Un pilote diffusé un beau jour de 2001 sur HBO que j’ai découvert un beau jour de 2004 sur Cannal Jimmy. Le coup de foudre, le début d’une histoire d’amour. Un petit long-métrage à lui tout seul, ce chef d’œuvre démontre ce qu’Alan Ball peut faire le mieux et on y retrouve tout ce qui va faire l’essence de la série.
Les personnages d’abord, dont on a un premier apercu. Les bases de leur personnalités sont là, et déjà, ils sont tous plus attachant les uns que les autres. Commençons par Nate. C’est le lien avec le spectateur, le plus « normal » de la famille, celui auquel on s’attache et s’identifie le plus facilement. C’était le Nate rebelle, mal rasé, avec sa veste en cuir marron (que l’on retrouvera jusqu’à la fin). Peter Krause est parfait dans ce rôle de type paumé, terriblement humain. Et le reste du cast est à la hauteur… Michael C.Hall dans la peau du David coincé, Frances Fisher déchirante dans celle d’une mère névrosé (la scène des larmes au cimetière) et Lauren Ambrose, jeune débutante, dans le rôle de Claire, la marginale de la famille (très crédible lorsqu’elle joue celle qui est stone pour la première fois !). Sans parler de Rachel Griffiths et son personnage de Brenda, inoubliable, encore un peu en retrait, qui dès sa première apparition se fait sauter par Nate dans les toilettes d’un aéroport (ce qui en dit long sur Brenda et sur le couple phare de la série). Les personnages secondaires sont déjà là, de Keith à Rico en passant par Billy, dont la seul scène est peut-être celle qui définit le mieux le personnage : en pleurs, il vole des fraises à Brenda et s’écroule sur un canapé… J’allais oublié l’excellent Richard Jenkins, le père, le fantôme, dont la mort est le point de départ de la série.
Avec des personnages et un cast pareil, c’est déjà gagné. Il ne manque plus qu’un scénario et des dialogues en béton, mélant humour noir et réflexions existentielles toute en profondeur et subtilité. Des scènes cultes et inoubliables : Ruth qui pète un cable dans sa cuisine, Claire qui balance une orange dans un supermaché, l’enterrement du père, la confrontation Nate/David… L’un des plus beaux génériques toutes séries confondus, des scènes de rêves éveillés, la maison des Fisher, l’envoutant « Waiting » des Devlins en bande-son et des fausse pubs farcis d’humour noir, tout ce qu’il faut pour créer une atmosphère unique. Et démarrer un chef d’œuvre.
Ce pilote est au choix un objet à regarder et savourez comme un film familiale décomplexé et foncièrement originale, ou bien le début d’une belle et troublante aventure…
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