Bilan Saison 9


Et voilà, j'ai terminé Seinfeld. J'avais commencé mon intégrale en mai dernier et il m'aura donc fallu huit mois (15 mai 2010 - 15 janvier 2011 !) pour m'enfiler les 180 épisodes d'un des sitcoms les plus populaires, les plus cultes du petit écran, un phénomène américain, un mythe des années 90, que je vous conseille fortement de voir si vous prétendez aimer les séries comiques. 

Alors, cette ultime saison, est-ce un chant du cygne réussi ? Avant de parler du final controversé, je dois dire avoir beaucoup apprécié la saison dans son ensemble, de la même manière que la huitième saison. Le départ de Larry David a contre toute attentes apporté un petit vent de fraîcheur et une ambiance plus décomplexé qui permet plus de récréation de la part des scénaristes. Les défauts des personnages et les situations dans lesquelles ils sont embarqués deviennent encore plus délirantes et comme c'est souvent mêlé à des personnages secondaires hilarants, ça fonctionne très bien. Cette saison, on prend les mêmes et on recommence : du grand Newman, un David Puddy parfait en petit ami d'Elaine un peu niais, les parents Seinfeld et Costanza en grande forme, Peterman grandiloquent comme on l'aime... Bref, personne n'est mis de côté. Pour ce qui est des personnages principaux, c'est toujours la même chose, en pire ! Mais c'est justement ce qui est drôle et on en redemande. On sent que c'est bientôt la fin et que les scénaristes glissent quelques blagues définitives avant le grand départ, profitant de cette occasion pour que chacun se questionne sur ses habitudes, sur ses origines, sur les mystères de Cosmo Kramer. Donc on a un neuvième saison excellente. 

Bon, et ce final ? Dans le genre épisode culte, il se pose là. Diffusé en mai 1998, c'est l'une des trois plus grosses audiences de séries américaines, c'est le même soir que la mort de Sinatra et ce fut l'objet de nombreuses discussions. Larry David, revenu pour écrire ce dernier chapitre, a décidé de nous surprendre une dernière fois en envoyant les quatre new-yorkais en prison. Une fin qui n'a pas ravi tout le monde, on a reproché au scénariste d'avoir pris le public pour un idiot, d'avoir baclé cette fin invraisemblable. Ce final m'a pourtant semblé irréprochable. Non seulement on revoit tout les personnages marquants de la série (même le Soup Nazi !) grâce à un processus très malin, mais c'est également l'occasion de se rendre compte à quel point le seul crime du groupe est d'être profondément humain. Leur dernière scène, enfermé dans leur cellule, est la parfaite conclusion à la série : Jerry, Elaine, George et Kramer sont condamnés à revivre à l'infini leurs discussions sur rien, à se mettre en scène dans ce petit théâtre de l'absurde où la société les a enfermé.


Pour les déçus, je rappelle que le final de la septième saison de "Curb Your Enthusiasm" propose une réécriture du final et une réunion de l'équipe. Et c'est avec un petit pincement au coeur que je dis adieu à la série qui m'a accompagné un long moment, égayé mes fins d'après-midis, mes soirées en solitaire et m'a appris beaucoup de chose sur l'écriture de comédie. J'aurais pu regarder ces quatre là discuter à l'infini de tout et de rien, et je n'aurais plus qu'à me refaire une intégrale !

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