2.06 Feels Like Rain


Mardi-Gras approche et en attendant le défilé, chacun recolle ses morceaux. Et comme l'indique le titre de l'épisode, extrait d'une chanson de John Hiatt, l'ambiance est pluvieuse...

En particulier du côté de Toni qui, si elle essaye d'aller de l'avant en sympathisant avec Terry, a du mal à oublier Craighton. On retrouve avec plaisir John Goodman dans une scène de rêve bouleversante, qui nous rappelle le Mardi-Gras de l'an passé tout en insistant sur le fait que celui de cette année sera douloureux. Et petit à petit, Sophia découvre la vérité et vit dans l'ombre (imposante) de son père. Si je n'ai toujours pas bien saisi les détails de cette guerre intestine dans la police et de cette nouvelle enquête mené par Toni, le thème du deuil est toujours traité avec beaucoup de justesse et d'émotion, tout en laissant un peu de place à l'espoir et à la joie. 

C'est de la même façon qu'est traité la dépression de Robert, qui lors d'un séjour à New York, va renouer des liens avec son fils, le temps d'une très belle scène. Il voulait quitter la Nouvelle-Orléans pour aller de l'avant mais il a encore toute sa place ici, et c'est Del qui lui redonne cette conviction. On sent bien que malgré la misère des habitants, la musique est essentielle et même les politiciens et les magouilleurs comme Hidalgo mettent la main à la poche pour perpétuer la tradition. 

Les autres intrigues, en vrac : Antoine qui donne des leçons à ses musiciens concernant leur ponctualité (Sonny se retrouvant viré et encore plus pathétique qu'avant), s'engage dans de nouveaux projets et enseigne les origines du jazz à ses élèves. Janette revient en ville pour rendre visite à Jacques, menacé de déportation et on ne sait pas bien ce que l'avenir lui réserve, si elle est vraiment heureuse à New York. David monte un groupe de funk engagé inspiré par Public Enemy, les Clash et Woody Guthrie, tout un programme qui fait mal aux oreilles des voisins mais apporte beaucoup d'humeur et d'énergie à l'épisode. Ladonna identifie ses agresseurs tandis que sa famille fait pression sur elle pour qu'elle revende son bar. Et Hidalgo s'amuse donc à rencontrer un à un les protagonistes en espérant trouver comment fonctionne la Nouvelle-Orléans, une ville où tout le monde est connecté. Comme nous, il cherche à dégager un tableau général de cette enchevêtrement de personnages et de destins qui font tout le charme de Treme. 

Je termine avec Annie qui, avec son intrigue, offre un beau fil rouge à cette deuxième moitié de saison. Avec comme guide Steve Earle, elle tente d'écrire une chanson et de percer les secrets de l'inspiration musicale. Après avoir plagié Bob Dylan, elle découvre le talent de John Hiatt pour l'intemporalité et égrène peu à peu des notes et des mots. C'est superbe.

Tout comme la réalisation : c'est simple, chaque plan est à tomber à la renverse sans jamais être superficiel ou tape-à-l'oeil. Et il y a donc cette atmosphère sombre qui rôde au détour de chaque intrigue, un orage prêt à exploser. Si je devais donner un titre alternatif à cet épisode réussi, je plagierais moi aussi l'ami Bobby Z, et je l'intitulerais "A Hard Rain's A-Gonna Fall".

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