3.17 Remember Me, I'm the One Who Loves You

Je sais. Vous avez l'impression que je ne parle que de Parenthood en ce moment. Que j'ai un tas de chroniques de retard, sur les comédies NBC, sur Eastbound & Down ou bien Luck. Que de toute façon, Parenthood, c'est un soap pour les gamines fleurs bleues (la preuve, ça été diffusé sur TF1 en milieu d'après-midi). Que Jason Katims a tout foiré depuis la deuxième saison de Friday Night Lights. Je sais, je sais. Pourtant, j'ai vraiment envie d'envoyer chier toutes mes autres chroniques et de vous parler de nouveau de ma passion pour Parenthood et pour cet épisode bouleversant. Qui démontre quelque chose de rare actuellement à la télévision : de mauvaises idées peuvent être à l'origine de grands épisodes. 


J'ai vraiment l'impression que NBC a réduite la commande d'épisodes et que du coup, Katims et son équipe ont dû accélérer les choses. Parce que autant les choses ont bien pris leur temps jusqu'ici, autant avec cet épisode, chaque intrigue passe à la vitesse supérieure. C'est d'ailleurs le seul défaut de cet épisode, tout en étant l'une de ses qualités : il se passe beaucoup de choses, tout en même temps et c'est presque trop rapide, trop soudain. Mais on se laisse prendre par le récit et on savoure dix fois plus que d'habitude. Je ne sais pas trop par où commencer et je ne pense pas que la division par duos de personnages habituelles soit pertinente ici. Et puis attention hein, je le dis d'emblée, il ne s'agit pas d'un grand épisode de télévision parfait, culte et inoubliable, à enseigner dans les écoles. Non, non, juste l'un des meilleurs épisodes de la série et ma plus belle émotion de l'année. 

Que j'ai adorer alors que, comme je le disais, les mauvaises idées s'enchaînent et tout est prévisible pendant trente minutes. Bien sûr que Zoé n'arrive pas à se détacher du bébé, bien sûr que Crosby et Jasmine se réconcilient, bien sûr que le Luncheonette apporte de nouvelles tensions entre Adam et son cousin, bien sûr que Sarah accepte de partir à New York avec son adorable petit ami, bien sûr que l'intrigue d'Amber était couilonne et qu'elle est résolu en dix minutes...

Et NON Zoé, je commence vraiment à t'adorer, à me rendre compte à quel point Rosa Salazar est une putain de graine de talent, ne viens pas ruiner le bonheur du couple, aussi égoïstes ils ont pu être par le passé. Et NON Jasmine, ne vient pas foutre en l'air cette situation que j'aime bien de parents vivant séparement dans laquelle je peux beaucoup m'identifier (en tant qu'enfant hein), tu vas mettre au chômage Courtney Ford et D.B. Woodside qui sont deux acteurs que je commencent à vraiment apprécier et qui sont des ajouts intéressants à l'ensemble. NON Adam, ne vends pas le studio car j'y ai passé parmi les plus beaux moments de la saison. Et si tu le fais, parles-en vraiment à ton frère, ce serait vraiment out of character (malgré la situation économique et les envies d'Haddie) de signer un deal pareil sur un coup de tête. NON Sarah, ta fille a besoin de toi et Jason Ritter ne peut pas rester indéfiniment et Lauren Graham, tu ne peux pas quitter la série et nous priver de tes jolies expressions de visage dont je ne peux plus me passer. NON Amber, ne finis par la saison pour la troisième fois en déprimant, je veux te voir sourire, oublie Bob Little et toute cette intrigue bancale, tu vaux mieux que ça. 

Et puis là, ils nous balancent "Transatlanticism" de Death Cab For Cutie. Alias la chanson la plus émouvante possible pour une série de ce genre. Qui m'avait déjà fait pleurer dans Six Feet Under, non pas lors de son utilisation dans la quatrième saison, mais quand ils l'ont remis dans le documentaire d'adieux, dans le coffret de la cinquième saison et que James Cromwell parle d'une série tellement inoubliable qu'elle vivra pour toujours dans les astres et toutes les dimensions. Et là, pendant les dix minutes de l'acte final, toutes les mauvaises idées se transforment en bonnes idées. Tout mon esprit critique disparaît derrière des larmes de tristesse et de joie. Tout mon amour pour Jason Katims et ses personnages me donne envie d'applaudir chacune de leur décision (oui, Jasmine, vas-y, rattrape le et demande le en mariage sous la pluie) et de pleurer à chaudes larmes quand ils sont bouleversés (Julia, je te pardonne tout tes faux pas et je suis de tout coeur avec toi). C'était très fort. 


On a donc, concentré en un seul bloc d'osmose parfaite entre intérprêtation, écriture et musique, des scènes qui sont parmi les plus belles jamais offertes par la série : Amber qui retrouve sa mère et veut juste un peu de réconfort (et du coup leur éloignement récent prend tout son sens) ; Julia qui extériorise toute la pression et toutes les frustrations de son intrigue (Erika Christensen m'a franchement bluffé et ce regard qu'elle donne à Joel, alors qu'il monte dans l'ascenseur, m'a tué) ; Et Jabbar qui rejoint ses parents, enfin réconciliés et qui me fait oublier toutes mes appréhensions et toute notion de "cliché" ou "erreur scénaristique", juste parce que c'est juste, touchant et évident lorsqu'on connaît et aime les personnages. Bien sûr que c'était trop rapide et précipité, mais à aucun moment ça n'était forcé. La barre est mise très haute pour la semaine prochaine. 

Mais comme Jason Katims a l'habitude de ne jamais savoir si sa série sera renouvelée ou pas, je suis sûr qu'il nous a prévu un season finale qui aura tout l'air d'un series finale et qui sera plus que satisfaisant. Avec un mariage en perspective, il y a de quoi réunir tout le monde une dernière fois. 


N'empêche... NBC, si tu annules Community, ce sera nul mais elle gardera son aspect culte et je m'en remettrais. Si tu annules Parks & Rec, ce serait juste débile et honteux de ta part mais si Leslie l'emporte et que le show se termine au sommet, je pleurerais pendant trois ans et ça ira mieux après. Par contre, si tu annules Parenthood, je t'envoie des lettres de menaces. Promis. Parce qu'une chronique familiale aussi réussie est faite pour rester des années à l'antenne. Et sans cesse s'améliorer à mesure que l'on s'attache aux personnages. Qu'on aime chacun de leurs défauts. 

Donc oui, je parle beaucoup de Parenthood mais c'est parce que je suis amoureux de la série en ce moment. Pas objectif du tout. Obsessionnel. Et ça fait du bien. Et je veux pas qu'on m'enlève ça...

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