Bilan Saison 1


J'ai découvert Portlandia en février dernier, alors que j'étais dans ma période Saturday Night Live. C'est à dire que l'émission culte de NBC était mon obsession et que je rattrapais mon retard en m'avalant un tas d'épisodes toutes années confondus. Depuis, ça m'est un peu passé mais à l'époque, je m'en donnais à coeur joie. Et je dois avouer que Fred Armisen n'était pas mon membre du cast favori. Disons qu'il me faisait beaucoup rire à l'occasion mais pas autant que Bill Hader, Andy Samberg ou Jason Sudeikis par exemple. Il faut dire qu'avec son imitation d'Obama, il n'a pas eu beaucoup l'occasion de briller récemment. Mais avec Portlandia, courte série qu'il a produit et scénarisé en compagnie de la musicienne Carrie Brownstein pour la petite chaîne IFC, son talent est enfin libre de s'exprimer et de me faire hurler de rire non-stop. 

Avec seulement six épisodes, la première saison de Portlandia est un fourre-tout jouissif de sketches inventifs. Un véritable OVNI qui prend place à Portland, ville écolo, refuge de hipsters et de musiciens, où tout le monde roule en vélo, travaille dans une coopérative et dont le sport nationale est le cache-cache. Une ville où le rêve des années 90, c'est à dire le rêve de la scène culturelle alternative, a encore de beaux jours devant lui, comme nous l'annonce la première scène, un clip entêtant en hommage à Portland, qui donne tout de suite le ton. Une fois le décor installé grâce au générique léché et à des scènes de transition digne d'un office de tourisme, on découvre toute une galerie de personnages délirants, interprêté par Armisen et Brownstein et quelques invités. Parmi mes habitants favoris, je retiendrais les deux hippies propriétaires de la librairie féministe, qui vont torturer Steve Buscemi ou Heather Graham, le couple de gauchos insupportable qui libère un chien tout en tenant leur bébé en laisse et qui ruinent une projection en plein air, le couple aux problèmes sexuels qui trouvent une solution originale avec le simple mot "Cacao !" (un des plus gros fou rires de la saison) et bien entendu, le maire de Portland, un ultra-libéral bassiste de reggae à ses heures perdus, interprêté avec beaucoup d'humour par Kyle McLachlan. À noter également l'apparition christique de Jason Sudeikis dans le rôle d'un gourou d'une secte mormons qui ensorcele les hipsters. Ces derniers sont d'ailleurs le plus souvent la cible d'un humour décalé, plein de références et visant souvent juste. La réalisation impeccable et stylée permet également des délires visuels souvent réussis, comme la séance photo destroy de deux cuisiniers ou la publicité où tout le monde finit les phrases de tout le monde.

Portlandia, c'est une succession de vignettes courtes et inoubliables, que je me repasse souvent en boucle depuis l'hiver dernier. Et j'ai hâte de voir la seconde saison, déjà commandée par IFC. Fred Armisen est génial, cela ne fait aucun doute, mais ce n'est pas dans Saturday Night Live qu'il vous convaincra, c'est dans Portlandia. Un divertissement indépendant à découvrir !

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