1.03 The Marriage of Figaro



Avec cet épisode tout en finesse, on se concentre sur la vie privée de Don Draper, que l'on croit commencer à connaître alors qu'il apparaît de plus en plus comme un parfait inconnu. Un homme solitaire qui aime la solitude, un homme avec un passé trouble, un homme plein de contradictions. Au travail, il continue sa relation trouble avec la richissime Rachel Menken, qui lui donne une nouvelle fois des envies de tromper sa femme. Il n'a pas assez d'une amante ? Mais au dernier moment, alors qu'il avait attrapé sa proie, il préfère la laisser s'échapper, comme s'il culpabilisait. Alors qu'on croit prévoir les gestes de Don, il nous surprend sans cesse. C'est l'anniversaire de sa fille et il doit jouer les hommes normaux, monter le cadeau, aller chercher le gâteau, sourire aux invités. Mais il passe la journée à s'enfiler des bières en secret, et il finit par prendre sa voiture pour une excursion solitaire. C'est devant un passage à niveau qu'il termine sa course, et ses yeux se perdent dans les lumières d'un train nocturne. Puis il rentre chez lui, offre un chien à sa fille, et s'écroule dans le salon, l'air un peu ahuri. Une scène superbe, belle et troublante. Jon Hamm est décidément plein de talents et construit un personnage complexe et humain, une grande figure de fiction comme je les aime.

On retrouve également Pete, de retour de sa lune de miel, et qui semble un autre homme. En apparences, à mon avis. Car s'il prétend se satisfaire désormais de son statut de jeune marié entretenu, je sens bien que son histoire avec Peggy a laissé des traces et qu'elle n'est pas encore terminée.

Mais en général, les autres personnages sont en retrait dans cet épisode, dont la première partie se passe chez Sterling/Cooper, et dont la deuxième se concentre uniquement sur le personnage de Don. Un choix qui permet d'installer minutieusement chaque pièce de la série, chaque élément de la psychologie des personnages, afin de rendre le tout crédible, et attachant. L’esthétisme ajoute en plus beaucoup de charme à tout ça, une attention est prêtée à chaque détail, comme dans un bal parfaitement orchestrée. Un bal lent, lancinant, qui peut nous faire vaciller à n'importe quel moment.

Les trois premiers épisodes sont tous différents, et je ne peux attendre la suite qu'avec impatience.

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