Bilan Saison 4


Je vais faire vite (d'abord parce que j'ai pas le temps et ensuite parce que ça a déjà fait beaucoup parler et que j'ai pas grand chose à rajouter au débat) : la quatrième saison de Sons of Anarchy est une renaissance maladroite mais enthousiasmante qui se conclut sur un joli pétard mouillé. Et à la suite des huit premiers épisodes (dont j'avais déjà publié les chroniques), je m'apprêtais à en dire beaucoup bien jusqu'à ce "To Be" en deux parties qui est franchement décevant voire carrément ridicule. 

Je veux bien que Kurt Sutter fasse dans le divertissement symbolique basé sur Hamlet, mais il y a des limites. Baser toute une saison sur des tensions dramatiques (la chute de Clay, l'opération RICO, la menace du cartel, les lettres de JT) qui n'ont aucune répercussion sur un double épisode finale lourdingue, c'est un beau gâchis. Parce qu'il avait toutes les cartes en main pour être à la hauteur de ses ambitions et changer de manière jouissive la dynamique du show. Au lieu de ça, on revient de manière à peine crédible à un status-quo méchamment frustrant et qui remet en perspective toutes les qualités des épisodes précédents. Parce que si l'enjeu du final est le fait que Jax reste à Charming et prend la place de Clay, c'est du beau foutage de gueule. Qui croyait vraiment voir le personnage quitter son poste en sachant que FX a déjà renouvellé la série ? Mettre l'accent sur la transformation de Tara en Gemma 2.0. avec un vilain effet de style n'arrange rien. Et même si j'adore Ron Perlman, garder Clay en vie est ridicule. Tout ce montage final n'est valable que visuellement et symboliquement, mais scénaristiquement, c'est de la branlette, monsieur Sutter, rien que du vent. Et ce n'est pas avec une histoire de vilain truand vengeur amené sur le tard que l'interêt va être relancée pour la suite. La connerie de Tig était bien idiote et la voir se développer lors de la cinquième saison m'enchante guère. Surtout que franchement, "To Be" m'a fait perdre toute ma confiance en Sons of Anarchy. 

Malgré tout, il faut saluer le cast qui s'en sort toujours aussi bien malgré toute la maladresse et le drama artificiel qu'on leur donne à jouer : Charlie Humnan, avec sa nouvelle coup de cheveux, a réussi à rendre Jax crédible toute la saison, ce qui est déjà un miracle en soi. Ron Perlman et Katey Segal sont toujours impeccables, tout comme Maggie Siff et son nouveau regard de folle furieuse (DarkTara!). Même si on a toujours du mal à comprendre son charabia irlandais, j'ai également apprécié l'évolution de Chibs cette année et sa nouvelle place dans l'équation tandis qu'Opie est remonté dans mon estime lors du final où il est le seul à ne pas être aveuglé. On ne reviendra pas sur la quasi-absence de Tig ou l'intrigue bancale de Juice ni sur la mauvaise exploitation de Unser, qui se retrouve à jouer les sous-fifres pour tout le monde pendant toute la saison.

Le mieux restera donc l'introduction de Rockmond Dunbar dans un rôle de shérif humain et crédible (ça change) et de Ray McKinnon dans le rôle de Linc Potter, peut-être bien l'un des meilleurs personnages à l'écran cette année. Alors qu'il était à la limite de passer dans la catégorie pourri et d'aller rejoindre Stahl, il éblouit tout le monde lors du final et nous rappelle qui sont les véritables gentils dans l'histoire. Le rêve, ce serait un spin-off réunissant Roosevelt et Linc et leurs folles enquêtes. Ou bien une deuxième saison pour Terriers et une quatrième saison pour Deadwood. 


Au lieu de ça, on aura une cinquième saison à Sons of Anarchy et contre toute attente, je m'en fous un peu. Il me faudra un certain temps avant que Sutter et compagnie regagnent mon interêt et ma confiance après un tel foutage de gueule. Et oui, je sais Kurt, les critiques ont toujours tort et ton génie finira par vaincre. J'y ai cru un moment mais là, j'attends toujours... 

Allez, Justified et Mad Men reprennent dans pas longtemps...

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