Bilan Saison 1


Diffusé l'été dernier sur HBO, Hung n'avait pas vraiment convaincu la critique. Centré sur un quarantenaire victime de la crise économique qui se reconvertit en gigolo, c'est pourtant une très bonne surprise que j'ai dégusté très rapidement et avec beaucoup de plaisir. Je crois qu'il y a eu un malentendu autour des enjeux du show, vendu par la chaîne comme une comédie, avec un pitch digne de Showtime, alors qu'il s'agit plutôt d'une chronique douce-amère inspiré par certains films indés.

Ce n'est pas une comédie dans le sens pur et dur du terme. La série préfère développer ses personnages et si elle est drôle parfois, ce n'est jamais au détriment d'une intrigue qui évolue et qui reste consistante. C'est pour cela que je préfère The Office à 30 Rock par exemple, car la seconde va au contraire reléguer l'évolution de ses personnages et la construction de ses intrigues au second plan juste pour s'amuser avec la forme et nous faire rire (enfin essayez en tout cas). Hung est un bon compromis entre drame intimiste et comédie satirique, et avec un point de départ assez originale, elle nous parle de la crise, des valeurs, d'une Amérique qui va mal.

Sans aucune prétention, avec parfois quelques maladresses, ces dix épisodes nous montrent une nouvelle facette du plus vieux métier du monde, et le fait sans jamais tomber dans la vulgarité. Certes, certaines scènes sont très érotiques, mais c'est toujours réalisé de manière à être drôle ou à servir le propos (et il faut l'avouer, c'est souvent agréable à regarder !). Thomas Jane est parfait dans son rôle, mais la vedette du show, c'est Jane Adams, qui joue Tanya, sa maquerelle. Gentiment névrosée, extrêmement sensible, elle est très attachante et leur duo est vraiment la force du show. Sans jamais qu'il n'y ait d'ambiguïté. On se croirait parfois aux prémices de Breaking Bad, sauf que la drogue est remplacé par le sexe, et que l'ambiance est bien plus légère. Cela dit, lors de la prochaine saison, le commerce pourrait bien être de plus grande envergure, ce qui pourrait être passionnant !

Tous les personnages secondaires, de Lenore la femme fatale au coach à lunettes qui flirte avec Tanya, sont impeccables et toujours exploités à merveille. La série parvient à ne jamais s'écarter du sujet, à être cohérente, créer un univers intéressant et des situations imprévisibles. L'histoire d'amour avec Jemma était peut-être la plus bancale du lot, mais elle apporte tout de même de très jolis passages. Il faut aussi dire que la réalisation est soignée, tout comme la bande originale. Et le générique est juste géniale, ça me manque des génériques aussi géniaux !

Alors oui, Hung n'est pas une série très drôle, mais ce n'est pas vraiment son but non plus. Non, je pense qu'il faut la voir pour ce qu'elle est : une série tendre, un peu triste, lumineuse parfois, terriblement attachante et originale. Un divertissement unique auquel je n'ai pas pu résister ! Ca tombe bien, la deuxième saison débute très bientôt sur HBO !

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