COLD OPEN / Mai et je comptes bien faire ce qu'il me plaît et ce qui me plaît plus que tout en ce moment, c'est de faire des vidéos avec les copains. Ce printemps est plein de projets et pour ceux qui aimeraient suivre ça de près, voilà un résumé assez complet de nos activités du moment. Le prochain ZIM devrait d'ailleurs être dispo la semaine prochaine. Et ceux qui se fichent pas mal de notre fougue d'amateurs passionnés et qui viennent là pour que je leur parle de "vraies séries", pas de souci, allons-y.
LE TOP 3
1) Mad Men S07E03 Field Trip / Trois voyages pour le prix d'un, trois voyages vraiment triste, dont personne ne ressort vraiment gagnant, à part nous parce qu'on aime bien se retrouver dans cet état devant Mad Men. Il y a d'abord un séjour en Californie qui se conclue par un très probable et inévitable divorce entre Don et Megan. Je pense que l'on reverra Jessica Paré mais je pense que se séparer de Don ne peut que lui être bénéfique (sauf si elle croise la famille Manson ou s'isole trop sur les montagnes d'Hollywood). L'influence de Draper est quelque chose dont pas mal de personnages ont pu se séparer sans trop de soucis et c'est assez flagrant quand il revient dans l'agence qu'il a crée et qu'une série de retrouvailles embarrassantes s'enchaînent, d'un Lou qui se passerait bien de redevenir un figurant à une Peggy qui n'a toujours pas digérer les coups bas de son ancien mentor (et qui pourrait lui en vouloir ?). L'attente de Don et l'humiliation qu'il subit est parfaitement retranscrite et aboutit sur une réunion au sommet entre les partenaires (dont les manigances sont toujours aussi excitantes) et un Don qui accepte un contrat affreux. Pourquoi ? Car il a réalisé qu'il ne pourrait pas avoir mieux ? Car il n'a plus rien à perdre ? C'est le bordel à l'agence et j'ai hâte de voir si le retour de Don va empirer les choses. En tout cas, je lui souhaite bon courage dans l'ancien bureau de Lane, en espérant que ce ne soit pas un mauvais signe. Et si Jared Harris revenait rendre une visite en mode fantôme ?
Ah et il y a le troisième voyage, qui est celui d'une Betty qui réalise qu'elle ne pourra jamais être une bonne mère aux yeux de ses enfants ingrats. Pauvre Bobby (le même que l'an dernier et tant mieux, c'est mon préféré). Heureux en tout cas de retrouver une January Jones en forme et une famille Draper toujours aussi complexe. Bon, j'ai résumé grossièrement à défaut d'analyser l'épisode pendant vingt paragraphes mais vous l'avez compris : c'était triste et excitant à la fois et malgré une structure parfois un peu maladroite, c'était un bon moyen de replacer Don à l'agence tout en revisitant l'histoire de la série via un tas de clins d'oeils jamais nostalgiques. Bobby Draper a résumé ça bien mieux que moi avec son "I wish i was yesterday". Et j'ai envie de maudire AMC quand je pense qu'il s'agit déjà de la moitié de cette moitié de saison.
2) Veep S03E04 Clovis / La Silicon Valley est à la mode en ce moment, et pas seulement à cause de la nouvelle série du même nom (qui est vraiment sympa et que j'évoquerais rapidement plus bas). Dans Parks & Recreation, on a pu voir Ben et Andy se balader récemment dans un pastiche de Google et dans Veep, voilà que Selina et son équipe partent soudoyer le patron de "Clovis" alors que démarre la campagne électorale de la Vice-Présidente. Cette intrigue fil rouge fonctionne à merveille depuis le début d'une saison excellente et la satire de l'entreprise moderne et friendly est très drôle. De Gary à Kent en passant par cet abruti de Jonah, chacun a trouvé sa place et est parfaitement utilisé dans cet épisode où l'on ne s'ennuie jamais et où chaque scène est l'occasion d'enchaîner les répliques assassines et les quiproquos digne d'un Larry David sous stéroïdes (ou d'un Ricky Gervais plongé dans l'univers d'Aaron Sorkin). Ceux qui ne supportent pas ce genre d'humour auront raison de fuir, les autres vont adorer "Clovis" et se réjouir devant un début de saison très solide.
3) New Girl S03E22 Dance / C'était pas l'épisode de New Girl le plus folichon de la saison mais la saison a mis la barre très haute récemment avec une rupture très forte et, honnêtement, il n'y a plus beaucoup de concurrence sur les networks en terme de comédie cette semaine. Alors pour cet avant-dernier épisode, on se détend et on prend le temps de savourer une soirée dansante où chacun a son petit moment de gloire et où Cece a le droit à un temps d'antenne qui n'est ni lié à Schmidt ni à son jeune australien (même si sa relation avec les deux sont évoqués). Les conséquences de la séparation de Nick et Jess sont joliment abordés en filigrane, Winston continue d'être l'arme secrète de la saison et Schmidt est toujours plus agréable quand il est un minimum vulnérable. Quand à Coach, il est grand temps qu'il rejoigne pour de bon le casting principal, tant il s'est imposé sans souci comme un membre à part entière du groupe et le collègue idéal pour Jess. L'ensemble s'amuse en tout cas beaucoup dans "Dance", et nous aussi du coup. On a connu la série plus ambitieuse et moins prévisible mais c'est déjà pas mal de s'amuser, non ?
LE FLOP
The Good Wife S05E19 Tying The Knot
C'est y aller un peu fort que de qualifier cet épisode de flop. Mais ce serait se voiler la face que de voir en lui quelque chose à la hauteur de la saison. L'intrigue "Cluedo Vs. Criminal Minds" du jour était terriblement décevante et une preuve supplémentaire que, malgré le talent de Dylan Baker, on a largement fait le tour du personnage de Colin Sweeney. C'est toujours la même chose avec lui : il manipule Alicia, qui doit lui faire confiance l'espace d'un moment puis se retrouve dans une situation de merde par la faute de son client. Mêlé ça à Finn Polmar et à un bureau du procureur où la corruption est de retour, c'était malin. Mais bien trop maladroit et alambiqué pour maintenir mon intérêt tout au long de l'épisode. Qui n'avait pas besoin en plus d'avoir une sous-intrigue à peine résolue consacré à Zach (même si la présence d'Owen est toujours sympathique). On sent que les scénaristes avaient besoin de tenir bon avant de frapper fort pour la fin de saison et, ne pouvant avoir Michael J. Fox chaque semaine, ils ont dû nous pondre un épisode un peu "bouche-trou". Je n'ai pas adoré non plus la réalisation très tape à l'oeil de Josh Charles et j'étais très déçu qu'on me vende du Cary en début d'épisode pour le reléguer aux oubliettes pendant le reste de l'épisode.
Bon, pour résumer, Polmar je suis pour, Sweeney je suis moins pour et Alicia a mieux à faire. Il est dur de tenir une qualité aussi constante sur une saison de network aussi longue et cette cinquième saison de The Good Wife a réussi le pari comme peu d'autres avant elle. Alors je vais arrêter de pinailler et attendre bien sagement dimanche prochain. Et puis, pour être totalement honnête, le vrai flop était l'épisode de Game Of Thrones qui, excepté ce qui concernait les Lannister ou Brienne, était lui un vrai ratage. Mais j'ai décidé de ne pas parler de la série cette année parce que, franchement, tout le monde en a marre de parler de la série cette année, non ? Alors même si c'était un peu de la mauvaise pub, j'ai préféré faire de la pub pour The Good Wife. Et Eli approuverait car de la pub, ça reste de la pub. Vivement dimanche prochain.
ET AUSSI
J'en parlais plus haut, Silicon Valley, c'est prometteur. Maladroit parfois car elle a déjà beaucoup de personnages à gérer, inégal parfois car le mélange des tonalités est pas encore tout à fait calibré à mon goût. Mais excitante comme peuvent l'être des comédies d'ensemble avec un fil rouge fort et touchante à l'occasion grâce à des moments très humains. Concernant le casting, c'est tragique d'avoir récemment perdu dans l'indifférence complète Christopher Evan Welch (également très bon dans Rubicon) dont la performance est grandiose ici (contrairement à un T.J. Miller auquel je suis assez allergique). Content également de revoir Martin Starr (Freaks & Geeks, Party Down) qui est pour l'instant cruellement sous-exploité et content de voir Kumail Nanjiani pouvoir s'éclater en dehors d'apparitions remarqués dans quelques podcasts et surtout, dans Portlandia.
Portlandia qui, justement, termine sa quatrième saison ce soir, une saison globalement réussie et truffé de moments mémorables. Fred Armisen et Carrie Brownstein se reposent parfois un peu trop sur les mêmes procédés comiques mais le rythme est tellement rapide et le show tellement coloré et vivant qu'on a pas vraiment le temps de s'en plaindre. Surtout avec la présence de Jeff Goldblum, Steve Buscemi ou Maya Rudolph. Un épisode à retenir ? "Pull-Out King" reste mon favori car j'ai toujours un gros faible pour Fred et Carrie jouant le sexe inverse et pour Goldblum improvisant avec flegme.
Ce soir, c'est également la fin de Review With Forrest McNeil, dont je vous avait conseillé le visionnage et qui a su garder sa drôlerie tout au long de la saison, sans épuiser son concept (enfin, le concept australien dont la série s'inspire). La descente aux enfers de Forrest McNeil est un délice à suivre pour ceux qui apprécient l'humour "cringe-worthy", en particulier quand il part dans l'espace avec son beau-père ou se retrouve au beau milieu d'une orgie.
Pour finir, je peux aussi évoquer le retour de Nurse Jackie, très routinier. On est sur Showtime, c'est la sixième saison, je ne devrais pas être surpris. Mais la saison précédente m'avait réconcilié avec la série, qui avait su prendre des risques, installer une nouvelle dynamique pour son personnage principal et exploiter correctement le reste du casting. Là, pour l'instant, on retombe dans un status quo assez relou, où Jackie doit encore mentir à ses proches et ruine peu à peu chacune de ses relations, que ce soit avec un Frank pourtant toujours aussi sympathique ou sa gamine toujours aussi insupportable. L'addition de Julie White ne remplace pas pour l'instant l'absence d'O'Hara et Edie Falco semble s'ennuyer autant que nous dans ces trois premiers épisodes. Je vais suivre ça tout de même d'un oeil discret, au moins pour Merritt Wever et parce qu'il n'y a plus grand chose à la télé.
D'ailleurs, il va falloir que je reprenne The Americans, que je commence Fargo (j'ai pas vu le film, c'est grave ?) et que je me replonge avec joie dans Orphan Black. En attendant impatiemment les retours de Louie, Orange Is The New Black et Rectify.
LA RÉPLIQUE
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