1.13 Hail Mary


J’imagine que la plupart d’entre vous ont regardé cet épisode en pensant avoir le droit à une seconde saison. Moi, j’ai pris mon temps et je savais que c’était mes derniers moments en compagnie de Hank, Britt et tous les autres. C’était d’autant plus triste mais c’est comme l’avenir du show était clair pour moi, j’en ai profité à fond. Et c’était parfait.

Certes, il y a un côté « on résout toutes les intrigues avant la fermeture » mais l’efficacité de l’épisode ne l’a pas empêché d’être toujours bien écrit et de mêler habilement tension, légèreté et émotion. Je me suis rarement autant attaché à des personnages en si peu de temps. Et cet ultime épisode leur rend un bien bel hommage, n’oubliant personne et leur offrant une conclusion en accord avec qui ils sont. Parce que les scénaristes ne donnent pas l’impression d’écrire pour des personnages mais pour des personnes authentiques, imprévisibles, qui sonnent vrai.

Certes, la révélation d’un grand méchant qui tire les ficelles aurait pu sonner un peu facile. Mais voilà, quand le grand méchant est joué par le toujours impeccable Neal McDonough et que sa conversation avec Hank est aussi jouissive, on ne peut qu’applaudir. Il y a un tas de belles scènes dans « Hail Mary » : les adieux de Britt à Katie avant d’aller en prison, Gretchen et Hank nostalgiques dans leur vieille maison (en écho au pilote), Gustavson qui sauve son ancien partenaire avec toute la coolitude qu’on lui connaît, le meurtre du bras droit, l’interrogatoire de l’avocat, les paysages d’Ocean Beach, les apparitions de Steph ou du gang de nerds et bien sûr, la scène finale.

Plus tôt dans la série, Britt reprochait à Hank de ne pas lui laisser prendre de décision. Ici, le choix lui appartient. Si ça ne tenait qu’à Hank, il tournerait à gauche, direction Mexico. Mais Britt fonce tout droit et il a évolué de manière à ce qu’on lui fasse confiance pour prendre ses responsabilités. La direction final n’est pas claire mais comme la série est annulée, à nous de faire notre choix. Et comme tout bon récit, ce n’est pas la destination qui est importante mais le voyage. Au final, Terriers aura été une belle histoire d’amitié entre deux hommes complètement différents et cette ultime scène est une belle métaphore. On le tient notre happy ending, qu’il nous amène en prison ou sous le soleil du Mexique : Hank et Britt sont réunis pour de bon, quoi qu’il arrive. 

Et quand le feu passe au vert, Terriers s’achève. Je ne pensais pas que j’aimerais autant le show en regardant le pilote, à l’automne dernier. Je ne pensais pas qu’il s’agirait de l’un des drama les mieux écrits et interprété que j’ai pu voir récemment. Alors oui, c’est un scandale de la part de FX de l’avoir annulé, mais en même temps, ces treize épisodes sont parfaits et forment un tout satisfaisant. J’aurais adoré voir le monde d’Ocean Beach continuer à évoluer sous mes yeux, avec tous ces personnages uniques, de Gustavson à la bande de nerds en passant par Lisa, Maggie et Steph.

J’aurais adoré suivre Hank et Britt pendant de longues années, en train d’écouter de la musique classique dans leur vieille camionnette en discutant de tout et de rien. Mais je dois me faire une raison et espérer que la série devienne culte et que personne ne l’oublie. Je crois que je vais aimer Donal Logue et Michael Raymond-James pour longtemps. Je suis sûr que je n’ai pas fini de fredonner le générique. Et je vais tout faire pour qu’un maximum de personnes découvre ce bijou de télévision. Alors malgré toute ma tristesse et ma frustration, merci à FX pour lui avoir donné sa chance. Et merci à Terriers, un miracle de série que je n’oublierais pas de sitôt.

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