3.03 Walk Of Punishment


ATTENTION : Mes chroniques vont contenir des SPOILERS concernant la première saison et la suite de l'intrigue. J'ai presque fini la lecture de "A Storm of Swords" alors je m'adresse en particulier à ceux qui en sont au même point voir plus. Cela dit, je vais faire gaffe dans la mesure du possible. Et je vous conseille d'en faire autant dans les commentaires. Ne m'obligez pas à vous amener de force place de Baelor. Merci.

De l'action, de l'émotion, du suspense, de la violence, de la tendresse, de l'humour, du sexe et de la musique. Que demande le peuple ? Je sais que jusque là, je demandais tout simplement une structure plus maitrisée et pas seulement un survol en surface de Westeros et de ceux qui la traversent. Pour la première fois depuis longtemps, Game of Thrones y est presque parvenu. Presque car le résultat est encore un peu inégal, mais mieux que d'habitude car chaque scène, aussi courte et fugace soit-elle, a réussi à me satisfaire. Du coup, j'aurais aimé voir les émotions s'installer mais je ne vais pas trop en demander car c'était bougrement efficace et divertissant. 

Je me plaignais la dernière fois de ne pas avoir pu passer du temps au chevet d'Hoster Tully mais c'était malin finalement d'utiliser le deuil de Catelyn pour mieux introduire son oncle. Le Silure a de la gueule et une vraie présence et on arrive à entrevoir en seulement deux scènes aussi bien son caractère le plus bourru que le plus tendre. La scène des funérailles était en tout cas aussi puissante que dans mes souvenirs et parfaite pour débuter l'épisode. Le frangin fait également sa première apparition sous les traits d'un nouveau transfuge de Rome : tandis que César approche du Mur, Brutus se terre à Vivesaigues (qui a déjà une belle ambiance). Encore une occasion de nous montrer à quel point Robb est dans la merde et pour la première, d'offrir une scène réussie à Jayne face aux otages Lannister. Deuil et larmes derrière les murailles. Le calme avant la tempête... 

Tiens, en parlant de César, partons directement dans le Nord où Jon et Sam ont le droit à leurs scènes respectives. Juste une scène chacun, comme c'est devenu la coutume en ce début de saison. En même temps, avec deux saisons pour raconter un seul bouquin, je comprends le besoin de gagner du temps. Même si les scénaristes pourraient se permettre plus d'infidélités. En tout cas, on approche du Mur, on recycle les chevaux morts sur le tournage de Luck et on retrouve ce bon vieux Gareth de The Office UK (je l'avais même pas reconnu la semaine dernière !). Retour aussi chez Craster pour une scène où la tension ne redescend jamais et ne fera probablement qu'augmenter la prochaine fois, n'en doutez pas. 

Redescendons sur la carte pour assister à l'évasion de Theon, qui quitte les donjons de Winterfell grâce à un mystérieux jeune homme. Le bâtard de Roose Bolton pour ceux qui n'ont pas saisi le truc et je pense qu'ils sont nombreux car c'est encore un peu confus. Mais au moins, on a le droit à une belle course-poursuite dans les bois et on retrouve l'une des révélations de Misfits. Du coup, je m'inquiète moins des libertés prises par les scénaristes et c'est même enthousiasmant de voir quelque chose d'aussi osé et raffraîchissant de leur part. Faut bien qu'ils s'amusent finalement. 

Et ils ne s'en privent pas à Port-Réal. Que ce soit en réunissant de nouveau le Conseil ou en faisant perdre sa virginité à ce brave Pod. Le trio qu'il forme avec Tyrion et Bronn est une belle trouvaille, un bon moyen de rigoler gentiment avec que les choses sérieuses commencent. La nomination de Tyrion au poste de Littlefinger est finement joué et c'est finalement une bonne chose d'avoir garder ce dernier dans le coin. C'est un peu triste mais au vu du jeu de la comédienne, je préfère cent fois retrouver Tyrion dans ce registre plus léger que de le voir en compagnie de Shae. 

Pendant ce temps à Astapor, il ne faut pas beaucoup de temps à Barristan Selmy pour devenir la troisième roue du carrosse royal et former un duo raffraîchissant avec Ser Jorah, dont la dynamique avec Daenerys commençait doucement à s'essoufler. Là aussi, on nous amène tranquillement vers une scène clé en jouant avec le valyrien, le nouveau décor et les rebondissements. Pour un résultat bien plus satisfaisant que tout ce qui a pu se passer du côté de Quarth l'an dernier. 

Même si j'étais frustré de ne pas passer plus de temps à ses côtés, tout ce qui concernait Arya était excellent. Car la série parvient à jouer avec sa propre histoire (pour info, cette auberge est celle où le Limier avait tué le copain boucher de la jeune Stark dans la première saison) et à offrir de beaux moments à ses personnages secondaires. Comme ce bon vieux Tourte, qu'elle a rendu très attachant et qui a le droit à un au revoir étonnamment touchant. Contrairement à ce que je craignais la semaine dernière, l'arrivée précoce du Limier n'empêche pas à la Compagnie Sans Bannière d'exister.

Et d'ailleurs, tout comme la semaine dernière, je termine avec le meilleur, sur la route d'Harrenhal. Où Varshé Hèvre s'amuse à torturer ses deux prisonniers. Là aussi, la famuse scène qui clotûre l'épisode est aussi saissante que dans le bouquin, renforcé d'autant plus par les images et une réinterprêtation géniale de "The Bear and The Maiden Fair" par The Hold Steady. Très malin. 

Et j'aime la série quand elle est maline et parvient avec autant d'aisance à nous donner l'impression qu'elle peut s'affranchir de ses défauts, même le temps d'un épisode.

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