Pendant treize épisodes, les scénaristes auront essayés et ça, on peut pas leur reprocher. Essayer de rebâtir la série post-Carrell sous la forme d'un ensemble show, basés sur des personnages loufoques, avec des épisodes plutôt indépendants. Et clairement, ça n'a pas marché. Mais alors, pas du tout. Alors il est temps de revenir à la bonne vieille formule du grand arc narratif synonyme de renouveau. Une formule qui a toujours marché dans le passé, qui a toujours été la preuve d'un show plein de vitalité, même lorsqu'il est maladroit. Que ce soit la grande intrigue Jam de la deuxième saison, la fusion entre Scranton et Stanford l'année suivante, l'ascension de Ryan et la chute de Michael en quatrième saison, l'inoubliable Michael Scott Paper Company, Jim qui devient co-manager, Sabre, Michael sur le départ et ses différents remplaçants... Réussie pour la plupart, tous ces arcs ont maintenu en vie la série pendant sept longues années et ont permis de redonner du souffle à des personnages vieillissants. "Special Project", avec certes beaucoup de maladresse et de manière assez forcée, tente de faire la même chose.
Et cet arc a le mérite d'avoir les pieds dans la réalité. Introduite à l'époque où la crise économique était sur toutes les unes (ce qui n'a pas vraiment changé), la compagnie Sabre est désormais utilisé pour parler des nouvelles technologies, forcément concurrente immédiate de la vente de papier. Et voilà que Dwight est choisi pour mener l'équipe de recherche qui partira la semaine prochaine à Tallahasse pour superviser le projet. Une bonne idée qui est pour le moment, miracle, bien exploitée (ce qui n'était pas arrivé dans la série depuis... longtemps). D'abord, parce que Dwight, désormais nouveau papa, a retrouvé toute sa forme et évolue dans une dimension que j'aime bien, un mélange de naïveté et de détermination qui faisait toute sa force lors des premières saisons ("Perfectenschlag"). En attendant de le voir partir (potentiellement) être le héros de son spin-off, c'est l'occasion ou jamais d'exploiter au maximum l'énergie de Rainn Wilson, qui porte l'épisode sur ses épaules et parvient à ne pas être aussi bourrin et fatiguant que dernièrement.
Contrairement au départ de Jim pour Scranton ou à la Michael Scott Paper Company, on sait dès le départ qu'il ne s'agit que d'une vignette, d'une parenthèse colorée qui permettra seulement aux scénaristes de s'amuser avec le cast et les différentes possibilités. Mais c'est déjà ça. Je n'avais pas été aussi excité devant un épisode depuis longtemps. Pressé de voir quel sera l'équipe finale. Comment Dwight va devoir s'adapter aux ordres d'Andy (qui s'affirme enfin en tant que patron). L'équipe définitive est plutôt fun : Stanley en mode Miami Vice, Erin qui ne peut que gagner à s'éloigner d'Andy et de leur triangle amoureux moisi, Ryan qui va peut-être avoir l'occasion de justifier sa présence au générique (dommage que tout le monde semble avoir oublié qu'il avait lui-même tenté une révolution informatique avec Dunder Mifflin Infinity), Jim qui a toujours un bon potentiel lorsqu'il est en duo avec Dwight, et... Kathy.
Ah, Kathy... Au moins, la série reconnaît elle-même à quel point ce personnage est insignifiant et que sa présence n'est plus justifié maintenant que notre chère Pam est de retour (elle m'avait honnêtement manquée, même si ici, son intrigue n'est pas franchement amusante). Envoyer Kathy en Floride et la voir comploter pour briser le couple phare de la série, c'est vouée à l'échec. Mais ça risque d'être fun à regarder. Et redonner un semblant de réalité à un Jim qui en a peut-être marre de la routine dans laquelle il s'est installé, que ses vieux rêves ont bien évolués et que c'est pas toujours marrant de l'accepter. Oui, une étude de personnage, prochainement dans The Office ! Il y a plus de chances que l'intrigue prenne la route du triangle amoureux nulle à chier, mais on peut toujours rêver. Il est fort cet épisode, il me redonne envie de rêver.
Artificiel ou pas, ce nouvel arc est en tout cas intéressant. Plein de frâicheur. Offrant probablement l'épisode le plus consistant et drôle de la saison. Mieux vaut tard que jamais. Il faut juste espérer que ce ne soit pas que du vent et que l'intrigue ne servira pas juste à réintroduire le retour de Catherine Tate la semaine prochaine mais bien à nous redonner envie de suivre nos bons vieux personnages, Dwight en tête.
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