. Il faut dire que l'accent épouvantable de la mère de Megan n'aide pas et que les symboles du genre "la dent pourri" et "le pendu" (ça m'a rappelé l'un des rêves de Tony Soprano alors qu'il retrouve sa suicidée dans le cabinet du docteur Melfi) manquent d'imagination.


Cela dit, il reste de belles scènes. Vincent Kartheiser est parvenu à m'émouvoir malgré Rory Gilmore et le manque de finesse de la résolution de son intrigue. Les retrouvailles de Don et Peggy au cinéma, où la relation mentor/élève est redéfini et où on se dit que la jeune femme a toujours sa place dans la série et qu'elle nous aurait manqué si elle avait été absente plus longtemps. La visite chez la veuve de Lane, la vulnérabilité de Roger qui implore Marie de s'envoler avec lui, les partenaires qui visitent leurs nouveaux locaux et scrutent l'inconnu. Et un montage final facile mais réjouissant sur fond de Nancy Sinatra. Don de retour à la case départ ?

Il reste deux saisons pour explorer de nouveau sous tout les angles les mêmes états d'âmes et ce petit faux pas, je l'ai déjà pardonné à la série. Parce que la cinquième saison dans son ensemble était un grand moment de télévision. Et que Weiner a toute ma confiance. L'attente sera longue mais les souvenirs risquent de nous rester encore un moment à l'esprit. Merci à ceux qui ont suivi cette saison avec moi. Mad Men est à l'origine de la création de ce blog et tant qu'elle sera à l'écran, je continuerais d'écrire à son sujet.

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