2.08 A Night to Remembe


Résumons rapidement ce huitième épisode magnifique : Harry Crane a besoin d’aide pour lire des scripts télé, et Roger lui envoie Joan, qui se fait une joie de prendre du galon. Elle fait un boulot formidable mais lorsqu’un véritable employé est engagé auprès d’Harry, elle doit retourner la tête basse à ses fonctions de secrétaire. De son côté, Peggy doit réaliser une affiche pour une fête religieuse, organisé pour les jeunes par le nouveau prêtre (Colin Hanks est encore une fois très bon). Après un dîner professionnel, Betty craque et avoue à Don qu’elle est au courant pour sa relation avec Bobbie Barrett. Ce dernier nie la vérité, mais sa femme l’envoie dormir sur le canapé. Ne lui faisant plus confiance, elle refuse de le revoir et lui interdit de revenir. Tandis que notre ami le prêtre entonne un folk religieux avec sa guitare, Don est forcé de passer la nuit au bureau… et d’assumer une fois pour toute les conséquences de ses actes. Fallait bien que ça arrive un jour…

C’est donc pas la joie chez les Draper. Pour notre plus grand plaisir ! En effet, il semblait évident que Betty allait devoir prendre des mesures un jour ou l’autre, et la voir aussi sûre d’elle face à son mari est la preuve de son évolution depuis le début de la série (et son image de femme obéissante). Don lui a fait des promesses, lui a menti et continue de nier la vérité. Il a oublié que nous sommes en 1962 et que les femmes ont désormais leur mots à dire face aux agissements de leurs époux. January Jones est parfaite, elle m’a envoûté de la scène d’ouverture sur un cheval au galop jusqu’à son ultimatum téléphonique final. Que va-il advenir du couple central de la série désormais que les choses ont été mises à plat ? Un divorce, une lente reconstruction, une réconciliation basée sur l’hypocrisie ? On est dans Mad Men et on ne sait pas à quoi s’attendre. Il reste cinq épisodes pour faire monter toute cette tension à son paroxysme, savourons le spectacle.

Pour mon plus grand plaisir, Joan a une intrigue bien à elle dans cet épisode, une intrigue où elle apparaît sous plusieurs dimensions, tout à tour lumineuse puis misérable. Comment ne pas éprouver de la peine pour notre chère secrétaire, qui perd ses illusions alors qu’elle était délicieuse dans ses nouvelles fonctions. Comment va-t-elle gérer cet échec ? Et va-t-elle vraiment épouser cet homme froid, qui la croit à ses ordres, et qui ne la mérite pas ? C’était donc l’occasion de voir un peu l’évolution du département crée par Crane, en début de saison. La télévision est devenu un média qui a une place considérable dans les foyers, et aucune erreur n’est permis pour les publicitaires, qui doivent tirer un maximum de profit de ce moyen de diffusion qu’il ne maîtrise pas encore à la perfection.

Quand à Peggy, j’ai bien aimé son histoire avec le prêtre joué de nouveau par Colin Hanks. La voir s'entraîner à pitcher devant des religieux était un bon moyen de nous montrer son ambition, son talent mais aussi son arrogance, pas si éloigné de celle de son mentor. Et sympa le coup de la guitare à la fin, je ne m’y attendais pas ! 

De la tension et du changement sont donc à prévoir pour la suite des événements. Malgré mes appréhensions, la saison 2 est une formidable réussite pour le moment, et il faudra certainement la revisionner pour l’apprécier à sa juste valeur. Chaque détail est important et j’aurais attendu huit épisodes pour vraiment retrouver l’hypnose dans laquelle l’univers de la série m’avait plongé lors de la première saison. Je n’avais pas ressenti un tel enthousiasme, une telle passion, depuis Six Feet Under.

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