2.01 The North Remembers


ATTENTION : Mes chroniques vont contenir des SPOILERS concernant la première saison et la suite de l'intrigue. J'ai quasiment fini la lecture du second bouquin alors je m'adresse en particulier à ceux qui en sont au même point voire plus. Cela dit, je vais faire gaffe dans la mesure du possible. Et je vous conseille d'en faire autant dans les commentaires. Ne m'obligez pas à vous amener de force place de Baelor. Merci.

J'ai regardé la première saison de Game of Thrones en janvier dernier et depuis, j'ai lu le premier livre ainsi qu'une grande partie du second. Autant dire que j'ai eu de quoi m'occuper en attendant ce 1er avril tant attendu. Cela dit, j'ai eu un vrai dilemne avant de me lancer dans ma lecture : est-ce que le fait de connaître les intrigues à l'avance allait gâcher mon plaisir devant la version télévisée d'HBO ? Et puis, je me suis dit que si j'ai autant adoré l'adaptation cinématographique de Lord of the Rings, c'est aussi parce que le chef d'oeuvre de Tolkien m'avait obsédé bien avant. Alors voilà, j'attaque ce season premiere en connaissant d'avance ce qu'il va s'y passer, mais avec un vrai plaisir à découvrir le travail d'adaptation et la mise en images des moments clés du récit. Et il y en a un paquet de moments clés au programme. 

Je pensais d'ailleurs que la saison allait débuter à Dragonstone, avec un joli plan de la Comète et un aperçu des nouveaux Dieux prônés par Mélisandre et la découverte de Stannis Baratheon. Je trouvais que ça aurait fait une belle introduction, un prologue bien mystérieux, tout comme dans le bouquin. Mais finalement, c'est encore plus jouissif d'assister au retour de Tyrion à Port-Réal. Le personnage de Peter Dinklage est clairement la star de la version télévisée, la meilleure de ses bonnes surprises, et c'est logique de le voir débarquer avec tout son mordant pour fermer le clapet à Joffrey, qui est quand à lui le personnage que tout le monde adore détester. C'est le genre de malice que la série semble nous réserver cette année. Elle n'a pas le choix. Impossible de rester aussi fidèle au bouquin que lors de la première saison, surtout lorsque des personnages comme Cercei ou Jamie ont été mis en avant à l'écran. Il faut ruser et les scénaristes sont plutôt bons à ce petit jeu. Ils maîtrisent l'art d'allonger une intrigue plutôt courte dans le roman (celle de Daenerys ou celle de Jon) et d'aller à l'essentiel pour celles qui sont plus complexes et développés (celle de Tyrion ou d'Arya). Et il est là tout le fun de la version télévisée : apprécier la malice de l'adaptation. 

Et c'est de ça dont il sera question dans mes chroniques. Je ne les promet pas hebdomadaires car vu mon emploi du temps, je ne peux rien promettre. Mais je vais essayer au mieux de vous donner mes impressions concernant le travail d'adaptation et le plaisir qui en ressort. Essayer de voir comment on s'y prend pour faire d'un bouquin passionnant une série grandiose. Pour le moment, pas grand chose à dire car, comme prévu, ce season premiere se charge de la mise en place. Et il s'en charge très bien. C'est un tour géographique autour de Westeros que nous propose "The North Remembers", où l'on remet à sa place chaque protagoniste et son enjeu, de manière pédagogique mais sans trop nous prendre pour des cons. Il suffit de rajouter quelques lignes de dialogues explicatives mais sans que cela soit aussi omniprésent que l'an dernier car maintenant, on a saisi les grandes lignes et le récit n'a plus qu'à se dérouler. Du coup, tout va très vite. Avec seulement quelques scènes, Stannis est un personnage établi, tout comme Mélisandre et Davos. On nous rappelle qui est Gendry, quelle est le lien qui unit Theon aux Stark, à quel point Joffrey est un petit con et on nous invente même une scène pour montrer à quel point Cercei est une garce et peut même mettre en danger un type comme Littlefinger. Donc rapide mais pas précipité. Fluide comme il faut. Avec de belles transitions (il faut dire que la comète est plutôt cadeau). Même le générique se rallonge pour nous aider à tout resituer et à se replonger dans le bain. Et de manière intelligente, c'est en faisant disparaître Arya jusqu'à la scène finale que la série lui donne toute son importance pour la suite de la saison. 

Même si je n'ai pas eu à attendre autant que les autres, je sais que ça valait le coup d'attendre. HBO se fout pas de notre gueule et je doute que quiconque sera déçu, même les lecteurs les plus exigeants. J'ai même eu le droit à quelque seconde du Limier et de Bronn, mes deux personnages "secondaires" favoris (je mets "secondaire" entre guillemets parce que les tables tournent sans arrêt dans ce qui est avant tout un ensemble show). 

Avec Mad Men en compagnon du dimanche soir, Game of Thrones est l'événement du mois et n'a pas volé son statut de phénomène. Car le mois sera grand, aucun doute là dessus.

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