4.13 Tomorrowland


J'aime Mad Men car je ne sais jamais à quoi m'attendre. Je n'avais aucune idée de ce dont ce season finale allait parler et toutes mes suppositions se sont révélés fausses. En tout cas, je ne suis pas déçu. Cette quatrième saison d'une qualité constante se termine sur un épisode lumineux, porté vers l'avenir et qui fait évoluer la série de manière surprenante. Un peu comme l'an dernier mais en moins flamboyant, avec plus de retenue et en se concentrant sur Don Draper. Car le seul véritable fil rouge de la saison était cette question qui l'a inaugurée : Mais qui est donc Don Draper ?

Nous n'avons jamais été aussi proche de Don et chacun des épisodes de la saison a tenté avec une approche différente, parfois plus expérimentale, d'esquisser un portrait multi-dimensionnelle du personnage. Nous l'avons vu complètement perdu après son divorce, plonger dans l'alcoolisme et enchaîner les conquêtes éphémères. Nous l'avons vu perdre de sa splendeur au travail puis reprendre du poil de la bête aux côtés d'une femme mature et intelligente, le docteur Faye. Et on le laisse alors qu'il vient d'épouser Megan, sa secrétaire, sur un coup de tête. Nous ne savons pas grand chose de Megan, mais elle semble être la femme parfaite pour Don. L'anti-Betty par excellence, adoré par Sally et Bobby, représentant l'avenir et symbolisant un nouveau départ, une rédemption pour Don. Il ne s'agit pas pour lui de reproduire l'erreur de Roger avec Jane, ni de s'offrir une cure de jouvence, mais bien de retrouver la paix et pouvoir de nouveau, s'endormir sereinement et ne plus penser à rien d'autre qu'à leur bonheur. Certains ont vu dans cet acte précipité de Don une nouvelle démonstration de son égoïsme. Moi j'ai trouvé magnifique la manière dont le couple se rapproche, en toute simplicité, durant ce séjour en Californie. La manière dont Don lance un dernier regard à son passé, avec l'inscription "Dick + Anna" gravé sur le mur, comment il semble sincèrement heureux. Le titre de l'épisode est clair et toute la saison a eu pour but de se débarrasser du passé. Nous savons qui est Don, ou du moins ce qu'il veut être et le voilà prêt à oublier ses regrets et embrasser ses envies. J'imagine que la cinquième saison viendra bouleverser son bonheur mais en attendant, c'était un bel épisode et une romance attachante qui commence. 

En parallèle, on voit Betty noyé dans le passé, ayant perdu tout contrôle de ses désirs. Son mariage avec Henry ne la satisfait plus, elle se venge sur ses enfants et renvoie Carla, dans une scène tragique. Elle tente pourtant d'aller de l'avant, de manière artificielle, sans vraiment le vouloir, en vendant la maison. Joli scène de retrouvailles avec Don, au milieu des cartons. Une scène simple, qui en dit long, comme seul Mad Men sait les faire. Et un adieu également au passé de la série, avec Carla, la maison et les vieux rêves de Betty, qui semble condamnée. 

Quand à l'agence, ses problèmes se règlent en douceur, grâce à un coup de génie de Peggy et Ken. Je pensais que la survie de SCD&P serait au centre de ce season finale et finalement, il n'en est rien. C'est un peu frustrant mais on réalise très vite que ce n'est pas le plus important. C'était en tout cas l'occasion d'avoir une belle scène entre Don et Peggy, dont la relation a été le point fort de la saison et se conclue dans la joie. Avant que l'on retombe dans l'amertume lors de la discussion entre Peggy et Joan au sujet des hommes, une scène également très réussie. D'ailleurs, et on s'en doutait, Joan a garé le bébé de Roger et fait croire à son mari qu'il est de lui. Je ne pense pas que ce dernier va survivre au Vietnam. Et en même temps, je ne pensais pas que Roger allait survivre aux malheurs de cette saison. 

Tout se termine en douceur, sur le "I Got You Babe" de Sonny & Cher. Cet épisode est un happy-end inédit pour Mad Men, mais bien plus profond que l'on pourrait le croire. Il conclut parfaitement une saison qui a navigué sans cesse entre le passé et le futur et a offert à ses personnages, en particulier à Don et Peggy, le plus beau développement que l'on peut offrir à des personnages. Plus qu'une saison de transition, c'était une parenthèse réussie, qui n'a jamais cessé de surprendre. La cinquième saison devrait débuter l'été prochain et il est impossible de savoir ce qu'elle va raconter. 

Je le dis, ou plutôt je le redis : Mad Men est désormais l'une de mes séries préférées.

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