5.09 Dark Shadows

J'aimais bien l'été 1966 mais nous voilà déjà à Thanksgiving et l'hiver sonne à la porte. Et durant les semaines qui se sont écoulés, il semble que les frustrations de chacun n'ont fait qu'empirer. "Dark Shadows" prend le poul de ses personnages en mettant en avant le plus pathétique d'entre eux. Non Pete, ce n'est pas à toi que je fais référence, même si tu arrives bon second. Je parle de Betty Francis. Et non, je refuse de l'appeler Fat Betty. Les scénaristes manquent suffisamment de subtilité avec son poids pour que moi aussi je m'y mettes...


Pauvre Betty... C'est seulement la deuxième fois qu'elle apparaît cette saison et elle semble toujours aussi malheureuse et compense toujours en s'empiffrant. C'est terrible. Et je dis "pauvre Betty", mais le problème que j'ai ressenti face à cette épisode, c'est que je n'ai même pas eu de la peine pour elle. La seule qui s'en sort bien, c'est Megan. Parce que Betty qui utilise sa fille pour pourrir la vie de son ex-mari car la sienne de vie est pourrie, c'est difficile à pardonner. Parce que Sally qui se met à imiter sa mère sans le savoir, ça me rend triste. Parce que Don qui réagit au quart de tour et engueule femme et enfants, c'est pas du joli. Parce que Henry qui mange son steack, c'est pas très glorieux non plus. Seule Megan semble agir comme une adulte et fait preuve d'une belle maturité. Alors je pense que les scénaristes doivent faire un choix : s'ils veulent continuer à nous montrer les malheurs de Betty, je pense qu'il faudra à la longue lui offrir un petit moment de rédemption. Quelque chose qui nous fasse avoir de la peine pour elle. C'est peut-être juste moi ou le jeu de January Jones qui m'empêche d'éprouver de vraies émotions la concernant, mais je ne veux qu'elle se transforme en caricature d'ex-femme acariatre et obèse. Son côté mauvaise mère suffit amplement. 

Ce qu'il se passe à l'agence m'a plus intéressé. L'équipe des créatifs a évolué depuis l'été. Tandis que Peggy semble en panne d'idées, Ginsberg en déborde. Et comme l'avait prédit Bert, Don a vraiment besoin de se replonger dans le travail car autant de jeunesse et d'arrogance risque de signer sa perte. Le voilà donc en train de saborder le travail de Ginsberg pour pouvoir placer sa propre création (plutôt moyenne) et affermir de nouveau sa place de leader. Un acte assez étonnant de la part de Don. D'habitude, il n'est justement pas du genre à penser à ce genre de choses et à être obsédé par le regard de ses employés. Mais le voilà dans une position nouvelle, où il manque de confiance en lui et refuse de l'admettre. La scène de l'ascenseur était un exemple frappant de l'état d'esprit dans lequel se trouve Don. La lune de miel est terminée et l'horloge tourne. Don doit maintenant être vigilant et ne pas laisser rentrer la fumée nocive qui le menace chez lui et au travail.


Je n'ai pas trop saisi ce que voulait nous raconter l'intrigue de Roger. A-t-il délibérément utilisé Jane pour se venger et signer un contrat ou était-ce encore le Roger sincère et spontané que nous a révélé le LSD ? Sa guerre avec Pete continue en tout cas de m'amuser, surtout quand Bert y prend part. Allons nous avoir un nouveau combat de boxe entre le vieillard et Campbell ? Ce dernier est toujours obsédé parce qu'il ne pourra jamais avoir et j'attends toujours de le voir exploser. Sinon, je trouve Stan de plus en plus sympathique, j'aimerais plus de Joan et Lane commence vraiment à me manquer. 

Et comme d'habitude avec Mad Men, je n'ai absolument aucune idée de ce que la suite nous réserve. C'est très bien comme ça. Il ne faudrait juste pas qu'après une série d'épisodes aussi parfaits, les maladresses viennent saborder notre plaisir. Vous avez vu comme je suis exigant ? J'exige la perfection monsieur Weiner, et rien de moins ! Et je ne suis pas encore convaincu que Fat Betty (désolé) dans son état actuelle soit le meilleur moyen de maintenir une qualité sans failles. 

Ah, on me signale que le titre de l'épisode est une référence à un soap opéra de l'époque (celui pour lequel l'amie de Megan auditionne) qui vient d'être adapté au cinéma par Johnny Depp. Si je l'avais su, peut-être mon intérprétation de l'épisode aurait été différente. On va encore me reprocher de voir en la série ce que je veux y voir. Mais c'est un peu ça tout l'intérêt, le plaisir et la beauté de Mad Men, non ?

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