7.14 46 Minutes

La mise en abyme est à la mode. Arrested Development avait bien relançé le mouvement, Community l'a popularisé et voilà qu'How I Met Your Mother s'y met. Rien de révolutionnaire ni de surprenant, la forme de la série s'y prête bien et c'est fait avec subtilité, sans gratuité. Parce que le départ de Marshall et Lily dans la banlieue est l'occasion pour le show de se remettre en question et d'imaginer de manière consciente (méta, comme le veut l'usage) à quoi pourrait ressembler un épisode sans le couple. Le résultat est léger et assez drôle, avec une nuit où Barney devient le leader du groupe et amène ce qu'il en reste dans un strip-club puis dans une partie de poker où tout le monde tombe dans l'excès et frôle la mort de peu. Aussi amusante était cette parenthèse (même le générique est alternatif !), le message est claire : sans Marshall et Lily, rien ne va plus et l'unité est ce qui fait la force du récit. Après avoir exploré une sorte de réalité potentielle (cf. "Remedial Chaos Theory"), l'épisode se termine sur un plan du groupe réuni non plus au pub habituel, mais dans la cuisine des futurs parents. Une page se tourne, une nouvelle s'ouvre mais le coeur de la série, c'est bien les personnages et leur amitié. 


Et c'est rassurant de voir que les scénaristes ont pensés à une solution pour ne pas trop éloigner Marshall et Lily du reste et ne pas les enfermer systématiquement dans leur maison de banlieue. Bon, ce n'est qu'une promesse et HIMYM n'est pas connue pour tenir ses promesses, mais c'est une bonne intention. Parce que là, c'était plutôt sympa, le père de Lily qui coince Marshall dans l'obscurité, la manière dont ils s'approprient cette maison peu à peu (voir Jason Segel près d'une batterie m'a rappelé tendrement Freaks & Geeks) mais à la longue, ce genre d'intrigues serait vite fatiguante. De toute façon, maintenant que le déménagement et le passage à l'âge adulte est plus ou moins digéré, je pense que l'on va s'attarder de nouveau sur le bébé. Ce sera moins passionnant mais si Marshall et Lily peuvent intéragir avec leurs amis de manière cohérente, ça m'ira. 

Reste Robin et Kevin, un couple auquel j'ai du mal à croire, à m'attacher. Kevin est un bon personnage, qui s'intégre bien au groupe et sait se faire discret lorsqu'il le faut (c'est bien qu'il soit absent de la scène de retrouvailles finale). Mais quand on connaît les sentiments de Robin pour Barney et qu'on sait que Kal Penn n'est qu'une énième guest-star qui finira bien par partir, il est difficile de vraiment s'intéresser à leur romance. En plus, c'est pas forcément drôle puisque le gimmick avec les voix-off était poussif, une blague unique étiré tout au long de l'épisode.


Maladroit mais rafraîchissant. Contrairement aux deux saisons précédentes, on ne peut pas actuellement reprocher à la série de se complaire dans un status quo. Tant qu'elle continuera, tant bien que mal, de chercher à se renouveller et à sortir de sa zone de confort, je la regarderais avec intérêt.

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