8.01 The List


Nous y revoilà. Ce n'est pas un secret, je suis fan de The Office. Fan dans le sens où je suis la série depuis le début (version originale incluse), que j'ai chroniqué quatre saisons entières sur ce blog, que je suis modérateur d'un forum consacré au show et que je ne manque rien de l'actualité la concernant : spoiler, casting, etc... Être fan d'une série, c'est de plus en plus difficile au fil des années. Dur de défendre un concept vieillissant, surtout lorsque d'autres séries retiennent aujourd'hui l'attention et qu'on a un peu oublié l'une des comédies de network les plus anciennes à l'écran. Huit ans déjà et je suis toujours fan. Un fan parfois frustré, plus aussi patient et indulgent qu'avant après deux saisons un peu inégales, et un fan qui a perdu la raison numéro 1 de son amour pour la série : Steve Carrell. 

Il y a un an, quand on a appris que l'acteur voulait quitter la série pour se concentrer sur sa carrière cinématographique, on savait bien que le jour allait arriver où une nouvelle saison commencerait sans son nom au générique. Après une transition maladroite avec un Will Ferrell mal utilisé, le changement commence vraiment avec ce season premiere. Il est une étape importante et marque un nouvel ère. Il pose de nouvelles bases, doit rassurer les vieux fans tout en raffraîchissant l'ensemble et trouver un nouveau rythme. Croire que cela n'est pas possible, c'est sous-estimer un casting talentueux et une galerie de personnages auquel on s'est attaché pendant sept ans. Si Michael Scott était le coeur de la série, il y a plein d'autres organes essentielles qui permettait au show d'exister. 

L'un d'entre eux, arrivé lors de la troisième saison, passé du statut de bouffon de service à celui de maladroit attachant, est le nouveau manager. Après avoir gardé le suspense tout l'été, son identité est dévoilé dès la scène d'ouverture. Oui, Andy Bernard a récupéré le poste et le bureau de Michael. Pas vraiment une surprise pour moi. Jim avait déjà été co-manager et Dwight deux fois manager. La popularité grandissante d'Ed Helms au cinéma en faisait le candidat idéal. Et plutôt que de redonner à Andy un caractère bouffon digne de son prédécesseur, les scénaristes ont su garder un bon équilibre entre la maladresse du personnage et son côté chaleureux. La principale qualité d'Andy est d'être sincère et c'est sa sincérité qui devrait être la fois un motif pour nous faire rire et nous attendrir. C'est le cas ici lorsqu'il prend la défense de ses employés face au nouveau patron de la compagnie. Bon, Michael faisait la même chose, mais Andy a son style, Ed Helms a un personnage bien à lui et comme le manager ne semble plus être l'élément central du show, je suis convaincu que c'est un excellent choix. Si le but de ce season premiere était de nous en convaincre, c'est réussi pour moi. 

Autre nouvel élément qui devrait donner une nouvelle énergie au show : James Spader. Le nouveau patron de Dunder Mifflin/Sabre, c'est lui. Et c'est expliqué de manière très efficace par Jim dans une scène d'intro qui fait très bien son boulot de remettre les pendules à l'heure : Robert California (dont la première rencontre l'an dernier était prometteuse) a réussi en quelques mois à prendre la place de Jo et à diriger son empire. Il faut dire que le monsieur en impose et a un pouvoir de persuasion hors du commun. Un charisme qui divise les employés mais fonctionne pour moi, tellement Spader semble s'amuser dans un rôle sur-mesure. L'acteur semble avoir signé pour une bonne partie de la saison, espérons donc qu'il ne souffre pas du syndrome Ferrell et ne soit pas juste une nouvelle distraction. L'intrigue de cet épisode, cette liste d'employé divisé entre winners et loosers, était un bon moyen de nous le présenter et j'ai hâte de voir ce qu'il nous réserve pour la suite. C'est bon signe quand j'ai hâte de voir quelque chose...

Au délà de ce nouveau manager et de ce nouveau big boss, rien n'a vraiment changé. Les personnages sont égales à eux-mêmes. Qu'on les aiment ou qu'ils commencent à nous fatiguer, il va falloir faire avec. Et la grande différence, c'est qu'en l'absence de Steve Carrell, la série prend une formule d'"ensemble show", sans véritable leader, avec une répartition des roles plus égalitaires. C'est en tout cas ce que les scénaristes ont voulu nous faire croire. Car pour l'instant, Jim, Pam, Andy et Dwight sont tout de même bien majoritaires. Ils sont toujours les premiers au générique (je ne compte pas B.J. Novak qui n'a plus rien à y faire depuis longtemps) et ceux qui se taillent la part du lion. C'est normal, surtout que l'épisode doit passer du temps avec Robert California, mais je suis toujours curieux quand à la manière dont les scénaristes vont gérer le cast cette année. Ils sont nombreux et il y a deux solutions : 1) avoir un épisode centré sur quelques personnages avec des intrigues consistantes, même si les autres sont en arrière-plan, 2) essayer de faire participer tout le monde, même si ce n'est qu'avec des gimmicks, quelques répliques et des intrigues faiblardes. Si ce season premiere coupe un peu la poire en deux, ce sera tout le dilemme de la huitième saison. Et plus vite l'équilibre sera trouvé, mieux la série s'en portera. Et ses fans aussi. 

Pour conclure, quelques trucs en vrac : le "planking" était amusant mais exploiter un buzz Internet pour ouvrir la saison, ça a déjà été fait avec le "parkour" (saison 6) et le "lip dub" (saison 7). Donc niveau originalité, on repassera... Erin m'agace un peu. Je ne sais pas pourquoi mais tout ce que j'aimais en elle m'agace désormais. Ce pourrait être un problème surtout si sa relation avec Andy est mise de nouveau en avant. Stanley a plus de deux répliques mais n'a qu'une seule blague à son répertoire. Creed n'a aucune réplique et c'est dommage. Gabe n'a aucune réplique et je m'en fous (m'enfin tant qu'à l'avoir gardé, les scénaristes pourraient au moins lui donner à faire, il y a déjà Ryan qui sert à rien). Toby est étrange, j'aurais cru que le départ de Michael l'aurait épanoui, il semble que c'est l'inverse. Dwight m'a fait rire et m'a fait grincer des dents (comme d'habitude). Darryl est cool et son amitié avec Andy sera, je l'espère, développer de nouveau. Géniale conversation au sujet de "Sesame Street". Dernière scène adressé aux irréductibles adorateurs du couple Jim/Pam. Que j'aime encore beaucoup mais plus autant qu'avant. Ils ont pourtant un gros rôle à jouer dans cette nouvelle formule et au vu de cet épisode, je peux leur accorder toute ma confiance.

Oui, j'ai apprécié. Je n'ai pas aimé, j'ai apprécié. C'est pas mal, surtout que c'était pas gagné. Et si tout va bien, je devrais rester fan pendant encore un bon moment...

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