4.02 Left Field

Après cinq ans de Friday Night Lights et trois ans de Parenthood, on pourrait croire que Jason Katims a fait le tour des histoires de familles, qu’il a épuisé tout son stock d’intrigues. Surtout que derrière, il y a toute la tradition du genre, de Once And Again à Party Of Five en passant par Six Feet Under. Et pourtant non, Katims nous avait gardé au chaud le genre d’intrigue qui peut alimenter au moins une saison entière et relancer la machine, le genre d’intrigue que l’on brandit comme un joker dès qu’il s’agit de faire pleurer dans les chaumières : le cancer.


Il n’est pas le seul à avoir jouer cette carte. Peter Krause l’a connaît bien d’ailleurs. Anthony Edwards aussi. Et je ne cite que les plus connus. Voilà maintenant que Monica Potter a le droit à sa propre intrigue cancéreuse. En tout cas, c’est ce qu’on peut très fortement soupçonner au vu de la dernière semaine de « Left Field ». Pourtant, l’épisode avait commencé dans légèreté pour Adam et Kristina, avec une histoire de chiots pour « remplacer » Haddie, un duo d’éleveuses de chiens très drôle et beaucoup de fous rires grâce à Funkytown et Peter Krause qui chante. Mais c’était trop beau pour être vrai et comme les Braverman sont un peu maudits, Kristina a une mauvaise nouvelle a annoncer à son mari. Je ne sais pas si c’était judicieux de nous balancer aussi vite le diagnostic et de jouer le contre-point avec le reste de l’épisode. Mais je sais que je suis très sensible à ce genre d’intrigues, que Kristina est un personnage qu’il sera intéressant de suivre dans cette épreuve et que ça va forcément résonner très fort émotionnellement (pour moi et pour tout ceux qui ont de près ou de loin vu le cancer se promener pas loin, c'est-à-dire quasiment tout le monde). Katims devrait gérer ça avec justesse et beaucoup d’émotion et avoir du coup un tas de nouvelles histoires à nous raconter.

Heureusement, il n’y a pas besoin de la carte cancer pour passionner semaines après semaines. Pour Crosby et Jasmine, c’est juste un petit conflit d’emploi du temps et une dispute de jeunes mariés tout à fait adorables. On sait qu’ils ne risquent pas de séparer de nouveau (ou en tout cas, pas aussi tôt) et on savoure d’autant plus leurs querelles. Shepard et Bryant sont excellents dans le registre de l’engueulade tout azimut et puis il y a Jabbar qui pourrait être embauché par l’ONU pour ramener la paix dans le monde. Encore une fois, Funkytown était un fil rouge très très drôle, permettant au cast d’être le plus naturel et amusant possible (Mae Whitman brillant ainsi très fort pendant sa trop courte apparition).


L’arrivée de Victor continue d’être positive pour Julia et Joel, qui ont le droit à quelque chose d’aussi poignant et abouti que les autres et de pas plus maladroit que tout le monde, ce qui fait du bien après trois ans. Même si le jeune acteur n’est pas aussi doué que ses petits camarades, Erika Christensen y met suffisamment de cœur pour qu’on soit vraiment émue lorsqu’elle attend son gamin dans la voiture, le premier jour d’école. Et qu’on en vienne presque aux larmes lorsque Joel la rejoint à trois heures du matin pour lui dire qu’elle est une excellente mère, malgré tout, sur fond d’Iron & Wine (musicalement, c’était impeccable, surtout l’ouverture avec Andrew Bird).

Et puis comme prévu, la rupture de Drew et Amy est l’occasion de voir l’adolescent au premier plan, à mon plus grand plaisir. Le duo Ray Romano et Lauren Graham continue de faire des merveilles et pitié, ne les mettez pas en couple tout de suite, gardez cette fraîcheur pendant encore un bout de temps.

Si la saison parvient à équilibrer l’intrigue du cancer et le reste, pas d’inquiétude à se faire. On peut déjà sortir les mouchoirs et se préparer à de l’excellent drama. M’enfin, ce qui m’attriste surtout, c’est d’apprendre que la saison ne comportera qu’une douzaine d’épisodes. Là, y a de quoi pleurer…

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