Oui, la première saison a mis du temps avant de me convaincre. Oui, la seconde était géniale mais la troisième un peu trop laborieuse. Aujourd'hui, avec le recul et la série qui redémarre, je peux avoir une vue d'ensemble et me dire que malgré tout ses défauts, Sons of Anarchy est bien une série que j'aime beaucoup. Bon, j'ai presque failli manquer la reprise parce que j'avais oubliée la série pendant la longue pause mais maintenant que j'ai replongé dans le bain, je suis aussi enthousiaste que d'habitude et pour me récompenser, Kurt Sutter m'offre un nouveau départ.
"Out" est un season premiere qui relance intelligement la série. Et c'est tout ce qu'on demande à un season premiere, surtout après une saison un peu décevante. De nouvelles coupes de cheveux, de nouveaux personnages, de nouveaux enjeux et le tout bien ficelé dans une heure où l'on retrouve à la fois ce qui faisait le charme de la série et ce qui pourra lui donner de quoi carburer pendant treize nouveaux épisodes. Comme on pouvait s'y attendre, une longue ellipse nous permet de passer directement à la case sortie de prison. Et nos motards préférés découvrent que Charming a bien changé et que de nouveaux ennemis ont fait surface.
Et malgré tout ce changement, on va avoir le même bon conflit entre Clay et Jax, qui prennent deux décisions différentes. Le premier décide de lutter et de relancer le business par la violence, malgré ses problèmes de santé. Et le second est influencé par les lettres de son père et envisage de se ranger en épousant Tara et en rangeant sa veste en cuir au placard. On se doute bien que Gemma jouera un rôle clé dans ce conflit, surtout après avoir découvert les lettres de John Teller. Elle va encore devoir faire la toupie entre l'entêtement de son mari et la rebellion de son fils. Le fantôme d'Hamlet flotte toujours sur la famille Teller, ce qui sent un peu le déjà-vu mais est encore plus passionnant qu'avant. Déjà parce qu'on ne sait pas quelle sera la durée de vie de la série et que l'annonce du futur départ de Jax et de l'état de santé dégradant de Clay place un ultimatum sur les événements à venir et par conséquent, beaucoup de tension (en espérant que les confrontations ne seront pas sans arrêt retarder à la manière du départ en Irlande la saison passée).
Les nouveaux ennemis représentent, comme toujours en début de saison, une promesse enthousiasmante d'action, d'alliances en tout genre et de conspirations passionnantes, que ce soit face aux russes ou face au nouveau système judiciaire et politique qui sévit à Charming. Et l'assassinat de la concurrence à la sortie de prison est un bon moyen de relancer la course-poursuite entre la loi et les hors-la-loi. Surtout au beau milieu d'un mariage. L'an dernier, on avait eu le droit à un accès de violence lors d'un enterrement, ici c'est lors de l'union de Opie et sa bien-aimée. C'est la touche Kurt Sutter j'imagine.
En tout cas, c'est un vrai plaisir de retrouver toute cette galerie de personnages, des principaux aux secondaires (même Chucky et ses nouvelles mains !). La série est cohérente et a bonne mémoire en ce qui concerne ses protagonistes et c'est la raison principale pour laquelle je l'aime toujours autant. Les nouvelles additions au cast ne peuvent, de plus, que me réjouir : Rockmond Dunbar, l'inoubliable Gustafson de l'inoubliable Terriers interprête le nouveau shérrif qui doit remettre de l'ordre à Charming (et qui ne sera pas corrompu, lui !). Ray McKinnon, le révérend de Deadwood (ma nouvelle série préférée, vous vous souvenez ?) dans le rôle d'un enquêteur méticuleux et entouré, par exemple, de ce cher vieux Ronnie (oui, je vais continuer d'appeler Lem le personnage de Kenny Johnson alors David Rees Snell sera Ronnie, un point c'est tout). La série se transforme peu à peu en méga-réunion de The Shield et Deadwood. Surtout qu'on nous annonce l'arrivée prochaine de CCH Pounder (Claudette) et Benito Martinez (Aceveda). Joie !
Notons enfin la belle alchimie entre Charlie Hunman et Maggie Siff, qui partagent une longue scène, la plus prenante de l'épisode. Après nous avoir un peu ennuyé par le passé, le couple pourrait bien être le maillon fort de la saison, à surveiller de près. Tout comme je pense que la lente agonie d'Unser pourrait être à l'origine de beaucoup d'émotion cette année.
Avec le montage musicale d'entrée et de fin, Sons of Anarchy reprend ses vieilles habitudes tout en nous promettant du neuf. Et j'espère bien que Kurt Sutter tiendra ses promesses.
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