BILLY - S02E14 Des Fantômes par billylaserie
Résumé : Enfermé dans sa cellule à Lincoln City, Billy écrit une lettre au Gouverneur pour lui demander l'amnistie. Alors qu'il attend sa réponse, il reçoit la visite de vieilles connaissances...
Commentaires : Si j'avais lancé le concept des fantômes dès le début de saison, c'est que sur le long terme, j'avais vraiment envie de faire revenir la bande des "méchants". Je suis souvent très attaché à mes personnages et c'est dur de les tuer. Alors je ne pouvais pas manquer une telle opportunité de leur offrir un dernier spectacle. Et c'est bien de ça dont il s'agit. Un spectacle onirique, où Billy se retrouve confronté à ceux dont il a entraîné la mort même si en vérité, il n'a tué aucun d'entre eux de sa propre main. En le confrontant à cette culpabilité et à l'aspect sombre de son charisme qui entraîne tout le monde dans sa gloire et dans sa chute, je fais réaliser au gamin qu'il risque de la même façon de perdre ses amis. Les gens qu'ils aiment doivent payer les conséquences de son insouciance. Alors quand James Bell lui annonce la date de sa pendaison, Billy pleure car il va mourir, mais Billy pleure surtout car il va mourir coupable de tout ça.
Voilà pour l'analyse de texte. Maintenant, prenons les choses avec moins de sérieux. "Des Fantômes", c'est aussi un épisode fun. Je voulais que chaque revenant soit égal à lui-même et c'était vraiment ludique à écrire. J'ai toujours assumé l'aspect caricatural de ces types alors je me devais d'offrir le plus de vulgarité possible à Buckshot Roberts et le plus de théâtralité possible à Alexander McSween, drama queen même après la mort. Quand ils se marrent à la fin, ça veut dire de toute façon que tout cela n'est qu'une farce et que rien ne sert de prendre la vie trop au sérieux. J'ai trop tendance moi-même à oublier ça et tout comme Billy, je suis toujours tiraillé entre mon envie de tout prendre trop à coeur ou au contraire, de me protéger en me disant que rien n'a d'importance et qu'on va tous mourir. Voyez, je suis reparti dans mes trucs d'existentialiste de comptoir. Et bien même si BILLY est de l'existentialisme de comptoir, je suis ravi d'avoir eu l'opportunité avec un épisode comme celui-ci, de développer ça en réunissant cette bande d'acteurs qui méritait vraiment une dernière apparition.
Même si je ne suis jamais la véritable Histoire au pied de la lettre, cet épisode contient des choses qui sont vraiment arrivés au Kid. Pas les fantômes, bien entendu (ou peut-être mais on en sait rien). Mais toute l'histoire de la lettre au Gouverneur et de l'emprisonnement à Lincoln City avec la date d'exécution fixé au vendredi 13 mai, c'est pas des conneries, allez voir Wikipédia si vous me croyez pas. Enfin non, n'y allez pas, vous risqueriez de vous faire spoiler.
Anecdotes : C'était un épisode vraiment pas facile à tourner. Déjà, il a fallu trouver une journée qui convenait à tous les anciens pour revenir nous rendre visite. Le 9 août, on a donc retrouvé avec plaisir l'équipe des "méchants", des retrouvailles chaleureuses mais le travail a vite pris le dessus. Il faisait une chaleur épouvantable et cette prison (qui était une vieille grange en train de s'effondrer) était tellement étroite que le placement des acteurs et la gestion de la lumière était très compliqué. Je pense que ça se voit un peu dans le résultat final même si l'aspect onirique et surnaturel de l'épisode peut tout à fait justifier cette ambiance étrange et ce côté étouffant. Malgré tout, c'était un plaisir de retrouver nos vieux amis, de leur refoutre du faux sang sur la gueule et de les voir enfiler leurs costumes une dernière fois. Je remercie chacun d'entre eux d'avoir suffisamment cru au projet pour se retaper toute la route et venir rendre un dernier hommage à leurs personnages.
Les scènes entre Billy et James Bell furent tournés à un autre moment. Mes indications concernant la détresse de Billy à la fin étaient très vagues et j'ai laissé à François une grosse liberté. Il a su la saisir pour offrir quelque chose de vraiment poignant à mon goût. Être enfermé dans cette pièce les pieds dans la poussière et avec un costume de plus en plus abîmé ont aussi permis de l'aider à atteindre ces émotions. Je sais pas ce que ça donne à travers vos yeux objectifs et à travers l'écran de votre ordinateur mais le jour du tournage, j'avais quelques frissons.
Musique : Au générique de fin, on peut entendre "Will The Circle Be Unbroken", un vieux traditionnelle repris ici par June Carter Cash, la femme de Johnny et qu'on a aussi pu entendre dans la bande originale de Deadwood. J'ai choisi ce morceau car c'est celui que Marc a siffloté lorsqu'il apparaît, au début de l'épisode. Je ne lui avait pas dit de siffler un truc en particulier, ça lui est venu comme ça et c'était parfait, tout à fait approprié. Je le soupçonne d'avoir entendu la mélodie dans l'une des compilations country qui traîne dans sa voiture. Durant le tournage, on a eu l'occasion de monter en voiture avec Marc dans son costume de shérif, affublé de Ray-Ban et la country à fond. On roulait en campagne et j'avais l'impression d'être dans un vieux cop-show ou un documentaire red-neck. Marc est une personne exceptionnelle. Dommage qu'il a dû depuis raser sa moustache...
La semaine prochaine : BILLY, c'est un peu comme Survivor. Et alors que la dernière ligne droite approche, certains doivent quitter l'aventure. Je vous dis pas qui, je vous dit juste d'être au rendez-vous.
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