Quand Paul Lieberstein nous promettait une saison recentrée sur les personnages, un ensemble show où chacun aura l'occasion de briller dans des épisodes indépendants, je pensais que les personnages seraient plus importants que les intrigues. Et j'étais assez enthousiaste. Sauf que, depuis un moment, c'est tout l'inverse qui se produit. On a l'impression que les scénaristes ont une idée et qu'ils sont prêt à sacrifier toute continuité et toute évolution des protagonistes pour pondre leurs scénarios.
Prenons la jam-session interrompue par Robert California et ses amis musiciens. Au départ, c'est cohérent. On sait qu'Andy, Darryl et Kevin font de la musique ensemble et on peut aisément croire que leur nouveau boss a des talents à l'harmonica (même si on se demande vraiment ce qu'il peut bien faire aussi souvent à Scranton vu ses responsabilités). Mais au final, on passe la moitié de l'épisode à être témoin de cette longue jam-session et rien ne ressort vraiment de cette intrigue. Ca aurait pu être n'importe quel personnage à la place du trio, ça aurait été pareil. Alors que c'est toujours la personnalité des employés de Dunder-Mifflin qui a été la force de The Office, je suis très inquiet de voir qu'elle devient interchangable et au service d'intrigues anecdotiques sans véritable continuité. Que les scénaristes oublient Scranthonicity ou fassent un remake d'un cold open de l'époque Michael Scott, je veux bien leur pardonner. Mais quand ils s'amusent à faire n'importe quoi de leur cast sous prétexte de nous amuser, ça m'énerve. Et c'est même pas drôle.
Heureusement, l'intrigue de Pam sauve plus ou moins l'épisode du naufrage. J'avoue avoir un faible pour l'alliance Pam/Dwight, qui a déjà fait ses preuves par le passé. Avec cette histoire de jalousie et d'intérimaire, on a un bon mélange entre rires spontanés (la franchise de Dwight face à Pam, l'unique réplique de Creed, le test de Kelly) et enjeux scénaristiques (l'hypocrisie au bureau, les problèmes de santé de Jim) et c'est plutôt fidèle à la personnalité des personnages (la version over-ze-top de Dwight et celle pleine d'hormones de Pam en tout cas). Certes, c'est encore un long gag étiré sur vingt minutes mais le trio (qui porte vraiment la série sur ses épaules) a suffisamment d'énergie pour mener la barque sans que l'on soupire de trop.
C'était tout de même très inégal, et le traitement amnésique infligé de plus en plus aux personnages ne me plaît pas du tout. Kevin, Gabe et Erin ont déjà été sacrifiés, je ne veux pas voir l'hémorragie se propager et la saison n'avoir aucun enjeu. Il n'est pas trop tard mais c'est maintenant ou jamais.
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