DylanesqueTV S06E09

COLD OPEN / Alors, ça vous a plu ZIM ? Merci pour vos quelques retours, très sympathiques. On travaille à la suite pour qu'elle débarque début mars. C'est pas encore gagné mais on fait de notre mieux parce que, mine de rien, on est plutôt fier de notre coup et ce n'est pas l'indifférence polie habituelle qui nous fera changer d'avis. En attendant, février suit son cours et alors que ça aurait pu être un mois de disette à cause de ces horribles J.O., j'ai réussi à bien m'en sortir et à découvrir un tas de choses très bien. Suffisamment pour que je trouve cinq minutes pour vous en parler. 


LES PILOTES

Quand j'ai vu qu'Amazon s'associait avec des gens biens pour sortir des pilotes, ma curiosité a repris le dessus sur ma frilosité habituelle. Attention : j'ai pas non plus tout regarder, faut pas déconner. Non, juste les deux projets aux pitchs les plus excitants à mes yeux et avec des faiseurs de télévision que j'affectionne. 

Transparent / On se remet jamais vraiment de Six Feet Under. J'en parlais encore l'autre jour avec un pote à qui je l'avais fait découvrir et qui fait découvrir la série à un autre pote. Son empreinte ne s'évapore pas comme ça et on a beau chercher, il est dur de lui trouver un véritable successeur (même s'il y a plein de très bons candidats, Shameless est en train de le prouver en ce moment même). Alors quand Jill Soloway, scénariste d'épisodes comme "I'll Take You" ou "I'm Sorry, I'm Lost" nous pond une histoire de famille où le cancer du père est remplacée (en quelque sorte) par la transsexualité du père, je m'interdis de louper ça. Surtout que le père, c'est Jeffrey Tambor (Arrested Development, Bent), encore plus marquant dans le registre dramatique que prévu. La scène autour du repas où il est incapable d'avouer la vérité à ses enfants et son monologue lors de sa réunion entre femmes, il était beau à pleurer. C'est chouette aussi de voir la miss Hoffman dans un rôle moins névrosée (un peu moins disons) que d'habitude et d'avoir un cast formant une famille aussi atypique qu'attachante en une poignée de minutes.

Transparent ne raconte rien de nouveau, n'a pas de concept hors du commun, sa réalisation est sobre mais elle réussit quelque chose de pas toujours évident : parler de la vie. Voir ce genre de chronique familiale trouver son ton dès le début, c'est rare et on m'avait pas ému aussi sincèrement depuis longtemps. Depuis Enlightened ? Tout comme la série de Mike White, on est pas loin d'un film de Noah Baumbach pour les portraits tout en justesse, l'humour à froid et la facilité déconcertante avec laquelle ont peut s'identifier à des personnages bourrés de défauts. Merci Jill et à bientôt...


Mozart In The Jungle / Deuxième tentative et deuxième gros coup de coeur. Là aussi, la team à l'origine du projet a toute ma confiance : Sofia Coppola et Jason Schwartzman, deux collaborateurs de Wes Anderson, autant dire que je signe sans trop hésiter. Et puis j'ai toujours voulu aperçevoir Gael Garcia Bernal dans une série, il est à jamais dans mon coeur grâce à La Science des Rêves. Bien sûr, la musique classique (car c'est de ça dont il est question : d'un orchestre prestigieux et de ses membres en plein renouveau), ça apparaît peu excitant à première vue et puis on se rappelle que FNL nous avait parlé de sport au Texas pendant des années alors bon. Comme prévu, ce pilote est truffé de personnages qu'on aime immédiatement, de trouvailles visuelles et d'humour malicieux. Et puis il y a cette comédienne principale, Lola Kirke, dont je suis déjà amoureux, et qui nous entraîne dans ce monde original sans qu'on ne s'ennuie une seconde. Ce n'est pas sans rappeler un certain Slings & Arrows dont je vous reparle plus bas et on pense forcément à Girls face à cette jeunesse qui se démène pour exister via une expression artistique (enfin on pense surtout à Hannah et Adam en vérité). Me voilà donc paré pour l'immersion, prêt à suivre Bernal cabotiner, à voir Kirke évoluer et à apprivoiser tout un orchestre. 

LE FLOP

House Of Cards S01E01 / Le tapage médiatique autour de la deuxième saison et un certain ennui dominical m'ont forcé à recommencer pour la troisième fois le pilote de House of Cards. La première fois, je sortais d'une grosse déception avec Boss et n'avais pas eu le courage de commencer. La seconde fois, j'avais laissé le fichier pourrir dans un coin de mon ordinateur pour dévorer Orange is the New Black à la place. Et la troisième ne fut pas la bonne : j'ai à peine dépassé les dix minutes en compagnie de Frank Underwood. Déjà, lors de la fameuse scène du chien, j'ai soupiré à partir du moment où Spacey regarde la caméra et nous dit TOUT. Putain, il nous explique tout, tout ce qu'on doit comprendre, à quel point on doit se réjouir face à un énième "anti-héros badass" et j'ai juste eu envie de bailler face à cette paresse scénaristique. David Fincher fait le job derrière la caméra, c'est beau à regarder mais incroyablement creux : en dix minutes à peine (en comptant un générique pompeux à en mourir), j'ai l'impression d'avoir vu toute la série. Oh, je pourrais me laisser surprendre, prendre à revers par le phénomène. Mais mon côté snobinard m'empêche de croire aux phénomènes et il y a suffisamment de séries qui me plaisent actuellement pour perdre mon temps avec un univers aussi peu inventif, surprenant ou attachant. Mais allez-y, vous pouvez tâcher de me convaincre qu'au neuvième épisode c'est trop bien, je reste ouvert à tout. (oui, le Dylanesque nouveau est arrivé). 


SÉANCE DE RATTRAPAGE 

Slings & Arrows [Saison 1] - Encore une fois, c'est grâce au AV Club que j'ai pu faire une belle découverte. Depuis longtemps, pas mal de rédacteurs y chantent les louanges de cette série canadienne et depuis longtemps, j'ai du mal à la trouver quelque part. Dimanche, j'ai fini par tomber dessus et comme j'étais encore dans le monde du spectacle avec Mozart in the Jungle, la transition était parfaite. Lancée en 2003, Slongs & Arrows raconte le parcours de comédiens qui luttent pour faire vivre et survivre un festival de théâtre consacrée à Shakespeare à Toronto. Qui raconte la lutte entre l'Art et l'argent, entre la réalité et les fantasmes, entre les regrets et le présent. Et je ne vous en dirais pas plus pour l'instant car je n'ai vu que le pilote, qui m'a enchanté. On tient là aussi un premier épisode qui a beaucoup de choses à nous introduire et qui le fait merveilleusement bien : chaque personnage a le droit à un portrait complexe, on s'attache rapidement à eux et au lieu dans lequel ils évoluent (un grand théâtre subventionné, qui n'est pas sans me rappeler celui qu'on se paye à Angers) et il y a suffisamment d'humour et d'amour dans cet univers pour qu'on ait envie d'y rester longtemps. Il y a trois saisons en tout et je vais les savourer, ce sera mon rattrapage de cette fin d'hiver. Si vous voulez vous lancez avec moi, n'hésitez pas, je ferais un bilan de mon visionnage très bientôt. 


ET AUSSI

Et aussi plein de bonnes choses ! Après des débuts où il était parfois dur d'y voir autre chose qu'une succession de dialogues pompeux et une mise en scène superbe cachant une intrigue éculée, True Detective nous a filé une jolie baffe dimanche dernier avec ce plan séquence inoubliable. Je ne sais pas si ça rend le reste meilleur, mais ça me rend suffisamment curieux pour finir la saison avec beaucoup d'intérêt. Le duo d'acteur y joue beaucoup également. Girls continue son chemin avec toujours de belles fulgurances, en particulier concernant la "carrière" d'Hannah et la "romance" naissante entre Ray et Marnie. Les comédies de la FOX sont en grande forme, de New Girl à Brooklyn 99 en passant par Enlisted qu'il ne faudrait pas négliger, contrairement aux spectateurs déserteurs. Justified parvient à me faire oublier l'affreux cabotinage de Rapaport grâce au merveilleux cabotinage de tous les autres. J'ai particulièrement adoré l'épisode où Art a son heure de gloire et le joli merdier dans lequel est en train de se fourrer Boyd me passionne véritablement. Comme je le disais plus haut, Shameless signe pour le moment sa saison la plus équilibrée et la plus poignante. Je suis encore resté sur le cliffangher du cinquième épisode et pour la première fois depuis que j'ai débuté la série l'an dernier, je n'attendrais pas une journée avant de voir la suite tant les Gallagher traversent une passe difficile écrite avec plus de justesse que jamais. Et puis on peut toujours compter sur Cougar Town et Workaholics pour une dose de légèreté pas mémorable mais qui agit comme un bon Soda chaque semaine. J'ai essayé Broad City, j'ai pas accroché mais comme Portlandia revient bientôt, je lui redonnerais une chance, je sens qu'on tient là un bon combo. The Good Wife me manque. Community pas trop. J'ai hâte de retrouver The Americans. Mais Hannibal, je sais pas trop honnêtement. Voilà. 


LA RÉPLIQUE
"Well, well, well, if it’s not the cast of The Newsroom—except that Jeff Daniels didn’t try to fuck me in my ass!" - Montez, Workaholics S04e04 
Bon et bien je n'ai plus qu'à aller savourer les séries d'hier soir. J'aime pas le lundi mais j'aime le lundi soir. Merci les séries. À chaque fois que Rusty me rappelle à quel point la vie n'a aucun sens, vous êtes là pour moi, vous êtes mon illusion.

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