Je me souviens qu'avec mon meilleur pote, on était tout fébrile lors du visionnage de ce season finale au titre énigmatique. C'était un rituel, c'était religieux, la manière dont a savouré cette deuxième saison. Dans l'obscurité, une cigarette à la main, l'ordinateur posé sur la chaise. Prêt à vibrer. Et cet épisode ne nous a pas déçu. Il nous a complètement frustré, mais dans le bon sens du terme.
ABQ est un modèle de toutéliage, un climax où chaque intrigue, chaque personnage trouve son utilité dans une montée en puissance pas vu depuis la fin de The Shield. Tout va très vite. Jesse panique suite à la mort de Jane et part en désintox. Hank relance l'enquête sur Heisenberg et rencontre Gus, le mystérieux collaborateur du chimiste. Walt est opéré et en voie de guérison juste au moment où Skyler découvre ses secrets et quitte la maison avec les enfants. Et Don, le père de Jane, n'arrive pas à gérer son deuil et commet une grave erreur professionnel qui mène deux avions à entrer en collision au dessus de la maison des White. Voilà.
Tout va très vite, de manière toujours aussi fluide, avec des trouvailles visuelles incroyables : le flashforward dans son intégralité, la photo de Walt qui circule dans les bureaux de la police alors que Hank tente de démonter le réseau d'Heisenberg, l'opération de Walt, la descente aux enfers de Jesse dans un repaire de junkies... Et puis cette collision final, ce cliffangher qui a poussé beaucoup de fans à crier au scandale, à l'arnaque. J'avoue que c'est un peu gros pour être vrai. Breaking Bad nous a mené dans des situations folles mais toujours plausibles. Cela dit, scénaristiquement parlant, c'est un beau moyen de faire monter la tension, l'attente du spectateur et de lier chaque intrigue dans une dernière scène explosif, qui nous renvoie directement au thème récurrent de la série : le karma.
Ce final jouissif laisse grande ouverte les portes de la troisième saison. Si bien, qu'on ne sait vraiment pas à quoi s'attendre lors de la diffusion ce soir, du season premiere sur AMC. Devenu riche, Walt va devoir à la fois se battre pour fuir la police et retrouver sa famille. Jesse va devoir lutter contre sa dépendance à la drogue, et peut-être continuer à épauler M.White dans le commerce de drogue. Un tas de choses intéressantes risquent encore de bouleverser la vie de Walt, qui était bien rangé avant l'épisode pilote, il n'y a pas si longtemps finalement. Les choses s'accélèrent et il ne semble pas être question de ralentir le rythme. Tant mieux. La deuxième saison de Breaking Bad est une tuerie, un petit bijou maitrisé du début à la fin, qui n'a pas déçu une seule minute, sauf peut-être dans ce dernier rebondissement, un peu trop énorme pour vraiment convaincre. L'avenir nous dira si la suite parvient à maintenir la qualité instauré par les scénaristes durant ces vingts premiers épisodes. Je serais bien évidemment au rendez-vous, moi et mon pote, avec notre rituel habituelle, pour la suite !
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