Enlightened, c'est aussi beau à regarder que The Tree of Life, c'est aussi émouvant et juste qu'un film de Noah Baumbach et au bout de trois épisodes, cette seconde saison est ce que j'attends le plus chaque semaine devant mon écran. Plus qu'un The Good Wife pourtant excellent en ce moment, qu'un Girls toujours aussi frais et divertissant ou qu'un Justified passionnant. Car comme je le disais après la diffusion du season premiere, c'est pas seulement une série qui me divertit, m'amuse ou me fait pleurer. C'est surtout une série qui me parle de moi, de nous, qui me laisse planer pendant plusieurs minutes après la fin du générique, qui me permet une belle introspéction et m'offre de l'espoir.
Je sais, ça sonne ultra-cucul ce que je raconte, autant que ce que peut raconter Amy parfois. Mais c'est sincère. C'est une aussi bonne thérapie comme a pu l'être Six Feet Under, que peut l'être Mad Men ou bien Louie et même Girls dans ses quelques grands moments. Que sont les séries qui me parlent le plus. Parce que je suis comme ça, un peu égocentrique et névrosé et que at the end of day (comme le disent les américains), j'ai besoin qu'on me parle de moi. Qu'on me renvoie à mes doutes, à mes obsessions, à mes peurs et qu'on me prenne par la main en me montrant le chemin, des chemins.
J'ai besoin que sans prévenir, on m'envoie à Hawaï en compagnie de Levi et que, pendant qu'il cherche l'illumination et un moyen de se désintoxiquer pour de bon, je sois là à l'observer et qu'une toute petite et infime partie de moi à cet instant précis où je visionne l'épisode grandisse avec lui et fasse elle-même un petit voyage émotionnel très fort. Je n'ai pas besoin de zombies, de mystères ou de panne d'éléctricité mondiale, j'ai besoin de ce regard, de ce plan de l'océan, de cette réplique qui en dit long, de ces épisodes d'Enlightened si beaux et bien écrits que je reste longtemps sur mon canapé après les avoir vu à y repenser et à baigner dans leur ambiance si particulière.
"Higher Power" est quasiment de la trempe de "Consider Helen", le plus bel épisode de la saison précédente. Mike White nous propose le point de vue d'un autre personnage et nous amène cette fois à Hawaï, sur les plages parcourues par Mark Greene et d'autres avant lui. Il suit Eli et son chemin vers l'espoir. En seulement une demi-heure et sans jamais précipiter les choses, même dans le montage de fin qui est un faux happy end, il parvient à amener son personnage d'un point A à un point B sans trop le faire bouger et en l'entourant d'une bande d'étrangers qui deviennent vite familiers et attachants (et qui ne sont pas si étrangers que ça si on regarde Girls ou Sons of Anarchy). Certes, Luke Wilson n'est pas le plus grand acteur de sa génération, mais sa gueule m'inspire toujours beaucoup de compassion et de sympathie (aussi parce que The Royal Tenenbaums est mon film favori). Et le suivre ainsi lors de sa ballade au bord de l'Océan était mon plus beau moment de télé de 2013. Une année encore jeune certes, mais je dis pas ça à la légère.
Et je serais là la semaine prochaine, même si l'on revient à Cogentiva et à la mutinerie d'Amy et de ses collègues. Car ça aussi c'est un voyage très beau et qui me procure les mêmes émotions. En attendant le prochain épisode, je vous conseille de lire cette interview de Mike White et bien sûr, de regarder Enlightened. Un jour ensoleillé ou tard la nuit.
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