Urgences - Saison 14 [Rewatch]

AKA la grève des scénaristes. Aussi bien en coulisses qu'à l'écran.

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Revenons dix ans en arrière et cette drôle d'année que fut la saison 2007/2008 où la plupart des programmes furent raccourcies ou modifiés par la grève des scénaristes. J'étais en terminale au lycée et je venais d'avoir Internet à domicile.
Ne le dites pas à la police mais cette 14ème saison fut la première de #ER que j'avais pu télécharger et suivre semaine après semaine (tout comme la 4ème de #TheOffice et la 1ère de #BreakingBad). Tout ça m'avait même amener à ouvrir mon blog, DylanesqueTV.
Et même avant la grève, c'était le bordel en coulisses. Goran Višnjić était présent au photoshoot promo mais a fini par ne revenir que ponctuellement. NBC menaçait d'une annulation. Et très vite, malgré les efforts de la S13, la panne d'inspiration est devenu flagrante.
14.01 The War Comes Home 
Je suis fatigué par les season premiere où tout le monde s'active pour sauver un médecin blessé par un cliffangher à la con. Le suspense autour de Neela est artificiel et n'aide pas à faire démarrer la saison sur les chapeaux de roues.
Surtout que, même si Moretti a beau répéter à quel point c'est le chaos, jamais le chaos n'est vraiment retranscrit et tout le monde prend le temps de faire des monologues et de longues pauses. Même avec Joe Sachs au scénar, la crédibilité médicale de la série en prend un coup.

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On sent que les mecs essayent de faire une métaphore filée avec la guerre mais dans ce cas, faîtes-nous vibrer un minimum ! C'est le souci avec Moretti : plein de bonnes idées en théorie mais quand il s'agit de les exécuter, y a plus personne.
Alors quels espoirs nous laisse cet épisode purement pratique et sans éclats ? Celui de la camaraderie entre les membres d'un cast resserré (ça n'avait pas été autant le cas depuis la 2ème saison). Celui d'un trio Abby/Morris/Pratt qui a les cartes en main pour donner le ton…

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14.02 In a Different Light
Contrairement à ce que le titre indique, on a rien d'original à se mettre sous la dent mais au bout de treize ans, il y a de quoi être satisfait par une poignée de cas médicaux rondement menés et des “vétérans” de plus en plus attachants.
Si Pratt avait demandé une promotion à Anspaugh il y a deux saisons, j'aurais dit “no way boulet”. Alors que là, l'idée me semble tout à fait crédible. Pour l'instant, Moretti réussit sa mission : faire ressortir le meilleur du personnel des urgences.
Le dernier bon gros boulet reste Tony. Son séjour aux soins intensifs aurait été l'occasion de mieux découvrir ce département. Au lieu de ça, il se prend pour un pédiatre (ou Oncle Jessie) et on a un nouveau remake de Doug Saison 1 avec Miles Heizer (#Parenthood).

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C'est aussi le départ précipité de Hope alors que moi, j'aurais été scénariste, j'aurais promu Busy Phillips au cast principal. Quel bêtise de la remplacer par Gil McKinney, le très très oubliable Dr Paul Grady (qui va rester jusqu'à la fin dans mon indifférence total).
Si vous vous demandiez ce que fait Sam, sachez qu'elle a changé de couleur de cheveux (j'approuve) et qu'elle fait du speed dating. Linda Cardellini encaisse le chèque et, comme nous, elle semble s'être fait une raison…

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14.03 Officer Down
Voilà à quoi sert ce rewatch : avoir d'excellentes surprises en redécouvrant de très bons épisodes dissimulés dans de très médiocres saisons. Ce Morris-centric a la saveur du #ER vintage et vise étonnamment juste.
Archie n'a plus une once de gimmick en lui, c'est désormais un personnage vivant et crédible. Avec des états d'âmes à taille humaine plutôt que du drama qui bagien dans le soap. La route a été longue mais ça y est, on dirait bien qu'il donne le ton…

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Et cette rédemption exemplaire a été rendu possible par Scott Grimes, son charisme tout simple et son humanité qui avaient déjà fait de lui l'un des visages les plus inoubliables de #BandofBrothers.
Ca faisait longtemps qu'on avait pas eu des scènes de réa aussi éprouvantes et bien réalisés et une discussion sur les différentes facettes du métier de policier, du manque de budget au racisme. Avec en bonus, la valeur sûr Mimi Kennedy (#DharmaandGreg #Mom).

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Avant le fiasco Moretti, Abby récupère enfin la place qu'elle mérite et Maura Tierney fait ce qu'elle sait faire. Si seulement elle avait plus de temps d'antenne que Stamos… 
Même si Phifer est toujours aussi médiocre, Pratt poursuit lui aussi sa rédemption et soigne intelligemment un jeune atteint de boulimie. Il est bien aidé par Bettina (Gina Ravera). Qui aurait cru que je m'intéresserais un jour à la vie amoureuse de Greg Pratt ?
Comme ce sera souvent le cas dans cette saison, c'est donc Neela qui hérite du plus insignifiant : elle joue la baby-sitteuse, fait du yoga avec Dubenko et semble évoluer dans une autre série qui fait tâche, surtout quand le reste est si solide.

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14.04 Gravity
De manière ultra paresseuse, on exploite le long historique d'Abby pour créer du drama forcé. Mari absent + bébé malade = rechute vers l'alcoolisme. Même si Maura Tierney excelle dans ce registre, son personnage mérite mieux que ça…
Et mis à part une Sam plutôt bien utilisé et un traitement sur la longueur du parcours de Chaz (le frère gay de Pratt), cet épisode se déroule sans être ni bon ni mauvais, juste moyen. Et le juste moyen est l'ennemi du passionnant.
Peut-être qu'on doit prendre l'histoire de l'esthéticienne qui veut rajeunir le personnel comme une métaphore des scénaristes qui galèrent à faire du neuf avec du vieux ? 

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14.05 Under the Influence
Si ce n'était que les cheveux, ça irait encore… Mais la rechute est traitée avec zéro subtilité et un sous-texte peu raccord avec le parcours d'Abby : sans son homme, elle est complètement perdue…
Son homme apparaît justement pendant quelques secondes dans une scène où rarement l'utilisation du split-screen avait été aussi gratuite et inutile. Je ne suis pas contre les expérimentations dans #ER mais là c'est clairement de la branlette…

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Peu étonnant pour un épisode qui se termine sur un Morris se masturbant dans une ambulance après avoir passé l'épisode à résister à l'envie de tromper sa petite amie. Il n'y a pas que Abby qui rechute. La saison commence doucement mais tristement à mériter sa mauvaise réputation.
Seul bon point de l'arc d'Abby : utiliser Janet Coburn comme sponsor.
Et en parlant de vétéran de la 1ère saison, c'est la dernière apparition du Dr Kayson qui vient grommeler face à l'arrogance de Tony. La série veut qu'on soit du côté de Tony, j'étais du côté de Kayson. Je ne supporte plus les boulets arrogants dans #ER et les mimiques de Stamos.
Comme si tout ça ne suffisait pas, je vous présente deux nouveaux récurrents bien nazes : Harold, l'interne de 19 ans qui bave devant Neela et Julia, l'aumonière jouée par Reiko Aylesworth et devant laquelle Tony bave. 
 Mon chemin de croix commence pour de vrai là.

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14.06 The Test
Deux trucs m'empêchent d'être trop dur avec cet épisode très moyen : la présence de Mae Whitman (qui aurait dû être la fille de Maura Tierney dans #Parenthood) et d'une belle chanson de Wilco au montage final. On se raccroche à ce qu'on peut.
Car pour le reste, la spirale infernale d'Abby se poursuit en pilotage automatique. Les scénaristes avaient 2 choix avec le départ de Luka : faire d'Abby celle qui gère les urgences ou lui offrir du misery porn qui saborde toute son ascension…

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Alors qui gère les urgences ? Et bien plutôt que de faire entièrement confiance à Pratt, on fait à nouveau intervenir un personnage éphémère et écrit sur un bout de serviette : le Dr Skye Wexler jouée par une Kari Matchett intérimaire.
Mais où est le Dr Moretti, celui qui devait mener la barque ? En compagnie de son fils névrosé qui semble atteint de… bipolarité. La maladie qui aura tant servi de matière à drama pour Abby revient comme un gimmick réchauffé pour se débarrasser d'une guest-star. C'est navrant.

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Heureusement qu'on a des personnages aussi charismatiques qu'Harold Zelinski et sa relation mentor/élève avec Neela, digne de celle formée par Benton et Carter à la belle époque….

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14.07 Blackout
#ER aura sauté le requin un paquet de fois en finissant toujours par trouver rédemption à mes yeux. Mais elle était rarement tombé aussi bas qu'en sacrifiant Abby sur l'autel du soap artificiel. Rien à sauver dans ce truc signé David Zabel.
Enfin si, on peut toujours se raccrocher au talent de Maura Tierney qui sait tout jouer, que ce soit la Abby bourré ou la Abby misérable. Mais ce n'est pas une raison pour malmener autant un personnage qui a su rester aussi finement écrit pendant huit ans. C'est honteux.

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Surtout que c'est un prétexte pour se débarrasser bêtement de Moretti. Bah oui, Tucci est une guest qui coûte cher et plutôt que de soigner sa sortie, on le sacrifie lui aussi. Tout ça pour mieux faire revenir Luka, le sauveur qui sortira la pauvre Abby du pétrin.
Et au fait, tu fous quoi Neela pendant que ta meilleure amie dont tu connais l'alcoolisme est complètement torchée ? Rien. Tu es trop occupée à jouer les mentors pour Harold dont chaque apparition me donne envie d'arrêter le rewatch.
Et croyez-vous que les pannes de courant causés par la canicule servent le récit comme c'était le cas dans “Chicago Heat” (1.06) ou “Power” (5.20) ? Non, ça sert juste d'excuse à Christopher Chulack pour surligner bien maladroitement la détresse d'Abby…

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“Blackout” rentre donc direct dans le panthéon des pires épisodes de la série et la saison va passer le reste de son temps à essayer de réparer ces conneries. En attendant, on va devoir subir l'une des romances les plus soporifiques de #ER, à savoir Tony et l'aumonière…
Les mecs ont perdus la bible de la série et il n'y a plus qu'avec Pratt et Morris que la cohérence est de mise. Ce qui amène Chuny à les comparer à Greene et Ross. Du méta tristement ironique au vu de l'état de la série.

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14.08 Coming Home
“Bonjour je m'appelle David Zabel, je vais prendre votre personnage favori, lui faire perdre ses amis, devenir un mauvais médecin et puis je la sauverais avec le pouvoir de l'amour. Mais ça prendre toute une saison.”
Oui je sais, on a déjà fait le coup du médecin traumatisé qui traverse une crise existentielle avec Mark en S4 et Carter en S6 et même si j'ai pas le talent de Woodward pour écrire des arcs du début à la fin, je vais faire de mon mieux et vous rendre super tristes !!!

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Mais pour pas que vous soyez trop tristes, je vais faire des b-stories un peu rigolotes comme Morris qui se bat pour un gros fromage ou Bébé Docteur qui essaye de se faire dépuceler lol
Et comme il faut lui donner un peu de relief à Bébé Docteur, j'ai copié la fois où Carter manquait sa cérémonie des diplômes pour rester avec son patient. Sauf que là, Harold, il loupe sa chance de perdre sa virginité donc. Trop doux-amer !
Je vais aussi nous débarrasser du Dr Moretti parce qu'il était trop sérieux et que Stanley Tucci, il nous coûte trop cher. Mais avant qu'il dégage, je vais lui inventer un fils bipolaire parce que John Wells il aime bien ça comme maladie.

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De toute façon, on a la chance d'avoir la grande star de télé John Stamos. Avec sa copine aumonière, il part faire un road-trip pour récupérer sa fille en pleine crise d'ado. C'est comme les trucs avec Sam et Alex mais en plus long parce que John est une star je vous dis.
Je sais, dis comme ça, ça a l'air nul mais regardez mon Goran, il a l'air tout content. Même si j'ai jamais réussi à lui écrire un truc correct, il sourit donc tout va bien, je suis le meilleur showrunner !”

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14.09 Skye’s the Limit
Même si le sujet avait été bien traitée à l'époque de Kerry, c'est pas con d'installer une femme à la tête des urgences et d'en profiter pour aborder le sexisme au travail. Mais pour que ça ait de l'impact, il faut un vrai personnage.
Et Skye Wexler n'est qu'un gimmick. Une guest que l'on fait venir pour remplacer un autre guest et qui, après cette introduction féministe, ne sera relégué qu'à des intrigues de cul avec Dubenko où Kari Matchett sera à moitié nue mais rarement à s'occuper de patients.

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Elle permet au moins de se faire à l'idée d'un Pratt chef des urgences. Et cet épisode à nouveau très médiocre donne la part belle à Sam qui est un chouette personnage quand elle n'est pas submergé dans des intrigues amoureuses ou familiales à la con.
Je peux pas en dire autant de Tony. Au boulot, c'est une copie bas de gamme de Doug. À la maison, c'est Oncle Jesse qui organise des pyjama parties. Et on aurait pu croire que la 1ère opération solo de Neela serait l'occasion de parler d'autre chose que de la virginité d'Harold..
Il y a pas si longtemps, face à ce genre d'épisodes moyens, on pouvait compter sur Abby. Mais non, le sabordage continue et cette fois, on ajoute une lourde cuillère de dispute conjugal qui dessert aussi bien Abby qu'un Luka réduit au rôle de mari en colère.

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14.10 300 Patients
John Wells revient réaliser ce qui est non seulement un 300ème épisode raté mais aussi le pire épisode de Noël de la série. Après avoir sauté requins et hélicos, #ER “jumps the camel” et s'étale dans une dégoulinade de guimauve.
La course aux 300 patients est non seulement stupide d'un point de vue médical/professionnel mais il n'est même pas exploité correctement puisqu'au final, on a même pas l'excitation d'un bal de patients en tout genres. Comme le chameau, c'est juste un gimmick de plus.

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Enfin si, il y a au moins un cas médical, pris en charge par Pratt, le seul médecin responsable et adulte au County actuellement. Il s'agit de Peter Fonda qui renoue avec son fils trisomique et même si c'est noyé derrière le reste, c'est tout de même sacrément émouvant.
Bien plus que les trèèès longs passages où Abby finit par tout avouer à Luka. Putain les gars, c'est le 300ème épisode. Il s'appelle “300 Patients”. Pourquoi nous refiler 15 minutes de drama domestique ? Maura, je veux la voir en blouse blanche s'il vous plaît.

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J'ai eu un soupçon d'espoir concernant Sam qui était sur la pente remontante, envisageait du changement dans sa vie et… et est en train de flirter avec Tony Gates. Coller deux personnages médiocres ensemble, voilà l'idée du siècle proposé par cet épisode événement…
Ça mais aussi Harold qui veut peloter les fesses de Neela, l’aumônière qui fait du préchi-précha pendant de longs montages sur fond de violons et un tas de blagues qui tombent à plat. Je vais peut-être revoir “When Night Meets Day” pour me rincer les yeux…

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14.11 Status Quo
En l'absence des problèmes conjugaux d'Abby, #ER peut se recentrer sur des thèmes qu'elle maîtrisent mieux : le Sida, le conflit irakien et les conséquences d'un viol. Avec la visite bienvenue d'une vieille amie…
Huit ans plus tard, le retour de Jeannie Boulet permet de revenir sur le traitement du HIV, ses avancées et ses limites. De réaliser que Pratt est devenu un excellent médecin. Et qu'à part Haleh et Chuny, le County n'est plus tout à fait le même…

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Bonne idée aussi de faire revenir Reggie (Cress Williams) pour avoir un autre point de vue sur le combat de Jeannie. Combat d'autant plus tragique quand il touche son fils adoptif. Comme l'expliquait Kem dans la 10ème saison, le Sida est toujours mal compris.
Petit miracle : on a DEUX cas médicaux bien écrits ! Quand ils ne sont pas occupés à flirter, Tony et Sam soignent Beth (Rachel Boston),une vétérante d'Irak enceinte suite à un viol et qui veut garder l'enfant pour ne pas avoir à retourner sur le terrain, auprès de son agresseur.

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Pour bien désamorcer le drama, on doit quand même subir une nouvelle b-story “comique” en compagnie d'Harold, le fléau absolu. Ici, il drague la cousine de Neela puis fait la gueule quand elle refuse ses avances. La toxicité masculine tourné en dérision pour un résultat navrant.
N'empêche, “Status Quo” est ce que #ER aura offert de plus solide depuis “Officer Down” et achève de faire de Pratt un titulaire crédible et attachant tout en préparant le bal nostalgique de la dernière saison.

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14.12 Believe the Unseen
Il était temps de stopper la spirale infernale d'Abby qui entraînait la série dans les tréfonds du mélo. La revoir porter la blouse et reprendre le contrôle fait beaucoup de bien et Maura Tierney peut à nouveau porter un épisode moyen sur ses épaules.
Sa jeune patiente atteint de troubles de la vue était très attachante et c'est toujours chouette de voir Lorraine Toussaint, ici dans le rôle d'une mère de famille d'accueil débordée. Heureux qu'Abby puisse retrouver de sa superbe pour sa dernière ligne droite.
Et merci de vous souvenir enfin de l'amitié qu'elle partage avec Neela et qui a fait les beaux jours de la 11ème saison. Neela dont le stage en orthopédie n'est qu'une excuse pour parler à nouveau cul avec Harold et faire… du hockey sur glace.

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14.13 Atonement
Dernier épisode filmé avant la grève des scénaristes, il a bien failli marquer la fin de la série. Déjà que c'est pas vraiment un bon épisode mais alors, comme series finale, ça aurait été la honte.
La seule chose digne qu'on nous propose, c'est l'excellent Jonathan Banks dans la peau d'un ancien “bourreau” qui cherche rédemption auprès des familles de ses “victimes”. Une belle étude de foi où l’aumônière est enfin utilisé correctement et Pratt continue ses efforts.

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Grosse ironie en tout cas d'aborder l'euthanasie alors que la série est sur défibrillateur. Car l'autre moitié de l'épisode, on le passe avec les chirurgiens et orthos qui s'affrontent au hockey et enchaînent les blagues grasses autour d'une Neela qui ne ressemble plus à rien.
Alors qu'elle savait à une époque manier le changement de ton, #ER navigue à l'arrache entre gros mélo et farces potaches. Le pire, c'est que malgré les promesses de la 13ème saison et de “Officer Down”, Morris est revenu à la case départ…

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Ah et sinon, je trouvais que Tony était pas assez le cousin pauvre de Doug Ross donc merci de nous refaire à l'identique mais sans aucun charisme l'histoire d'amour la plus culte de la série.
Quand je pense que, si la série avait vraiment été annulée là, l'une des dernières scènes aurait été les plus mauvais personnages en train de chiller dans un sauna. (ce que vous voyez ci-dessous sont de véritables captures d'écrans de l'épisode sans aucun trucage) 

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14.14 Owner of a Broken Heart
Après trois mois en stand-by, #ER est ressorti de la grève des scénaristes avec encore moins d'inspiration. Ce n'est pas que mes attentes étaient au plus haut mais merde quoi, un putain de clip-show ???
Si je suis très content d'avoir une bonne dose d'Amy Aquino, on n'avait vraiment pas besoin de refaire le point sur le mariage d'Abby et Luka en invoquant des flashbacks qui ne font que nous rappeler à quel point la série était mieux avant…

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Ça ne nous raconte rien de nouveau ni sur l'amour ni sur l'alcoolisme et surtout pas sur Abby. Et c'est mélange maladroitement à d'autres idées douteuses comme un très long gag autour d'une étude de Morris ou la relation “torride” entre Tony et Sam (l'ennui total).
C'est aussi la première apparition de David Lyons dans la peau du Dr Simon Brenner. Avant qu'il ne devienne un personnage honorable lors de la 15ème saison, l'australien est pour l'instant le plus atroce médecin ayant travaillé au County…
Pour vous résumer le truc, Brenner est 1) australien 2) il couche avec plein de femmes 3) il ne suit pas les règles Et… Et c'est tout. Et c'est aussi affreux sur le papier qu'à l'écran.

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N'empêche, cet épisode très médiocre reste mémorable pour moi car (pas de chance) c'était la première fois que j'écrivais une review de #ER ! C'était il y a 10 ans et ça nous rajeunit pas : http://goo.gl/mp792T
14.15 …As the Day She Was Born
#ER aura su ruiner puis réhabiliter de nombreux personnages. Mais Neela a été tellement malmenée depuis deux saisons que les dommages semblent irréparables et, malgré tous les efforts de cet épisode, elle ne m'intéresse absolument plus.
Il était grand temps de terminer l'arc d'Harold mais si seulement ce temps avait été pris pour bosser sur sa relation mentor/élève avec Dubenko, leur dialogue final aurait eu un semblant d'impact. Là, tout sonnait faux et un réchauffé de la dynamique Benton/Carter…

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Les scénaristes ne semblent avoir rien à foutre de la carrière de chirurgienne de Neela. C'est juste un décor pour en faire la Meredith Grey du County et qu'elle enchaîne lamentations sur son célibat et relations toxiques (hier Gates et Harold, demain Brenner).
Depuis la reprise post-grève, c'est le 2ème épisode qui s'ouvre avec une scène faussement sexy de très mauvais goût (ici, Neela qui se balade nue dans un rêve totalement gratuit). On sent que NBC a dit : “plus sexy sinon vous êtes finis”. C'est lamentable…

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Je pense aussi qu'il y avait moins paresseux pour rendre intéressante la relation entre Pratt et Bettina que la menace d'un cancer. Gina Ravera est excellente, son personnage avait été bien écrit jusque là, c'est un nouveau sursaut de soap pour noyer toute finesse.
Dans la rubrique “que sont-ils venus faire dans cette galère”, on aperçoit Aida Turturro (#TheSopranos) dans le rôle d'une patiente de Neela et Frances Conroy (#SFU) dans celui de la grand-mère de Sarah. Passer de Ruth Fisher à un arc tout naze avec Tony Gates, c'est violent.
Notons aussi que rarement un épisode d’#ER aussi été aussi peu rythmé et soporifique. Et que la gueule de Luka et Abby sur leur photo de vacances est la même que la mienne en cette deuxième moitié de saison minable…

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14.16 Truth Will Out
Il y a un peu de mieux puisqu'il suffisait tout simplement de replonger Abby dans la médecine et d'offrir à Neela autre chose que de l'eau de rose. En fait, il y a un peu de mieux parce qu'il y a des patients. C'est quand même pas compliqué.
Bien sûr, le sens du rythme a disparu et #ER ne peut s'empêcher de parasiter son propos avec des b-plots navrantes, du genre un triangle amoureux entre Dubenko, Brenner et Skye. Kari Matchett s'en va comme elle est venu : dans le vide scénaristique le plus total.

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Brenner, c'est juste l'enfer pour l'instant. On est sur un niveau d'impro même pas osé avec Clemente ou Moretti. Tiens en fait, c'est le neveu d'Anspaugh ! Tiens en fait, il flirte avec Skye ! Et puis non avec Neela. C'est un médecin génial mais en fait c'est une imposture. Etc..
Au sujet de Luka, je suis partagé. D'un côté, je trouve que son dialogue avec Hal Holbrook (dans son rôle habituel du vieux ronchon plein de sagesse) permet de bien refermer la saga Kovac en respectant son background. D'un autre, c'est un peu tard et semble presque hors-sujet.

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14.17 Under Pressure
Faut se lever de bonne heure pour nous montrer une prise d'otage originale à la télé. #ER ne cherche donc pas l'originalité mais réussit plutôt bien l'exercice. C'est juste dommage d'avoir besoin d'action et de flingues pour réveiller notre attention.
C'est loin d'être aussi prenant que “The Long Way Around” (3.15) mais Josh Stewart est convaincant dans le rôle du preneur d'otage et c'est une très bonne occasion de redonner autre chose à jouer à Scott Grimes que du gag.

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Stephen Cragg en fait toujours des caisses derrière la caméra et nous fait une intro absolument dégueulasse et totalement gratuite. Mais au moins, il ne se loupe pas sur la conclusion, glaçante comme il faut et sans aucun effet superflu.
Avant, j'aurais été plus exigent avec ce genre d'épisode ÉVÉNEMENT misant tout sur le suspense mais franchement, tout est plus excitant que la naissance du couple Tony/Sam, les problèmes du couple Abby/Luka et l'affreux Brenner.

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14.18 Tandem Repeats
Comme toujours, c'est en se re-focalisant sur des cas médicaux intéressants que #ER retrouve son charme. Ici, sans éclats, on reprend plaisir à suivre la garde d'Abby, les émois de Neela et même la vie privée de Pratt. Mieux vaut tard que jamais ?
Après “ER Confidential” [1.09] et “Next of Kin” [9.09], la série poursuit son travail plutôt adroit autour du genre et de la transsexualité. La patiente d'Abby a besoin d'un don d'organe à cause de phéromones toxiques mais son père refuse d'accepter sa transition et de l'aider.

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L'arc d'Aida Turturro se termine dans l'émotion, la relation Pratt/Bettina reste étonnement convaincante et les conséquences de la prise d'otages sur Morris sont bien traités. 
Par contre, Brenner est si affreux que j'ai même plus envie de croire à sa rédemption en 15ème saison. Le plus gênant, c'est qu'on essaye à la fois de nous le vendre comme prédateur sexuel et comme sex symbol trop cool. Un mélange entre Dennis Reynolds et Dr McSteamy. Un mélange insupportable.

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14.19 The Chicago Way
Un season finale qui se charge de clôturer un chapitre et de soigner plus ou moins adroitement la sortie de trois personnages historiques. Dommage qu'il ne puisse pas se retenir d'un dernier cliffangher couillon. Mais bon. C'est le dernier.
Commençons par Pratt qui est le plus heureux des hommes et, grâce au boulot fait sur lui cette saison, on est heureux avec lui. Bien sûr, être heureux dans #ER, ça veut dire mourir. Mekhi Phifer voulait se tirer, les scénaristes n'ont pas résisté à la facilité.

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Alors en guise de coup de destin, David Zabel s'est creusé la tête : après cancer, schizophrène au couteau, hélico et mine dans le désert, la nouvelle victime du County (ne bossez jamais là-bas) sera achevé par la mafia et une ambulance qui explose…
Au moins, ça nous vaut une apparition sympathique de Steve Buscemi (un pléonasme) et ça fera un season premiere plutôt émouvant si mes souvenirs sont bons. Et puis un cliffangher sans Alex ou montage final moisi, ça se fête !

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Préparation du départ d'Abby également et, pour l'occasion, retour express de Moretti. On se rappelle donc à quel point cet arc aura été un long enfer et on est soulagé de la réconciliation du couple parce qu'on en pouvait plus…
Même que pour être honnête, l'envie d'ailleurs d'Abby a été plutôt bien amené sur la toute fin de saison et que, juste avant l'explosion de l'ambulance, sa marche printanière m'a vraiment ému. Mais pas autant que le 15.03, son véritable adieu. Allez reste encore un peu Abby…

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Et puis il y a le départ, définitif cette fois, de Luka. Là aussi, son mini-arc avec Hal Holbrook aura été salvateur même si un peu bâclé. Sans le coup de poing dans la gueule de Moretti, on se serait presque séparé sur une bonne note avec le croate.
Et comme il y avait du soleil dans cet épisode et qu'il y a du soleil dehors, je vais rester apaisé et ne pas évoquer les coucheries Neela/Brenner. Restons sur ce sentiment de grand ménage de printemps qui annonce un dernier renouveau.
Pas la peine non plus de vous rabâcher les ratés de ce qui reste bien la pire saison de #ER, vous avez vécu le calvaire avec moi soit en direct en 2008, soit sur ce thread. Merci d'avoir tenu le coup.

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Le top 3 épisodes est très simple : 
14.03 Officer Down 
14.11 Status Quo 
14.18 Tandem Repeats 
Vous pouvez ne voir ou revoir que ceux-là et peut-être le season finale pour le fun.
Faire un Worst 5 est impossible mais sachez qu'entre le 14.04/14.10 et le 14.13/14.15, la série offre sa pire version possible. Si vous ne voulez pas trop que votre coeur fan d'Abby souffre et que vous n'êtes pas fan de hockey sur glace, évitez-les absolument.
Bref. On y est presque les amis. 

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