2.07 Carnival Time


Mardi Gras avait été à l'origine du meilleur épisode de la première saison. Alors forcément mes attentes étaient assez élévées pour celui-ci, sachant que la préparation du carnaval a été laborieuse cette année. Mais je suis un peu déçu. Disons que je n'ai pas autant pris de plaisir que l'an dernier. Il y a moins de tension, moins de folie, j'ai moins l'impression de faire partie de la parade. Peut-être parce que l'an dernier, j'avais regardé l'épisode alors qu'il y a avait de l'orage dehors et de l'électricité dans l'air. Là, un jour de pluie maussade, "Carnival Time" n'a pas eu beaucoup d'effet sur moi. 

Pourtant, il y a de la cohérence, un beau travail d'ensemble, une réalisation impeccable. Et des personnages qui ont chacun une belle scène ou un beau moment d'émotion. Mais la sauce n'a pas pris et j'ai du mal à expliquer pourquoi, au delà du contexte de visionnage. C'était intéressant de voir un Mardi Gras cajun en compagnie d'Annie et Steve Earle mais j'ai eu du mal à m'y plonger. C'était chouette de voir Robert reprendre sa place de Chef dans son beau costume et finir la soirée avec un peu de réconfort de la part de la réalisatrice, mais la parade des indiens était beaucoup moins saissante que l'an dernier. C'est une bonne idée de voir Sonny reprendre un peu le contrôle et devenir autre chose qu'un musicien camé mais je ne l'apprécie pas suffisament pour m'être senti concerné. C'est émouvant de voir Ladonna loin de la Nouvelle-Orléans à broyer du noir mais ses quelques minutes d'antenne m'ont laissés sur ma faim. C'est amusant de voir Janette avoir le blues de la Nouvelle-Orléans et partager la tradition avec ses joyeux colocataires mais c'est aussi redondant et il serait temps qu'elle revienne ou qu'elle se fasse une raison. De son côté, Antoine n'a pas le Mardi Gras qu'il désire mais celui dont il a besoin et comme d'habitude, il est tiraillé entre ses responsabilités grandissantes (musicales et familiales) et son envie de légerété. Quand à Hidalgo, j'ai toujours du mal à saisir ses magouilles et le voir comme un petit enfant sur un char pour finir par se taper des bombes sexuelles n'est pas du plus grand intérêt. 

Ce qui m'a plu, par contre, c'est la détresse de Toni concernant sa fille, ses larmes lorsqu'elle jette les cendres de son mari dans le fleuve et sa discussion à coeur ouvert avec Davis. Un duo improbable mais cohérent par rapport au rôle qu'avait joué le DJ dans l'apprentissage de Sofia l'an dernier. Tout de suite, le personnage nous rappelle qu'il n'est pas juste le rigolo et agitateur de service et qu'il peut être à l'origine de jolis moments d'émotion. Oui, ce dialogue était simple, émouvant et rien que pour ça, l'épisode est une réussite. Je dois dire également que j'apprécie de plus en plus Terry et suivre la parade de son point de vue était intéressant, surtout que, étonnamment, il n'y a pas eu de violence de la journée. Quand à la musique, on a une chouette apparition d'Al Johnson avec son "Carnival Time" légendaire. 

Malgré tout, la parade manquait d'âme comparée à celle de l'an dernier. Elle a commencé tard dans l'épisode, s'est terminé un peu tôt et n'a pas apporté grand chose aux personnages, si ce n'est le deuil des Bernette, le moral retrouvé de Robert ou la compassion de Davis. Mais je suis tout de même certain que Treme aura l'occasion, d'ici la fin de saison, de nous livrer un épisode aussi puissant que ceux qui avait conclus la première saison. Et j'espère pouvoir vous en faire part, même si à l'approche de mon départ en vacances, je ne peux vous assurer que je serais là pour chroniquer la suite...

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