1.21 David Vs. Goliath


BILLY - S01E21 David Vs. Goliath par billylaserie

Résumé : Le Général Wallace débarque à Lincoln City avec son armée et propose l'immunité aux Régulateurs. Chacun attend le dénouement à sa manière : Henry tente de rassurer Charlie, les Frères Coe montent la garde et Billy ne semble pas prêt à se rendre. Quand à McSween, il est fait prisonnier et reçoit une visite inattendue...

Commentaires : Nous y voilà. C'est le moment de résoudre, de conclure, de finaliser mais aussi de laisser des portes ouvertes et de lancer la série vers une nouvelle saison. Et on commence ce processus avec "David Vs. Goliath". Honnêtement, ces deux épisodes auraient pu n'en faire qu'un, mais comme je voulais être fidèle au format classique des dramas de networks américains (c'est à dire en général vingt-deux épisodes), j'ai tenu à les séparer. 

Parlons d'abord du Général Wallace, qui fait sa première apparition ici. Tout comme le reste des personnages (à l'exception de Sal et de Sarah), il a véritablement existé. Lewis Wallace était un homme qui, après s'être illustré lors de la Guerre Civile entre 1861 et 1864, fut envoyé en 1878 au Nouveau-Mexique pour calmer les violences et la corruption sévissant à Lincoln City. Bien que je n'avais pas les moyens pour obtenir une armée entière (mais ils sont bien là hein) et que cette demande d'amnistie a vraiment eu lieu bien plus tard et par lettres interposés, je ne pouvais pas me priver d'un personnage réél qui avait tout à fait sa place dans ma fiction. Surtout après l'avoir offert à Etienne Ménard, comédien ultra-charismatique de notre région, qui réside désormais à Paris et accepta gentiment d'offrir au Général sa gueule bien à lui et son allure unique. 

Contrairement à McSween, l’action de Wallace est légitime, légale et véritablement intimidante. Il apparaît en fin de première saison comme un « boss » à la fin d’un niveau de jeu vidéo. Représentant l’Amérique de la Guerre Civile, l’Amérique qui se cherche politiquement et marche sur la ville comme un messie envoyé par les autorités et le peuple pour se débarrasser des marginaux. Des « déserteurs », le pire insulte selon lui et la lie de la race humaine. Bref, un nemesis parfait pour Billy et leur confrontation en plein air montre bien tout ce qui les opposent. C'est un peu finalement comme si Wallace incarnait les responsabilités et la vie d'adulte qui venait frapper à la porte du Kid, alors que mon récit arrive à sa moitié. Se battre ou se rendre, c'est continuer à croire en ces rêves ou se résigner à les abandonner. Et c'est ça qui se passe, à la croisée des chemins. 


Après avoir offert un dernier grand moment de ferveur aux Régulateurs dans l'épisode précédent, j'ai décidé pour ce final de les séparer. Je l'avais déjà dit en parlant "Des Pissenlits par la Racine", j'aime pouvoir former des duos différents avec ma galerie de personnages. Celui de Charlie et d'Henry, tout particulièrement, qui me permet d'explorer chez eux d'autres facettes. Je suis très fier de cette scène dans l'ancien QG des Régulateurs. D'abord parce que les comédiens sont très touchants. Ensuite, parce que je voulais vraiment retranscrire ce moment de doute pendant la bataille, ce moment où l'on peut perdre tout espoir et où on essaye de se rattacher à la moindre chose, même si c'est une connerie de religion. J'ai pensé à des soldats dans les tranchés en écrivant ça, à Gandalf qui évoque les havres gris à Pippin durant la bataille de Minis Tirith, à ce que je pourrais bien penser dans un moment pareil. Et je pense que ça fonctionne et que c'est le moment fort de l'épisode et le moment fort pour Charlie et pour Henry cette saison. 

Finissons avec McSween. Lorsque j'écrivais la première saison, je pensais vraiment faire de lui le véritable "boss de fin" de la première saison. Mais après qu'il se soit enfui comme un lâche dans "Sauve Qui Peut", je me suis dit qu'il ne le méritait pas. Et je trouvais ça amusant que finalement, celui qui a tout fait pour pourrir les Régulateurs ne les aura jamais rencontrés et ne sera même pas responsable de leur chute. Alors McSween revient dans ce final comme un parasite, une mouche qu'on aurait mal écrasé et c'est bien entendu McNabb qui est là pour finir le boulot. Après avoir vengé Richard en tuant le mari de Molly, il continue sa longue route vers la rédemption en butant Satan. Enfin, en appuyant sur la gâchette car pour le moment, on en saura pas plus...


Donc voilà, "David Vs. Goliath", c'est le combat des titans d'un côté, la confrontation des lâches de l'autre, chacun choisit son camp, les pions se mettent en place et je crois que notre petite web-série n'a jamais eu autant une allure western. 

Anecdotes : Pour ça, il faut déjà remercier Etienne, qui apporte donc une vraie gueule de type qui a vécu et qui contraste formidablement bien avec celle de François. Et on le remercie aussi car il nous a apporté le soleil. C'est bien simple : après des semaines pluvieuses et grisâtres, l'arrivée d'Etienne et le tournage de ce double épisode a coïncidé avec une mini-canicule qui renforce justement l'aspect plus western qu'à l'accoutumée. Visuellement en tout cas. Parce qu'après, moi, je raconte mon histoire, western ou pas, sans me soucier des codes. 

Pour le dialogue Charlie/Henry, nous sommes retournés au QG des Régulateurs. Un peu plus de deux semaines après nos premiers tournages là-bas, à l'époque où Richard faisait son speech face à un Billy désireux de rentrer dans la bande. Et j'espère que cette scène de dialogue est significative du chemin parcourue durant la première saison. Pas seulement au niveau de l'évolution des personnages, mais du jeu des comédiens et de notre capacité à les filmer. On était là pour apprendre et on a appris. 

N'oublions pas de mentionner le soldat Johnson, qui est le bras droit de Wallace tout comme le shérif Brady était celui de McSween. Et qui est interprêté par Jérémy, un normand de plus au Nouveau-Mexique ! Pour les plus curieux, sachez que le panneau de Lincoln City a été fait maison par Adrien le bricoleur (alias Henry) et qu'il ne lui a fallu que deux prises, à lui et à David (Charlie) pour boucler cette fameuse scène de dialogue. 


Musique : L'épisode s'ouvre sur une composition de Skyërn Aklea, artiste multi-facettes parisien, qui a imaginé plusieurs morceaux pour illustrer "BILLY". C'est généreux de sa part et surtout, c'est talentueux car je n'aurais pas pu trouver mieux pour accompagner cette introduction et l'arrivée du Général Wallace en ville. Et le morceau qui monte doucement vers la fin et accompagne le générique, c'est encore du Michael Brook, le compositeur du film Into The Wild (où je n'aime pas les morceaux d'Eddie Vedder mais où je vénère les ambiances sonores de Brook, voilà c'est dit). Et après l'avoir utilisé dans "Requiem pour un Salaud" et "Solstice d'Eté", je me suis rendu compte que ses ambiances collaient bien à McNabb alors, on ne change pas une équipe qui gagne.

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