4.05 The Chrysanthemum and the Sword


Pour la première fois dans l'histoire de la série, les critiques sont divisés face une quatrième saison qui, d'après certains d'entre eux, s'égare. Pour commencer, je pense que si l'on connait bien les habitudes du show (et des séries AMC en général), il ne faut pas juger une saison tant qu'elle n'est pas terminée. Ensuite, je pense sincèrement que la série navigue toujours dans son heure de gloire et que chaque épisode est une réussite. Celui-ci était peut-être le moins génial pour le moment, mais il reste quand même plus puissant scénaristiquement et émotionnellement que la plupart de la production télévisuelle actuelle.

D'abord, toute la partie concernant la rencontre entre les publicitaires et des hommes d'affaires japonais était à la fois un bon moyen de relancer une agence qui manquait encore de crédibilité et de nous montrer une société qui change. Certains vont trouver l'intrusion des années soixante moins subtile que précédemment mais je pense que 1965 est justement le début des années soixante comme on se l'imagine, c'est à dire le début d'une contre-culture et d'une renaissance visuelle et artistique. 1965 n'est pas subtile, elle est vivante et c'est une course effrenée qui commence. Les premières saisons relataient surtout la lente disparition de l'esprit des fifties, et depuis la mort de Kennedy, nous sommes en plein dans le bouleversement historique. C'est donc tout à fait légitime de voir les scénaristes prendre moins de pincettes pour confronter nos personnages avec l'histoire. Le deal avec Honda est construit intelligemment et remet sur le devant de la scène le travail de nos anti-héros, ce qui commençait à manquer.

Et s'il semble étrange de voir Don passer d'un homme en chute libre à un génie qui retrouve sa gloire, c'est que nous voilà déjà en Mars et que plusieurs semaines ont passés depuis l'épisode précédent. Même s'il est toujours en pleine confusion concernant les femmes et sa vie privée, Don semble prêt à embrasser les changements de 1965, et à se positionner face à un Roger Sterling qui vit dans le passé, comme un visionnaire. C'est amusant de voir sa concurrence, qui n'est rien d'autre qu'une parodie du génie Draper. S'il ne veut pas mourir sur le plan professionnel, Don doit continuer dans cette voie. Pour ce qui est du relationnel, c'est une autre histoire. Je ne suis pas amateur des multiples conquêtes de Don, et là, il faut être vigilant pour ne pas être trop redondant.

Les scénaristes parviennent également à donner de la place à Betty, qui est officiellement la pire mère de l'histoire de la télévision. Mais alors qu'on pourrait vraiment la détester pour son comportement à l'égard de sa fille, la séance de thérapie nous permet de retrouver une proximité avec le personnage qui, je l'espère, va retrouver peu à peu de son humanité. Toutes ses scènes avec Don étaient incroyables de tension. Je ne sais toujours pas quoi penser d'Henry Francis qui n'est pas méchant, mais un peu insipide pour le moment.

Si la mère est troublée, la fille semble prendre la même voie. Sally Draper s'affirme comme un personnage essentiel, produit de deux parents unique en leur genre. Le thème de la masturbation choquera peut-être certains, mais c'est abordé ici sans gratuité, sans pour objectif de provoquer. Ce qui me trouble, c'est de penser au tournage de la scène avec la jeune actrice (excellente jeune comédienne d'ailleurs). En tout cas, la thérapie de Betty et sa fille est la promesse de scènes bouleversantes, je n'en doute pas.

J'ai donc vraiment aimer cet épisode. Pete apparaît de nouveau comme le symbole du futur et son affrontement avec un Roger plus conservateur que jamais était génial. Joan illumine chaque scène, l'adoration de Cooper pour le Japon est bien exploité et c'est chouette de revoir Schmitty. Quand à Peggy, elle se fait plus discrète cette semaine, mais chacune de ses apparitions est merveilleuse, qu'elle s'excite devant un jouet en forme d'oiseau ou qu'elle tourne autour d'une pièce avec une moto. Chaque personnage est utilisé, l'épisode est bien construit. Seulement deux reproches : la redondance que peux avoir les conquêtes de Don, surtout avec cette intervenante dont le rôle est encore un peu floue. Et sa nouvelle secrétaire qui agace plus qu'elle n'amuse. Mais ce n'est rien comparé à l'excellence du tout.

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