Nurse Jackie, c'est pour moi la série type de chez Showtime : deux saisons et le ton n'a toujours pas été trouvé, les personnages ont peu évolués ou sont retournés au point de départ, le concept du début s'est révélé un handicap très rapidement, et la réalisation se révèle parfois trop tapageuse. Mais une fois de temps en temps, on est surpris, amusé ou ému de manière sincère et c'est pourquoi j'ai bien voulu resigner pour une troisième saison. Les personnages sont tout de même plus attachants que n'importe quel idiot de Dexter ou connard de Californication et la saison précédente se terminait avec la promesse que les choses allaient changer.
Au vu de ce season premiere, il semble que si les choses doivent changer, ça va aller lentement. Parce qu'on reprend là où l'on s'était arrêté, devant le miroir, dans la salle de bains avec une Jackie pas encore décidé à assumer ses responsabilités et qui préfère continuer de s'enfoncer dans un énorme mensonge. Si seulement les scénaristes avaient une idée pour relancer la dynamique, peut-être que Jackie ne reproduirait pas les mêmes schémas à l'infini. Mais non. Alors on est coincé avec un Kevin qui forcément, s'énerve beaucoup mais reste toujours un bon mari. Le flirt entre l'infirmière et Eddie ne semble pas prêt de s'arrêter. Et je suis assez certain que O'Hara ne va pas tarder à pardonner son amie. Même cette bonne vieille Akalitis (qui m'a bien fait rire avec son téléphone) est indulgente avec Jackie et la routine de l'hôpital va probablement rester la même pendant un moment, peut-être même jusqu'au prochain season finale où là, un petit événement devrait sûrement nous donner l'illusion du changement. Je ne dis pas que la série est prévisible à ce point là, mais elle ne semble jamais se diriger quelque part, tournant sans cesse en rond. Difficile de juger de cette saison alors qu'elle vient à peine de commencer mais rien qu'en un épisode, le status quo est quasiment retrouvé et je trouve cela assez décevant. Heureusement qu'Edie Falco assure toujours niveau jeu, il faut le noter.
Il reste un humour qui fait mouche à l'occasion et qui semble un peu mieux mélangé à l'aspect drama du show. Zoey est resplendissante (même si toujours dans le même registre), Cooper est le boulet qu'on adore (comme d'habitude), Thor prend un peu du galon (tant mieux) et Sam ne sert à rien et m'agace (depuis treize épisodes déjà). La seule chose où j'ai vraiment été sincèrement ému était l'histoire du gamin enfoui sous les cartons et de son père qui culpabilise même si ce n'était absolument pas abouti et mal intégré au reste. Les scènes à l'église sont belles et symboliques mais il ne faut pas en abuser. Et la réalisation se permet parfois des folies d'aussi mauvais goûts que le générique à gerber. Et je ne sais pas si je vais réussir à supporter Kevin et ses gamines cette année, franchement.
J'ai retrouvé la série avec un plaisir qui s'est vite transformé en déception. Je ne serais pas encore devant mon écran s'il n'y avait pas autant de potentiel et autant de personnages attachants. Mais il est grand temps de renouveller la formule parce qu'on pourrait vite passer d'un divertissement en dents de scies à une série difficile à regarder.
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