1.01 Pilot

Je n'ai jamais lu un Stephen King, jamais. De nature peureuse, le peu d'images que j'ai pu entrevoir des adaptations cinématographiques de ses romans m'ont tenu bien à l'écart de son oeuvre. Et je m'en porte très bien honnêtement. Alors pourquoi avoir voulu jeter un oeil au pilote d'Under The Dome, où la boite de prod de Speilberg transpose sous la forme d'une mini-série de 13 épisodes un roman publié en 2009 ? La réponse est simple : Dean Norris. L'acteur de Breaking Bad est un type qui m'inspire beaucoup de bonnes choses et j'avais envie de le voir dans un autre rôle. 


Alors le résultat, c'est que je me suis pas ennuyé. Car on ne peut pas reprocher à ce pilote de manquer de rythme. Par contre, je peux lui reprocher plein d'autres choses. Nous voilà en effet devant un divertissement estival bourré de conneries et qui réussit même l'exploit d'accumuler toutes les conneries qu'un divertissement estival peut engendrer. En voici la liste :

- Du mystère mystérieux : Le pitch de la série, c'est qu'un petit village américain se retrouve enfermé sans prévenir sous un dome qui découpe les vaches en deux (j'aurais pas dû regarder ça en mangeant un steak) et coupe les habitants du reste du monde. Comme si ça n'était pas suffisant, il semble que le politicien du coin (Dean Norris justement) s'amuse avec du protane en secret et que le nouvel arrivant vient de tuer le mari d'une journaliste sans qu'on sache vraiment pourquoi. Ajoutez au tout un mec violent et irrationnel qui séquestre sa petite amie et des enfants qui font des crises d'épilepsie en voyant des étoiles tomber du ciel et le compte est bon. Même Lost avait pas balancé autant de mystères à la con dès son pilote. J'ai hâte de rencontrer l'ours polaire de Chester's Mill. 

- Une petite ville américaine : Chester's Mill donc. Avec tout les clichés qu'une petite bourgade fictionnelle peut comporter et un tas de "citoyens moutons" qui agissent bêtement et suivent le mouvement. Avec une station de radio géré par un duo assez insupportable qui veut se la jouer "The Boat That Rocked". Avec son diner et son église baptiste. Une sorte de Dillon ultra aseptisée et sans Tami Taylor. 

- Des personnages stéréotypés : Mais il n'y a pas que des moutons, il y a aussi ceux qui ont le droit à des répliques : le politicien véreux, le shérif vieillissant, sa collègue pleine de fougue, la journaliste qui ne voit même pas que son mari la trompe, l'ancien militaire fugitif torturé, le gamin passionné de sciences, la restauratrice qui connaît tout le monde, l'infirmière qui déchaîne les coeurs, le couple de mères lesbiennes... Ah, celui-là est peu courant finalement. Bien joué. 

- Un triangle/quator amoureux : Et oui, Under The Dome ne perd pas de temps. Voilà déjà que le mec qui débarque en ville flirte avec la journaliste, puis se fait draguer par l'infirmière dont le copain est jaloux avant de découvrir qu'il a tué le mari de la journaliste qui vient de l'inviter à dormir chez lui. Ce sont de longs moments prévisibles et mal joués qui nous éloignent déjà du sujet principal de la série, à savoir qu'un putain de dome vient de se poser sur la ville ! Sur la durée, ça va forcément puer du bec et être insupportable toutes ces romances préfabriqués, surtout quand je vois à quel point c'est déjà bien pesant et parasite dans ce pilote. 

- Un bon gros boulet : En parlant de parasite, je vous présente Junior. Avec un nom pareil et un acteur aussi fadasse, il était tout désigné pour être le boulet de la série. Que l'on rencontre alors qu'il décide sur un coup de tête d'arrêter ses études parce qu'il aime sa copine. Puis qui tente de se suicider avec un couteau. Puis qui utilise son couteau pour menacer celui qui vient de flirter avec sa copine. Puis qui enferme sa copine dans un abri anti-nucléaire avant que l'on découvre que c'est Dean Norris son papa. Junior est bizarre tout en étant insipide et violent tout en étant mou. On veut qu'il meure dès le pilote et c'est la marque du boulet !

- Une musique relou : Comme on est sur CBS et que Spielberg est à la production, la musique est bel et bien là pour nous dire quand avoir peur, quand sursauter, quand c'est triste, quand c'est moins triste. Et pour nous rappeler sans cesse à quel point tout cela n'est pas très très normal. Mon Dieu que c'est bruyant. 

Bon apparemment, ce fut un succès d'audience et un succès critique. Peut-être que le bouquin de Stephen King est très bien. D'ailleurs, je vais aller lire un résumé entier pour connaître la fin. Car ne comptez pas sur moi pour poursuivre l'aventure. Au rayon divertissement estival, j'ai déjà ma dose avec Falling Skies. Et puis pour Dean Norris, j'attendrais bien sagement l'ultime saison de Breaking Bad. Après, si je m'ennuie, il est très possible que j'y revienne pour me moquer gentiment de la série... Et puis si ça devient bien, vous me préviendez, d'accord ?

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