1.05 à 1.09

1.05-1.06

Chaque épisode de Louie est différent et ces deux là explorent un terrain plus classique, apparaissant comme des extensions de numéros de stand up : les inconvénients d'un voyage en avion, les clichés sur les gens du Sud qui se vérifient de la plus étrange des manières ou bien les aléas du métier de comédien. Ce ne sont pas les épisodes les plus créatifs et drôles, mais c'est toujours un plaisir de suivre Louis C.K. dans n'importe quelle situation. Certains ont comparés la série à Curb Your Enthusiasm, et avec l'épisode du tournage où le comédien, déguisé en policier, se retrouve pris dans un braquage, m'a vraiment fait penser au comique de situation de la série de Larry David. Ma partie favorite reste tout de même le moment très embarrassant (et assez brutale) où Louis s'en prend à une femme dans le public pendant de longues minutes. L'ovni de FX ne cesse de me surprendre...

1.07-1.08 

Louis C.K. ne cesse de surprendre, avec deux épisodes très sombres, qui ne ressemblent à rien d'autre actuellement à la télévision. Le premier s'intéresse à la mère du comédien et pose une question essentielle : y a t-il un moment dans notre vie où nous cessons d'aimer sincèrement notre mère ? Celle de Louie est affreuse et terriblement drôle et je crois n'avoir jamais été autant mal à l'aise devant mon écran que devant la scène où il lui avoue qu'il ne l'aime plus et qu'il ne veut plus jamais la revoir. Jusqu'à ce qu'elle lui présente sa nouvelle fiancée, ce qui a dépassé les limites de l'étrange. Le pire, c'est que Louie arrive toujours à rendre ces moments tendres et touchants, ce qui n'est pas le cas pour Larry David par exemple, dans le même genre de situations.

Le deuxième épisode est plus expérimental et suit Louie en plein trip après avoir fumé de la marijuana avec son voisin déjanté. Un petit chef d'oeuvre niveau réalisation, et un ovni que l'on regarde comme si on était nous même en plein trip. On en sort comme d'un rêve éveillée, où on a assisté à la mort d'un chien et à la dépression de plus en plus touchante de Louie. Son morceau de stand up concernant ses enfants était savoureux et cruel à la fois. 

1.09 Bully

Un excellent épisode, peut-être le meilleur. "Bully" réunit tout ce qui est novateur et réussie dans la série : un personnage central paumé mais attachant, des personnages secondaires souvent affreux car trop vraie pour qu'on ne rit pas jaune. Des situations cruelles, réalistes, touchantes, traitant du temps qui passe et de la lente marche vers une mort certaine. Ca sonne déprimant comme ça, mais ça ne l'est pas. 

J'ai adoré les flash-backs dans l'enfance de Louie, et les révélations de son père concernant "l'art de faire l'amour". Ca ne ressemblait pas à une adaptation de sketch de stand-up car la mise en scène était vraiment bien foutu. On sent que rien n'est laissé au hasard et que Louis C.K. prend soin de chaque épisode comme d'un petit court-métrage indie. Même chose pour le rendez-vous manqué, à cause d'une jeune brute que Louis suivra jusqu'à chez lui pour mieux nous offrir une scène vachement touchante, avec le père du gamin, un dialogue honnête, entre deux hommes très différents mais tout aussi paumés.

On ne sait jamais où Louis va nous emmener, parfois c'est loin dans la cruauté, parfois dans l'émotion. C'est souvent un excellent mélange et cet épisode en est l'exemple le plus parfait.