3.08 Documentary Filmmaking Redux


Si j'ai mis aussi longtemps à pondre cette review, c'est que j'ai dû regarder l'épisode à plusieurs reprises et que je ne sais toujours pas quoi en penser. À l'heure où le show n'a jamais été autant en danger d'annulation, il s'agit de l'épisode le plus méta proposé par Community et également celui qui s'adressera le moins au grand public. Quand aux fans, ils sont, tout comme moi, plutôt partagés. 

D'abord, parlons des choses évidentes : Jim Rash est clairement l'étoile montante de cette saison et cet épisode est l'apothéose de ce que le Doyen peut apporter à la série. Plutôt que de se contenter de quelques apparitions en costumes ou de catchphrases loufoques, il est pleinement développé et devient en vingt minutes un personnage à part entière, bien plus que Shirley (par exemple) en deux saisons et demies. C'est drôle, tragique, un parfait hommage à "Heart of the Darkness" et à l'art du making-of, une satire intelligente du monde de la réalisation et l'efficacité du format documentaire, un terrain de jeu pour les acteurs (Jim Rash donc, mais aussi McHale dont l'imitation du Doyen frôle la perfection), une manière inédite et réussie de faire venir une guest-star. Et on peut facilement énumérer tout ce qui est drôle et fonctionne dans cet épisode en roue libre (dans le bon sens du terme). Seulement, imaginez un peu allumer votre télé et tomber sur cet épisode, avec un type à la voix bizarre qui parle en voix-off, deux chauves devant une caméra, Luiz Guzman complétement paumé et un montage étrange...

Même sans parler du problème d'audiences, il faut que Dan Harmon, aussi inventif qu'il soit, reste vigilant et n'abuse pas de la provocation car d'autres problèmes plus importants sont encore à régler : Pierce est toujours aussi mal utilisé, le Doyen ne doit absolument pas choper le syndrome "Ben Chang" et devenir encore plus loufoque que d'habitude et les multilples romances ne doivent pas être simplement un jeu des scénaristes pour teaser les shippers. En bref, il faut retrouver un équilibre entre les gimmicks et l'humanité que la série sait générer mais pas vraiment mélanger. Ce que je répète à peu près depuis le pilote, finalement...

"Documentary Filmmaking Redux" est donc l'exemple parfait de ce qui rend les audiences de la série aussi basses et de ce qui la rend aussi spéciale et unique. J'ai beau prendre des pincettes, certains passages avec le Doyen sont tout simplement grandioses. Avec cette troisième saison, Community nous a pour l'instant montré à la fois ses limites et un vrai savoir-faire pour se réinventer. Alors je ne sais pas vraiment si je veux six saisons (and a movie) inégales ou une ultime salve d'épisodes magistraux et inoubliables. Hélas, la décision n'appartient qu'à NBC...

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