Bilan Saison 2


La première saison de Friday Night Lights était parfaite. Un petit miracle de télévision. Alors forcément, la suite est de moins bonne qualité, il fallait s'en douter. Sans être catastrophique ou raté, cette deuxième salve d'épisodes, raccourcie par la grève des scénaristes, est moins convaincante et très frustrante...

Ce qui me plait tant à Dillon, c'est l'authenticité des personnages. Leurs amitiés, leur relations, tout avait été formidablement dépeint la saison précédente, avec minutie et un sens aigue du réalisme. Les dialogues sonnaient juste, les situations évitaient toujours les clichés. C'était du teen-show porté au niveau d'écriture d'un Six Feet Under (mais sur un network). Ici, on retombe dès le premier épisode dans le teen-show pur et dur, avec une scène d'introduction qui est une parodie (je l'espère) de Beverly Hills ou The OC. Et on retrouve tout au long de la saison des intrigues déjà-vus, baclés et qui s'éloigne du réalisme des débuts. On est toujours intéressé, mais plus passionée, tout simplement car on a plus de mal à croire aux intrigues.

Alors bien sûr, il y a l'intrigue du meurtre. Qui va plomber la plupart des épisodes. Seul le jeu des acteurs et l'attachement que l'on a pour les personnages de Landry et Tyra viendra sauver cette histoire du naufrage scénaristique. Je pense que pour attirer le spectateur, NBC a demandé aux scénaristes de rajouter du sex-appeal à la série, du mystère. Sauf que ça ne passe pas, ça fait même tache. Car en plus du meurtre, on a le vol d'argent des frères Riggins, la baston de Santiago, la relation ultra-cliché entre Matt et son infirmière du Guatémala. Ce n'est pas que c'est mauvais, c'est juste pas vraiment à sa place dans le Friday Night Lights qu'on connaissait. Ce sont des intrigues accessoires, qui éloigne la série de son esprit, du football, du quotidien insignifiant mais tellement passionant des habitants de Dillon.

Ce qui est dommage également, c'est de voir chaque personnage enfermé dans sa petite intrigue personnelle, souvent superflu. A quelques rares exceptions, Matt et Landry ne se confient plus l'un à l'autre, Jason et Tim ne se croisent plus après leur retour du Mexique et les Taylor sont coincés avec leur affreux bébé (en plus, le gamin est vraiment moche). Tout cela manque de chaleur, d'ambition et le souffle et la ferveur disparaissent peu à peu, ravivés seulement aux alentours de quelques scènes merveilleuses, belles et inoubliables (la douche froide de Matt, le plongeon de Jason, les larmes de Smash dans le vestiaire vide...).

J'ai quand même pris du plaisir à regarder ces quinze épisodes. Parce que j'aime ces personnages. Parce que le cast est quasi-parfait. Je ne pense pas qu'il fallait faire de Landry une star du foot et un homme à femmes, je ne pense pas que Tim Riggins puissent être aussi cucul la praline face à Lyla Garrity et que Buddy soit devenu un si bon samaritain, mais je suis tout de même convaincu au final, parce que je les aime. Et puis Eric Taylor continue d'être un bon coach qui s'occupe de ses joueurs. La famille de Smash est bouleversante et je suis ému à chaque fois que sa mère apparaît (mais où est passé Waverly ?). Le couple Taylor est toujours adorable et convaincant, la relation Tami/Julie sonnait juste la plupart du temps (et montrait que Mrs Taylor n'était pas toujours irréprochable), Matt est toujours le plus adorable des garçons (même quand il insulte sa prof d'arts) et le charisme de Tim Riggins me ferait avaler n'importe quelle intrigue, même avec des furets. Quand à Jason, il reste le personnage le plus touchant de la série, mon préféré, et sa colocation avec Herc était une très bonne idée. Contrairement à sa soudaine paternité avec une quasi-inconnue, qui je l'espère, sera mieux géré par la suite.

Ca aurait été vraiment dommage de voir la série être annulé après ce très moyen season finale (qui n'en est même pas un). Heureusement, trois autres saisons vont suivre et j'ai déjà entendu dire que la troisième année est excellente. J'en suis ravi et je crois toujours en la série, malgré une grosse baisse de régime. Mais finalement, les intrigues superflus ont peu à peu disparus, et il est très possible de repartir sur de bonnes bases. Surtout que la réalisation et la bande-son continuent d'être impeccables.

Friday Night Lights nous a montré ses limites, ses failles, avec cette deuxième saison. Il faut maintenant lui pardonner certains égarements, et retourner à Dillon avec confiance et enthousiasme. La série reste une série précieuse dans le paysage télévisuelle actuelle.

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