15.03 The Book of Abby


La dernière saison d’Urgences ne nous épargne pas : après la mort déchirante de Pratt en guise de season premiere, voilà que notre chère Abby tire sa révérance, accompagné de Luka. Un nouveau tournant dans la saga (car Urgences est bien une saga), qui nous sépare d’un personnage qui a traversé une décennie, et que l’on a tour à tour aimé, détester ou adorer. Les trois pour ma part.

Tout a commencé en 1999, au beau milieu de la sixième saison (la meilleure ?), lorsque cette charmante infirmière avait donné naissance aux jumelles de Carol. Il avait fallu attendre quelques temps avant de la voir pointer le bout de son nez aux urgences, telle une copie conforme de Lucy Knight. Celle-ci n’allant pas tarder à mourir, Carol n’allant pas tarder à partir, Abby allait reprendre le flambeau de l’infirmière. Mais Abby, malgré sa sympathie et son amitié touchante avec Carter, n’apportait pas grand-chose à une saison sept un peu trop soapesque sur les bords, et sa relation avec Luka n’attirait pas vraiment mon attention. Une infirmière et un médecin, du déjà vu non ? Mine de rien, Maura Tierney savait déjà apporter de la fraicheur à un cast vieillissant et en plein chamboulement, grâce à des répliques bien senties et un charme indéniable.

Puis arriva la neuvième saison, autrement dit, le Abby Lockhart Show ! Où l’on s’est rendu compte que trop d’Abby tuait Abby et que ses problèmes familiaux ont réussi à plomber une saison qui avait pourtant beaucoup de potentiel. Et quel gâchis que d’avoir tué dans l’œuf sa romance avec John ! J’en étais arrivé à ne plus supporter de voir cette insatisfaite permante débarquer sur mon écran toutes les deux minutes. Heureusement, dès la saison suivante, les scénaristes ont eu la bonne idée de la faire devenir un médecin, et de lui rapporter la fraîcheur d’antan. Sans romance amoureuse naise ni problèmes familiaux lourdingues, Abby a réussi à s’émanciper et à réussi à illuminer la série pendant plusieurs années, malgré la baisse de qualité et le départ de tout le monde. Son histoire avec Luka, contrairement à mes apréhensions, est devenu un fil rouge sincère et touchant, et leur couple a porté la série sur ses épaules.

Quel plaisir de voir Abby médecin, Abby amoureuse, Abby devenir mère. Si on met à part la saison 14 et le retour à l’alcoolisme, qui était plus que poussif. Quoi qu’il en soit, Abby a désormais retrouvé la paix, et s’apprête à tourner une page de sa vie, ainsi qu’une page de la série. Tout comme son ami Carter, elle aura traversé toutes les épreuves et aura grandi sous nos yeux pendant quasiment une décennie. Bref, un personnage complexe, attachant et marquant, dont le départ laissera forcément un vide énorme, et qu’on aurait aimer garder à nos côtés jusqu’à la fin de cette ultime saison. Mais Maura Tierney, en fin de contrat en a décidé autrement, et « The Book of Abby » sera sa dernière apparition.

Heureusement, l’épisode est réussi. Tout les élements d’un départ à la sauce Urgences y sont réunis. Les petites notes au piano tendrement familières, les adieux avec chaque personnage, le dernier patient, le vidage du casier, le dernier regard au panneau Cook County. On a un best-of des meilleures départs de la série : Mark avec la musique qui revient et le fait que personne n’est prévenu, ou bien Carol avec la dernière scène finale où l’on retrouve l’âme sœur, Luka en l’occurrence (faisant lui aussi sa dernière apparition, à la manière de George Clooney, en guest lors du départ de Julianna Margulies). Tout est fait pour nous émouvoir, et permettre à Abby de prouver une dernière fois qu’elle est un personnage que l’on oubliera pas de sitôt. Les adieux à Neela sont sobres, touchants, la danse avec Frank redonne un peu le sourire (Frank est génial cette année, vraiment !), et le pétage de plombs devant le comité permet une dernière fois à l’actrice d’user tout ses talents. Un peu too much par contre le patient sur le toit (déjà vu ? oui c’était dans l’épisode 1x09 avec Carter et un transexuelle !). Et depuis quand Abby est devenue croyante ? Le coup de la bible était un peu inapproprié à moins qu’il ne s’agissait seulement d’une métaphore concernant le personnage. On aurait pu s’en passer, vraiment. J’ai aimé le passage de flambeau à Morris, qui a vraiment interêt à ne pas tout gâcher. Je lui fais confiance, et Scott Grimes est vraiment parfait depuis le season premiere. Banfield est un personnage que j’aime de plus en plus. Sympa de revoir Grady, même s’il a toujours été un fantôme depuis son apparition.

La scène qui m’a le plus émue est celle avec Haleh, qui nous donne l’occasion d’évoquer tout les grands noms du passé. Greene, Ross, Hathaway, Lewis, Del Amico, Knight, tout le monde est là, même les infirmières et Bob, l’émigré polonaise (mais si souvenez vous, lors de la première saison !). Petit clin d’œil amusant à Carter également ! Haleh est décidément l’âme de la série, présente depuis le premier épisode, gardienne de la mémoire du service, et un peu la mère spirituelle de toutes ces âmes qui vont et viennent. En particulier Abby, qui la serre dans ses bras, et qui au passage, me fait craquer.

Et oui, des larmes ont coulés sur mon visage, j’avoue ma faiblesse, et je crains que ce ne soit pas la dernière fois lors de cette dernière saison, qui est pour l’instant un sans-faute de la part des scénaristes. Faire tourner la baraque sans Goran Vijsnic et Maura Tierney au générique ne va être une tâche facile, j’ai peur d’une douloureuse baisse de régime en attendant le retour des anciens et la conclusion. Quoi qu’il en soit, il va falloir faire son deuil, Abby ne reviendra plus et c’est bien dommage . Adieu docteur Lockhart, puisse tu trouver la paix !

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