9.08 Flowers For Charlie


Déjà, le détail qui tue : l'épisode est écrit par les showrunners de Game Of Thrones, messieurs D.B. Weiss et David Benioff. Si je me souviens bien, Rob McElhenney leur avait proposé ce défi comme une blague et ils avaient accepté de se prêter au jeu. Mais attention : aucune trace d'heroic fantasy ou de dragons dans "Flowers For Charlie". La seule chose qui nous ramène vaguement à Westeros, c'est le jeu de manipulation qui fait tourner la tête de Charlie (pour le reste du gang, ce sera un bidon d'essence, tout simplement). 

C'est quand même un bel exploit que d'avoir réussi à garder aussi frais et enthousiasmant un personnage aussi hors-norme que Charlie Kelly. Là où un paquet de comédies auraient déjà épuisé un tel filon depuis longtemps, It's Always Sunny réussit toujours correctement, même au bout de neuf ans, à exploiter sa "wild card". C'est dû en partie au talent de Charlie Day, qui ne s'enferme jamais dans une routine, et à celui des scénaristes (dont Charlie Day fait partie). Weiss et Benioff ont en tout cas très bien compris la nature du personnage et offrent à l'acteur un script en or.

Ce n'est pas la première fois que l'on découvre une autre facette du personnage : "Mac Bangs Dennis' Mom [S02E04]", l'un de mes favoris de la série ou, plus récemment, "Charlie And Dee Finds Love [S08E04]" : deux épisodes à la gloire d'un Charlie plus calculateur, qui obtient (presque) une vengeance sur la vie méritée. Et ce n'est pas la première fois qu'on réalise à quel point ce grand enfant proche de l'autisme est également un personnage vraiment beau et touchant, à sa façon : "Charlie Kelly: Kings Of The Rats [S06E10]" ou bien, la semaine dernière, ce merveilleux dessin animé qui est l'un des moments les plus émouvants qu'on puisse trouver dans la série ("You remember feelings, right?").

"Flowers For Charlie" n'atteint pas le même niveau mais ne manque pas d'être drôle et original. Avec la formule classique du "les premiers seront les derniers", ils interverti les rôles et offre à Charlie l'occasion d'être un connard arrogant, tandis que le reste du Gang se retrouve à chasser un rat. Quand à Frank, il apparaît comme la partie émotionnelle du Gruesome Truesome, celui à qui on a envie d'offrir un dessin d'éléphant (si vous ne comprenez pas l'allusion, va falloir se refaire une intégrale, les amis). L'apparition de la Serveuse était bien inévitable et la conclusion en forme de "bon, en fait, on est tous de gros débiles, passons à autre chose" était un classique dans le bon sens du terme. 

Dans le sens où Sunny est toujours ma comédie favorite et que même les showrunners de Game Of Thrones arrivent à écrire correctement. Et de toute façon, si Charlie n'est pas le plus intelligent du groupe, il est au moins le plus poétique, sincère et adorable. 


Notes diverses :

- Ce qui a inspiré Weiss et Benioff, c'est apparemment un livre de SF datant de 1959 intitulé "Flowers For Algernon", qui raconte l'histoire d'un homme de ménage devenant intelligent grâce à la science. Bien vu les gars. Vous savez faire autre chose que des adaptations de bouquins par contre ? 

- Les correspondances volontaires ou non entre les comédies diffusés la même semaine sont parfois étranges : l'épisode de The League s'appelle "Flowers For Taco" et celui de Brooklyn 99 inclut également une partie d'échecs. Mais pas de mandarin. 

- La première réaction de Dee quand elle renifle le gaz m'a tué. La seconde aussi. 

- Si on y réfléchit bien, Dee aura tout de même eu l'occasion d'être coincé dans un mur à cause d'un chat et à cause d'une souris !

- J'aurais bien aimé suivre le gang et regarder Police Academy avec eux. Mieux vaut ça que d'aller se taper The Mindy Project, même avec Glenn Howerton dedans...

- Bon, on a revu la Serveuse, Oncle Jack, Maniac et Ben le Soldat. Mais que deviennent Cricket, les McPoyles, Mme Kelly, Mme Mac, l'Avocat et les Ponderossa ? Allez, il reste deux épisodes.

- Et la semaine prochaine, c'est l'Arme Fatale 6 !

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