Bilan Saison 8


Entourage se termine enfin. 

J'aurais aimé ne pas utiliser le mot "enfin" mais ce n'est pas un secret, la série est devenu minable (n'ayons pas peur des mots) depuis déjà un bon moment. Ce que je décrivais comme une série détendue, cool et sympathique à suivre d'étés en étés s'est transformé en guilty pleasure que je suis parce que j'aime bien terminer ce que j'ai commencé. Et il en a fallu du courage et de la détermination pour aller jusqu'au bout de cette ultime saison qui pourtant ne dure que huit épisodes. Huit épisodes où les scénaristes n'ont rien à raconter et se contentent de combler l'antenne jusqu'à un final au happy ending dégoulinant. Et au final, 96 épisodes qui n'auront été qu'un simple divertissement alors qu'on aurait pu avoir affaire à un show inoubliable. 

Bon, je suis amère certes, mais je me souviendrais quand même un peu d'Entourage. De ce marathon hivernal passé à rattraper les premières saisons avec enthousiasme. De ces nuits estivales à m'amuser devant la bêtise des dernières saisons. Du jeu insipide d'Adrian Grenier dont la carrière risque désormais de ne sûrement pas ressembler à celle de Vincent Chase. De mon affection pour cette bande de potes qui malgré toute sa beaufitude a toujours eu la qualité de me divertir avec le meilleur et avec le pire. De E, personnage auquel j'étais beaucoup attaché et qui a été complétement gâché par la romance la moins crédible de l'histoire de la télévision. De Drama qui, malgré son gros capital boulet, a souvent su rattraper les pires épisodes avec une intrigue rigolote et quelques répliques bien boufonnes. De Turtle, qui... Euh, quoi déjà ? Non, je ne suis pas sûr que je vais me souvenir de Turtle finalement...

Et je ne vais sûrement pas me souvenir de cette huitième saison débile, qui a tout de même passé vingt minutes à parler d'un faux pénis. Et nous a mené en bateau tout l'été avec un E rendu complètement stupide par son amour aveugle, allant jusqu'à coucher avec sa belle-mère (dans le genre "out of character", on a rarement fait mieux) avant d'oublier tout ça et de devenir un futur papa le temps d'un cliffangher peu surprenant. Sans parler de Turtle qui aura passé toute la saison au téléphone avec des célébrités pour lancer sa compagnie à la con (tout comme l'an dernier en fait). Ou bien Drama et ce boulet de Dice, tout ça pour un dessin animé qui a franchement l'air nul à chier. Et ce cher Vince, insupportable depuis qu'il est clean, avec son sourire niais et son amour pour une journaliste anglaise qui nous tombe dessus comme un cheveu dans la soupe et éclipse complètement sa carrière au cinéma (qui était quand même le thème principal de la série à une époque). La seule intrigue consacrée au septième art et à Hollywood cette année, c'était tout de même de savoir si Drama allait pouvoir jouer dans un téléfilm sur un groupe de scientifique et un chien. Tout le reste n'était qu'une gigantesque perte de temps faite de guest-star superflus et de romances écœurantes. Même les bons seconds rôles qu'étais Billy ou Scott ne peuvent rien y faire, le pire saison c'était bien la dernière. 

Mais il reste Ari. On l'aime ou on le déteste, mais Jeremy Piven a sauvé la saison d'un zéro pointée bien mérité. Lui, on ne l'oubliera pas. Grâce à son jeu toujours over-ze-top, l'acteur sera parvenu à construire le seul personnage consistent tout au long de la série, le seul pour lequel j'avais un semblant d'interêt cette année, avec son intrigue du divorce. Encore une fois, les scénaristes ne prennent aucun risque avec une résolution fait à l'arrache mais j'avoue avoir pris mon pied lorsqu'il démissionne, encourage enfin Lloyd et prend presque E dans ses bras. Ari Gold est le seul personnage qui n'aura pas souffert de l'énorme perte de souffle de la série et l'étrange épilogue où on le voit propulsé à la tête d'un énorme studio me donnerait presque envie de voir ce fameux projet de film qui verra (peut-être) le jour. Parce que si c'est Vince et sa femme qui sont au centre du long-métrage, non merci. 

Allez, sans rancune Doug Ellin, j'ai quand même passé quelques bons moments devant ta série toute bancale et tu aurais pu continuer de brasser de l'air et gaspiller l'argent d'HBO pendant encore cinq saisons, je t'aurais suivi. Parce comme je le disais dans ma critique de la première saison, Entourage c'est "une friandise addictive qui, si elle ne brille pas par son originalité, possède une ambiance décontractée qui permet de passer un bon moment presque à tous les coups". Cinq saisons sur huit, c'est déjà pas mal, non ? 

Merci pour le fun !

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