2.13 Volver


BILLY - S02E13 Volver par billylaserie

Résumé : Alors qu'Henry est enfermé dans une cellule mexicaine, Garrett raccompagne un Billy en mauvais état à Lincoln City. Pendant ce temps, le reste du groupe prend la fuite et c'est l'occasion pour Charlie d'en savoir plus sur le passé de Sarah. 

Commentaires : Ce qui est difficile quand tu sépares tes personnages, c'est de parvenir à suivre leur trace sans que ce soit trop le bordel. Game of Thrones y parvient une fois sur quatre et je vous avoue que c'était pas un défi très évident à relever. Surtout que niveau décors, on a pas les moyens d'HBO et que votre imagination va encore devoir faire une part du boulot. Imaginez donc que Henry se retrouve dans une cellule à la frontière mexicaine, que Garrett et Billy continuent leur route vers le Nord et débarquent au Nouveau-Mexique et que le reste du groupe est en train de fuir (et de se perdre) en plein coeur du Mexique. Tout le monde s'y retrouve, c'est bon ? Bien, je peux commencer. 

Le titre "Volver" ne fait absolument pas référence au film d'Almodovar (que je n'ai jamais vu) mais permet de lier chacune des intrigues autour du même thème. Car "Volver", ça veut dire "revenir" ou "le retour" en espagnol (et comme on est au Mexique, ça tombe bien). Et tandis que Billy va faire son grand retour à Lincoln City, ses amis décident de revenir sur leurs pas après une longue fuite (à vous d'imaginez qu'elle est longue et qu'ils viennent de se taper des journées entières de marche sans chevaux pour ne pas se faire remarquer et parce qu'on a épuisé tout le stock de chevaux dans l'épisode de la semaine dernière !). On peut même s'amuser à étendre ce thème jusqu'à Henry en disant qu'il est de retour à la case départ, c'est à dire de nouveau seul, dans l'obscurité. Mais ça serait un peu tiré par les cheveux donc non. 


J'ai voulu suivre nos quatre compères sur la route car s'il y a bien quelque chose que j'aime, c'est le voyage. Si je m'étais écouté, BILLY n'aurait été qu'un long road-movie suivant Billy et Sal en train de vagabonder (j'ai réussi à contenir ça dans le deuxième épisode de la série, souvenez-vous). Et je trouvais qu'un écrivain, une putain, un mexicain et un gamin étaient des figures assez pittoresques pour qu'on s'attarde à suivre leur errance. Comme d'habitude, ce n'est pas la destination qui compte mais le voyage en lui-même. Et j'ai profité de cette ballade pour insérer quelque chose que je tenais à écrire depuis longtemps, le monologue de Sarah. C'est la seule qui n'avait pas eu le droit de parler d'elle à Charlie dans "Entretien Avec Charlie" et j'ai repoussé ça jusqu'à cet épisode. Ainsi, chacun aura pu tirer ses propres conclusions sur les motivations de Sarah, son amour sincère ou non pour Billy, les raisons qui la poussent à rester auprès des Régulateurs, l'origine de ses frustrations et de son regard triste. Mais il était grand temps qu'on l'entende exprimer tout ça d'elle-même. Julie redoutait le tournage de cette scène et j'ai moi-même foutu pas mal de pression sur elle en insistant sur son importance. Je vous laisse jugez le résultat, moi il me touche beaucoup. Principale figure féminine du récit, Sarah est le personnage pour lequel j'aimais le plus écrire et elle méritait ce moment. Et pour désamorcer la tension, on peut toujours compter sur le duo Sal/Tom qui n'est pas sans rappeler le duo Sal/Billy des premiers épisodes justement. Tout comme ces pauvres vagabonds, j'adore tourner en rond !

De son côté, Garrett continue d'être torturé et de ne pas choisir son camp. Une partie de lui désire achever sa mission. Une autre se laisserait presque influencer par ce que lui dit Henry. Cela aboutit sur cette scène au coin du feu, avec un Billy en piteux état et un Garrett qui ne peut s'empêcher de lui apporter un peu de réconfort. Cette scène est un peu le négatif du face à face de l'épisode précédent et me permet de donner de nouvelles couleurs à un Garrett déjà bien complexe et bien schizophrènique à sa façon. Et ça peut paraître idiot, mais j'ai toujours voulu placer la phrase "les moustiques veulent me tuer" car je l'avais moi-même prononcé en faisant du camping et que je la trouvais cool. Ah, les mystères de la création... 

Les cartes sont donc redistribuées dans "Volver" et personne n'a l'air d'en sortir gagnant pour le moment. Surtout pas Henry, enfermé dans l'obscurité, seul face à son Dieu. Tout comme le souligne (pas très subtilement je sais) ses allumettes, la fin approche... 


Anecdotes : Pour ce nouveau périple en terres mexicaines, il nous fallait de nouveaux extérieurs. Parce qu'il arrive un moment où notre chère petite ferme ne pouvait tout nous offrir. Lorsque de ce qui fut la plus longue journée de tournage, nous sommes partis nous balader autour de Segré, près d'une carrière d'ardoise et d'une forêt bordée de marais. La journée était longue car en plus des scènes de "Volver", nous avons tourné des trucs que vous verrez bientôt. Entre la pluie et le vent, nous avons tout de même passé de bons moments car je me souviens avoir été comme un gamin en découvrant ces lieux vachement beaux (en vérité, je les découvrais pas car Aurélien m'avait déjà amené là pour tourner un pré-pilote quelques mois plus tôt, un pré-pilote tellement approximatif qu'il restera à jamais caché dans nos disques durs). Tandis que Jean-Baptiste s'est occupé de la première scène, c'est moi qui ai insisté pour prendre la caméra lors du monologue de Sarah. Et le montage du milieu fut improvisé alors que l'on découvrait les lieux. Une journée longue mais efficace.

Je tiens également à mentionner la première apparence de mon magnifique poncho, qui me donne l'allure d'un pélerin hors du temps (et qui avait déjà servi dans un tas d'autres scènes car BILLY, c'est aussi l'art de la récup !). D'ailleurs, le feu de camp a également servi à tourner l'épisode "Ezekiah" et tourner la nuit avec le feu, c'est toujours compliqué. Il y avait donc au moment de filmer cette scène entre Garrett et Billy une sorte d'ambiance un peu étrange et on est toujours heureux de pouvoir capturer les ambiances étranges. 

Quand à la prison d'Henry, il s'agit d'une des nombreuses pièces de notre ferme. L'une des rares que l'on avait pas encore explorée. Adrien y aura passé de longs moments et j'ai eu de la chance qu'il ne soit pas claustrophobe. Chaque tournage dans cette pièce était tendu et pesant, pour de bonnes raisons. Mais je reviendrais là-dessus très prochainement... 


Musique : Le montage qui nous montre le voyage des quatre compères est accompagnée d'une musique d'Alexis Marshal. Mais si, vous savez, le monsieur qui joue James Bell et a déjà composé de jolies compositions pour la première saison. Il m'en restait en stock et ça aurait été du gâchis de ne pas l'utiliser. La chanson que fredonne Henry en regardant son allumette s'éteindre, elle est de lui. On a d'ailleurs déjà pu l'entendre dans "Des Pissenlits par la Racine". J'avoue que l'anglais est approximatif mais ça reste touchant à mes yeux et comme un lâche, je n'ai pas osé interrompre la scène pour lui donner des leçons sur la langue de Shakespeare. Depuis, il vient une fois par semaine chez moi pour des cours intensifs. L'épisode se termine sur une reprise de Leonard Cohen par la voix rauque et tremblante de Dave Von Ronk. Ce type était un pionnier du revival folk au Greenwhich Village au début des sixties, et il a pris Dylan sous son aile (et Dylan l'a remercié en lui volant des accords !). "Bird On A Wire" est un classique sur la détresse, la solitude et l'espoir (et j'espère que c'est en ces termes qu'on parlera de cette deuxième saison quand on finira par réhabiliter BILLY !)

La semaine prochaine : Encore des fantômes. Mais pas n'importe qui...

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